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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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qu’il affecta toujours ou
qu’il possédait réellement. Se réservant pour les occasions dignes de sa
présence, il n’exposait jamais sa personne ni sa réputation à d’inutiles
dangers. Après avoir employé tous les moyens que dictait la prudence pour
assurer ses succès, il usait avec ostentation de sa victoire. Dans les guerres
plus difficiles, et dont l’événement paraissait plus douteux, il se servait du
bras de Maximien; et ce soldat fidèle attribuait modestement ses exploits aux
sages conseils et à l’heureuse influence de son bienfaiteur. Mais après
l’adoption des deux Césars, les empereurs, préférant un théâtre moins agité,
confièrent à leurs fils  adoptifs la défense du Rhin et du Danube. Le vigilant
Galère ne fut jamais réduit à la nécessité de combattre les Barbares sur le
territoire de l’empire [1146] .
Le brave et infatigable Constance délivra la Gaule d’une terrible invasion des
Allemands. Vainqueur à Vindonesse et à Langres, où il courut un grand danger,
il y développa les talents d’un général habile. Comme il traversait le pays
avec une faible escorte, il se trouva tout à coup environné d’une troupe
d’ennemis supérieurs en nombre ; et ce ne fut qu’avec peine qu’il gagna
Langres. Les habitants, dans la consternation générale, refusèrent d’ouvrir
leurs portes, et le prince blessé fût, à l’aide d’une corde, tiré au-dessus des
murs. A cette nouvelle, les troupes romaines volèrent de toutes parts à son
secours avant la fin de la journée, Constance satisfit à la fois sa vengeance
et son honneur par le massacre de six mille Allemands [1147] . Les monuments
de ce siècle nous feraient peut-être connaître plusieurs autres victoires
remportées sur les Germains et sur les Sarmates ; mais le récit de ces exploits
exigerait des recherches dont l’ennui ne saurait être compensé par le plaisir
ni par l’instruction.
    Dioclétien et ses collègues suivirent, dans la manière dont
ils disposèrent des vaincus, la conduite qu’avait adoptée l’empereur Probus.
Les Barbares captifs, échangeant la mort contre l’esclavage, furent distribués
parmi les habitants des provinces, et fixés dans les pays qu’avaient dépeuplés
les calamités de la guerre. On spécifie particulièrement dans la Gaule les
territoires d’Amiens, de Beauvais, de Cambrai, de Trêves, de Langres et de
Troyes [ Pan., ver. , 7, 21] . Ces esclaves furent employés
utilement à garder les troupeaux et à cultiver les campagnes. Ils n’avaient la
permission de porter les armes que lorsqu’on jugeait à propos de les faire
entrer au service militaire. Les Barbares qui sollicitèrent la protection de
Rome, obtinrent des terres à des conditions moins serviles. Les empereurs accordèrent
un établissement à différentes colonies de Carpiens, de Bastarnes et de
Sarmates ; et ils eurent l’imprudence de les laisser en quelque sorte
conserver leurs mœurs et leur indépendance naturelle [1148] . Cependant les
campagnes prirent bientôt un aspect riant. Quel triomphe pour les habitants des
provinces de voir le sauvage du Nord, si longtemps un objet de terreur,
défricher leurs terres, mener leurs troupeaux dans les marchés publics, et
contribuer, par ses travaux, à l’abondance générale ! Ils félicitaient leur
maître d’un accroissement si utile de sujets et de soldats ; mais ils ne
réfléchissaient pas que l’empire nourrissait dans son sein une foule d’ennemis
secrets, dont les uns étaient devenus insolents par la faveur, tandis que
l’oppression pouvait précipiter les autres dans un désespoir funeste [1149] .
    Pendant que les Césars exerçaient leur valeur sur les rives
du Rhin et du Danube, l’Afrique exigeait la présence des empereurs. Du Nil au
mont Atlas tout était en armes. Cinq nations maures [1150] , sorties de
leurs déserts, avaient réuni leurs forces pour envahir des provinces
tranquilles. Julien avait pris la pourpre à Carthage [1151] , Achille dans
Alexandrie. Les Blemmyes même renouvelaient ou plutôt continuaient leurs
hostilités dans la Haute Égypte. Il reste a peine quelques détails des exploits
de Maximien dans l’occident de l’Afrique. Il paraît, par l’événement, que les
progrès de ses armes furent rapides et décisifs, qu’il vainquit les plus fiers
Barbares de la Mauritanie, et qu’il les chassa de leurs montagnes, dont la
force inaccessible leur inspirait une confiance sans bornes, et les accoutumait
à

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