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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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ennemis.
    « Vous
allez encore essayer de me faire tuer ?
    —  C’était
l’objectif de mes armées, entre autres. Et votre
sorcellerie électrique leur a infligé des pertes
sévères.
    —  Après
que vous m’avez offert au peloton d’exécution et à
la noyade, sous le contrôle de cette crapule de Najac !
J’étais là-bas, au seuil de l’éternité,
pendant que vous lisiez des romans à deux sous.
    —  Mes
romans ne sont jamais à deux sous, comme vous dites, Gage. Je
m’intéresse à la littérature autant qu’à
la science. J’ai même écrit de la fiction, étant
jeune. Je rêvais qu’elle soit publiée. »
    Et
moi, j’étais curieux d’en entendre davantage.
    —  Guerre
ou amour ?
    —  Guerre
et passion. L’un de mes préférés
s’intitulait Le
Prophète fou. Il
parlait d’un fanatique musulman du VIII e  siècle
qui se prenait pour le mahdi et faisait la guerre au calife.
Prophétique dans ce décor, n’est-ce pas ?
    —  Et
que se passait-il ?
    —  Il
perdait ses rêves en perdant la vue, mais, pour garder le
secret de sa cécité, il cachait son visage sous un
masque d’argent. En racontant à ses hommes qu’il
se voilait ainsi la face pour que le rayonnement du madhi ne les
aveugle pas. Ses hommes le croyaient, mais il ne pouvait pas gagner,
et son orgueil lui interdisait de se rendre. Il ordonnait donc à
ses hommes de creuser une tranchée très profonde pour
absorber la charge de ses ennemis. Puis il invitait ses partisans à
une grande fête et les empoisonnait tous. Enfin, il traînait
les corps dans la tranchée, il les incendiait et se jetait
lui-même dans les flammes.
    Mélodramatique,
je l’avoue. Imagination morbide de l’adolescence. »
    Une
imagination toujours à l’œuvre en Terre sainte ?
    « Si
je puis me permettre, général, quelle était
exactement votre thèse ?
    —  Ces
outrances auxquelles la passion de la gloire peut pousser un homme,
telle était ma conclusion ultime. »
    Il
souriait.
    « Prophétique,
ça aussi, général !
    —  Vous
pensez que mon histoire était autobiographique ? Je ne
suis pas aveugle, Ethan Gage. J’y vois même un peu trop
bien, ce qui serait plutôt une malédiction. Mais ce que
je vois, c’est que vous êtes enfin à votre vraie
place, du côté de la science que vous n’auriez
jamais dû quitter. Vous vous croyez différent du comte
Silano, et pourtant, que cherchez-vous tous les deux, sinon la
connaissance ? Ce qui vous rend strictement identiques. Ainsi
que la femme qui vous attire l’un et l’autre. Curieux,
tous les trois, comme des chats. Je pourrais vous faire fusiller,
mais ce sera plus intéressant de vous voir résoudre, en
étroite collaboration, tous ces mystères ! »
    Je
soupirai :
    « Au
moins, je vous trouve beaucoup plus rassurant qu’à notre
dernière rencontre !
    —  J’ai
surtout une vision plus claire de mon propre personnage et je n’ai
pas perdu l’espoir de vous séduire, l’Américain.
J’espère toujours également refaire le monde.
Pour le meilleur et non pour le pire.
    —  Comme
le massacre de Jaffa ?
    —  La
mort de quelques-uns peut en sauver des millions, Gage. Afin de
terminer cette guerre au plus tôt, j’ai démontré
aux Ottomans les risques inhérents à leur volonté
de résistance. Sans des fanatiques tels que Smith et
Phélippeaux, traître à sa propre nation, ils se
seraient rendus sans effusion de sang. Ne vous laissez pas enfermer
dans Acre par leur folie. Reprenez votre quête avec Astiza et
décidez, en toute connaissance de cause, de ce que vous devrez
faire du fruit de vos recherches. Si vous réussissez. Je suis
membre moi-même de l’Institut, vous vous souvenez ?
Nous resterons tous des scientifiques, n’est-ce pas,
Gaspard ? »
    Le
mathématicien ébaucha un mince sourire.
    « Nul
n’a plus fait que vous pour marier science et politique à
la technologie militaire, général.
    —  Et
nul n’a travaillé plus dur pour la France que le docteur
Gaspard Monge, qu’il m’est arrivé de soigner
moi-même. Il est constant dans ses idées. Prenez modèle
sur lui, Gage. Compte tenu de votre étrange histoire, vous
comprendrez que je doive vous assigner une escorte. Vous aurez tout
intérêt à bien vous entendre et à vous
surveiller de très près l’un l’autre. »
    Sur
ces propos sibyllins, Najac fit son entrée, plus affreux et
plus dangereux que jamais.
    « Vous
voulez rire !
    —  Au
contraire. Vous servir sera

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