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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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authentique dans
l’histoire de l’alchimie. La conquête de l’Égypte par les Arabes répandit cette
vaine science sur tout le globe. Née de la cupidité, l’alchimie fut étudiée à
la Chine comme en Europe, avec la même ardeur et avec un succès égal.
L’ignorance du moyen âge favorisait toute espèce de chimère. La renaissance des
lettres ouvrit de nouvelles espérances la crédulité, et lui fournit des moyens
plus spécieux. Enfin la philosophie, aidée de l’expérience, a banni l’étude de
l’alchimie ; et le siècle présent, quoique avide de richesses, se contente de
les chercher par les voies moins merveilleuses du commerce et de l’industrie [1159] .
    La réduction de l’Égypte fut immédiatement suivie de la
guerre de Perse. La fortune avait réservé au règne de Dioclétien la gloire de
vaincre cette puissante nation, et de forcer les successeurs d’Artaxerxés à
reconnaître la supériorité de l’empire romain.
    Nous avons déjà dit que sous le règne de Valérien les armes
et la perfidie des Perses avaient subjugué l’Arménie, et qu’après l’assassinat
de Chosroês, Tiridate son fils encore enfant, sauvé par des amis fidèles, avait
été élevé sous la protection des empereurs. Tiridate tira de son exil des
avantages qu’il n’aurait jamais pu se procurer sur le trône de ses pères. Il
apprit de bonne heure à connaître l’adversité, le genre humain et la discipline
romaine. Ce prince signala sa jeunesse par des actions de bravoure ; il déploya
une force et une adresse peu communes dans tous les exercices militaires, et
même dans les combats moins glorieux des jeux olympiques [1160] . Ces qualités
furent plus noblement employées à la défense de son bienfaiteur Licinius [1161] . Cet officier,
dans la sédition qui causa la mort de Probus, avait couru les plus grands
dangers. Les soldats furieux étaient sur le point de forcer sa tente, le bras
seul du prince d’Arménie les arrêta. La reconnaissance de Tiridate contribua
bientôt après à son rétablissement. Licinius avait toujours été l’ami et le
compagnon de Galère et le mérite de celui-ci, longtemps avant qu’il parvint au
rang de César, lui avait attiré l’estime de Dioclétien. La troisième année du
règne de cet empereur, Tiridate obtint l’investiture du royaume d’Arménie.
Cette démarche, fondée sur la justice, ne semblait pas moins avantageuse à
l’intérêt de Rome. Il était temps d’arracher à la domination des Perses une
contrée importante, qui, depuis le règne de Néron, avait toujours été
gouvernée, sous la protection de l’empire, par la branche cadette de la maison
des Arsacides [1162] .
    Lorsque Tiridate parut sur les frontières de l’Arménie, il
fut reçu avec des protestations sincères de joie et de fidélité. Durant
vingt-six ans ce royaume avait éprouvé les malheurs réels et imaginaires d’un
joug étranger.  Les monarques persans avaient orné leur nouvelle conquête de
bâtiments magnifiques ; mais le peuple contemplait avec horreur ces monuments
élevés à ses frais, et qui attestaient la servitude de la patrie.
L’appréhension d’une révolte avait inspiré les précautions les plus
rigoureuses. L’insulte aggravait l’oppression ; et le vainqueur, chargé de la
haine publique, prenait, pour en prévenir l’effet, toutes les mesures qui
pouvaient la rendre encore plus implacable. Nous avons déjà remarqué l’esprit
intolérant de la religion des mages. Les statues des souverains de l’Arménie
placés au rang des dieux, et les images sacrées du soleil et de la lune, furent
mises en pièces par le zèle des Perses. Ils érigèrent sur la cime du mont
Baghavan [1163] un autel, où brûla le feu perpétuel d’Ormuzd. Une nation irritée par tant
d’injures devait naturellement s’armer avec ardeur pour la défense de sa liberté,
de sa religion et de la souveraineté de ses monarques héréditaires. Le torrent
renversa tous les obstacles ; et les Perses, incapables de résister à son
impétuosité, prirent la fuite avec précipitation. Les nobles d’Arménie
accoururent sous les étendards de Tiridate, tous vantant leurs mérites passés,
offrant leurs services pour l’avenir, et demandant au nouveau roi les honneurs
et les récompenses qu’on leur avait dédaigneusement refusés sous un
gouvernement étranger [1164] .
On nomma pour commander l’armée Artavasdès, fils de ce sénateur fidèle qui
avait sauvé Tiridate

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