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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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grouillait de cavaliers
turcs et mamelouks. Libérer cette région n’était
pas une tâche envisagée depuis la Terre sainte avec plus
d’enthousiasme qu’en Égypte. Le général
Jean-Baptiste Kléber, qui avait débarqué sur la
plage d’Alexandrie, près d’un an plus tôt,
balaierait ces musulmans avec sa division réputée. Mon
escorte et moi-même accompagnerions ses troupes à l’est
du Jourdain qui coule vers le sud depuis la mer de Galilée et
la mer Morte. Puis on continuerait sans Kléber jusqu’au
Jourdain dont on longerait la rive jusqu’au pied du mont Nébo.
    Mohammed
et Ned n’étaient pas ravis d’avoir à
marcher avec les Français. Et Kléber était un
général très populaire, mais notoirement enclin
aux décisions impulsives. Toutefois, nous n’avions pas
le choix. Les Ottomans étaient devant nous et peu disposés
à faire la différence outre un groupe d’Européens
et celui d’à côté. « Le mont
Nébo ? s’exclama Mohammed. C’est juste bon
pour les chèvres et les fantômes !
    —  Et
les trésors, je suppose ? compléta Ned avec une
certaine clairvoyance. Autrement, pourquoi notre magicien irait-il
encore s’acoquiner avec les bouffeurs de grenouilles ? Sus
au trésor de Moïse, hein, cap’taine ! »
    Pas
si loin du compte, après tout.
    « Il
s’agit d’une réunion de spécialistes du
monde ancien. Une femme que j’ai connue en Égypte et qui
espère ma visite. Elle va nous aider à résoudre
le mystère qu’on a seulement effleuré dans les
tunnels de Jérusalem.
    —  Sûr,
et j’ai ouï dire que vous aviez déjà touché
un échantillon. »
    Je
regardai de travers Mohammed qui haussa les épaules.
    « Le
marin a voulu savoir ce qui motivait notre expédition,
effendi. »
    Je
sortis la bague de ma poche.
    « Alors
vous devez savoir que ce n’est pas un porte-veine. Elle
provient du tombeau d’un pharaon, et ce genre de chapardage est
toujours maudit.
    —  Maudit !
s’étonna Gros Ned. Ça représente au moins
une année de solde !
    —  Mais
tu ne me vois pas la porter au doigt.
    —  Elle
n’irait pas avec les nippes. Trop voyante, c’est ça ?
    —  Alors,
on marche avec les Français jusqu’à ce qu’on
puisse les laisser en rade. Il y aura peut-être un accrochage
ou deux. Vous n’êtes pas contre ?
    —  Sans
une arme à part ce hachoir à viande, cap’taine ?
Et avec cette triste escorte ! Ce Najac est un pur fumier qui
cuirait ses propres enfants, s’il pouvait les vendre sur le
marché. À part ça, je serai content d’être
en plein air plutôt que bouclé quelque part.
    —  Maintenant,
promit Mohammed, on va voir la vraie Palestine. La province que le
monde entier nous envie. »
    Exactement.
Tout le problème était là.
    Étions-nous
réellement alliés ? Ou seulement prisonniers ?
Tomahawk mis à part, on ne disposait d’aucune arme et
d’aucune liberté de mouvement. Mais Kléber nous
offrait parfois une bonne bouteille, on avait d’excellentes
montures et on marchait en tête, à l’abri du plus
gros de la poussière. Comme des chiens de race très
précieux, très coûteux, donc fermement tenus en
laisse.
    Ned
et Najac s’étaient détestés au premier
coup d’œil. Le marin se souvenait des tirs qui avaient
tué Tentwhistle, et Najac était jaloux de la force du
colosse. Quand il s’approchait de nous, c’était en
écartant les pans de son manteau pour exhiber les deux
pistolets glissés sous sa ceinture et nous mettre en garde
contre toute action irréfléchie. En retour, Ned
proclamait qu’il n’avait jamais vu aucun bouffeur de
grenouilles aussi moche depuis ce crapaud qui hantait l’étang
privé, derrière le bordel de Portsmouth.
    « Si
ton cerveau était gros comme la moitié de tes biceps,
gouaillait Najac, je m’intéresserais peut-être à
ce que tu dégoises !
    —  Et
si ta bite était grosse comme la moitié de ta langue de
vipère, contre-attaquait Ned, t’aurais pas autant de mal
à la trouver chaque fois que tu baisses tes braies ! »
    En
dépit de l’atmosphère tendue, j’étais
heureux d’avoir laissé Acre loin en arrière. La
Terre sainte possède le don des passions que même les
pluies du nord, sur la riche verdure printanière, ne
parviennent pas à refréner. Le seigle et le froment y
poussent comme des mauvaises herbes, cloutés de rouge par les
coquelicots et de jaune par la fleur de moutarde. Chrysanthèmes
dorés en bouquets naturels aux tiges tordues,

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