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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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l’armée
revinrent à Paris, et y emmenèrent le sire de Rieux et quelques
autres Bretons. Le roi n’épargna rien pour se les attacher, et pour
soulever contre le duc toute la noblesse de Bretagne, dont la plus
grande partie prit des engagements afin de le forcer à chasser les
Anglais. »
    Cependant le duc, toujours obstiné à favoriser
les ennemis de la France, renouvela ses alliances avec le roi
d’Angleterre. Par ses lettres du 22 octobre 1372, datées de Brest,
il s’engagea à recevoir en Bretagne tous les soldats qu’Édouard y
voudrait envoyer pour faire la guerre à la France ; et le roi
d’Angleterre, par les siennes du 19 décembre de la même année,
promit au duc de le secourir, et que, si lui ou ses successeurs
devenaient un jour rois de France, le duc de Bretagne serait
affranchi de l’hommage.
    L’année suivante (1373), une flotte anglaise
de quarante gros vaisseaux, sur lesquels il y avait deux mille
hommes d’armes, sans compter les archers, aborda à Saint-Malo comme
par accident, et y brûla sept navires espagnols. Les seigneurs
bretons, ayant été informés que le duc avait lui-même fait venir
cette flotte, en furent indignés. Charles V, de son côté,
convaincu de sa mauvaise foi et de sa félonie, ordonna au
connétable d’entrer en Bretagne et de saisir le duché. Du Guesclin
partit de Paris et alla à Angers, où il avait donné ordre aux
troupes de s’assembler. Le duc de Bretagne se trouva alors dans un
grand embarras. Le comte de Salisbury, général des troupes
anglaises débarquées depuis peu en Bretagne, voyant que tout le
pays était soulevé contre le duc, et que les forces de la France
allaient l’accabler, avait jugé à propos de rembarquer ses troupes
et de se retirer à Brest. Dans ces fâcheuses circonstances, le duc,
après avoir envoyé la duchesse son épouse à Auray, où commandait un
chevalier anglais, se rendit au port de Concarneau et passa en
Angleterre. En partant, il laissa le gouvernement de son duché à
Robert Knolle, général anglais.
    L’armée française, composée de troupes
nombreuses et de la plus illustre noblesse du royaume, entra alors
en Bretagne sous la conduite du connétable. Elle se présenta
d’abord devant Rennes, qui lui ouvrit ses portes, et reconnut le
roi de France pour seigneur et premier souverain du duché.
Fougères, Dinan, Vannes, Guingamp, Saint-Mahé, Quimper, Quimperlé,
Redon et Guérande se rendirent pareillement. Quelques villes
défendues par les Anglais, ayant opposé de la résistance, furent
prises de force et leurs garnisons passées au fil de l’épée. À
Hennebon particulièrement, on fit main basse sur tous les Anglais,
et on n’épargna que deux capitaines : on en agit de même à
Concarneau, et on n’excepta que le capitaine de la place.
    Le connétable marcha ensuite vers Nantes, et
somma les habitants de se rendre. Ceux-ci répondirent que le roi de
France ayant reconnu Jean IV pour duc de Bretagne, et leur
ayant ordonné de le reconnaître, ils lui avaient prêté serment de
fidélité ; que le duc avait été bon et loyal seigneur, et
qu’ils ignoraient qu’il eût commis le crime de félonie envers le
roi ; qu’ils consentaient cependant à ce que le connétable
entrât dans la ville, à condition que si le duc revenait et faisait
son devoir à l’égard du roi, ils le reconnaîtraient pour leur
seigneur comme auparavant, et qu’il ne leur serait d’ailleurs fait
aucun tort. Le connétable jura d’observer ces conditions et entra
dans Nantes.
    Derval, château appartenant à Knolle, traita
aussi avec le connétable, et promit de se rendre si dans deux mois
il ne paraissait pas une armée en campagne capable de livrer
bataille aux Français. On stipula que durant la suspension d’armes
la place ne serait point ravitaillée, et que dans le temps du
combat la garnison ne pourrait sortir pour combattre ni pour faire
aucune entreprise. Pour sûreté du traité, les Anglais donnèrent des
otages. Knolle obtint les mêmes conditions pour Brest, et donna
aussi des otages.
    Cependant le duc de Lancastre, accompagné du
duc de Bretagne, débarqua à Calais avec une nombreuse armée. Ils
s’avancèrent jusqu’à Hesdin, où Lancastre demeura quelque temps,
tandis que le duc de Bretagne ravageait la Picardie du côté de
Corbie et de Doullens. Il passa même la Somme, et écrivit au roi
pour le défier, en lui déclarant qu’il le réputait pour son ennemi,
et qu’il se tenait

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