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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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Montfort, qui fit voir qu’elle savait
aussi bien prendre les villes que les défendre. Le siège fut
soutenu avec vigueur par quatre chevaliers : Henri de Léon,
Olivier de Clisson, Tournemine et de Lohéac. Mauny, ayant laissé
Guillaume de Cadoudal dans Hennebon pour y commander, vint joindre
la comtesse avec le sire de Trésiguidy, cent hommes d’armes et deux
cents archers. Après plusieurs combats aux barrières, on donna à la
place un assaut qui dura tout un jour et ne cessa qu’à la nuit.
Robert d’Artois, au bout de quelques heures, ayant ordonné
d’allumer des feux, le fit recommencer sur deux points ; mais
ces deux assauts n’étaient que de fausses attaques. Mauny, à la
faveur des ténèbres, approcha sans bruit d’un point de la muraille
qui était sans défense. Ses soldats, ayant planté leurs échelles,
mirent leurs boucliers sur leurs têtes, montèrent sans bruit,
entrèrent dans la place sans trouver d’opposition et vinrent
prendre à dos les assiégés, qui combattaient aux deux brèches. Il y
eut beaucoup de sang répandu dans la ville ; mais les quatre
chevaliers purent s’échapper. Tout le reste fut exposé à la merci
du vainqueur. Robert d’Artois demeura à Vannes pour garder la
place, et la comtesse, après y avoir séjourné cinq jours, s’en
retourna à Hennebon avec plusieurs chevaliers bretons et
anglais.
    Comme on imputait à la négligence de Henri de
Léon et d’Olivier de Clisson la prise de Vannes, ces deux
guerriers, pour rétablir leur honneur insulté, assemblèrent tous
leurs amis, tous les gentilshommes leurs vassaux, beaucoup de
paysans de leurs terres ; et en y joignant quelques troupes
que Charles de Blois leur donna, ils composèrent un corps de douze
mille hommes. Avec cette armée, à laquelle se réunit Robert de
Beaumanoir, maréchal de Bretagne, ils entreprirent de reprendre la
place qu’ils venaient de perdre ; ils poussèrent le siège avec
tant de vigueur, qu’après avoir forcé toutes les barrières des
faubourgs, ils se rendirent maîtres des murailles et entrèrent dans
la ville par les brèches qui n’avaient point encore été réparées.
La garnison fut taillée en pièces. Robert d’Artois, dangereusement
blessé, fut heureusement enlevé par ses gens et transporté à
Hennebon. Espérant trouver de meilleurs chirurgiens en Angleterre
qu’en Bretagne, il s’embarqua pour y retourner ; mais l’air de
la mer et le mouvement du vaisseau le mirent en si mauvais état,
qu’il mourut à son arrivée à Londres. Le roi d’Angleterre qui
l’aimait tendrement, se promit de venger sa mort : « Je
jure, disait-il, de mettre si mal ce pays félon, qu’il y paraîtra
pendant cinquante ans. » Édouard ne fut que trop fidèle à ce
funeste serment.
    Malgré les secours d’Angleterre et le courage
de la comtesse de Montfort, le parti de Charles de Blois prévalait
en Bretagne. Il était maître des plus considérables villes de ce
duché ; la plus grande partie de la noblesse bretonne était de
son côté, et il avait pour lui les forces d’un grand royaume, qui
lui fournissait sans peine des troupes. La comtesse de Montfort, au
contraire, retranchée dans la basse Bretagne, ne pouvait recevoir
que par mer des secours qui dépendaient de l’inconstance de cet
élément.
    Cependant le roi d’Angleterre vint lui-même en
Bretagne avec une nouvelle armée, et prit terre au Morbihan, près
de Vannes. Pour jeter la terreur dans le pays, il assiégea en même
temps les trois plus considérables villes de la province :
Rennes, Nantes et Vannes. Les Anglais et les Bretons avaient déjà
commencé le siège de Rennes ; il entreprit lui-même celui de
Vannes ; mais, n’ayant pas réussi dans un assaut qu’il donna,
il laissa la conduite de ce siège à ses lieutenants et mena la
meilleure partie de son armée devant Rennes. Après avoir visité les
travaux, il en partit au bout de quelques jours, pour aller
assiéger Nantes, où Charles de Blois s’était enfermé, dans
l’attente d’un secours de France. Édouard n’eut pas plus de succès
devant cette place que devant celle de Vannes, et il fut toujours
repoussé. Après ces tentatives inutiles, il laissa, pour continuer
le siège, un corps de troupes peu nombreux, et alla attaquer Dinan,
ville sans murailles et qui n’était défendue que par une palissade.
Pierre Portebœuf, qui y commandait, ayant refusé de rendre la
place, fut forcé et fait prisonnier, et la ville

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