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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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Saxons la plus grande partie de leurs auxiliaires.
Elles possédaient des armes et des vaisseaux, l’art de la navigation et
l’expérience des combats maritimes ; mais la difficulté, de passer le Sund, les colonnes d’Hercule du septentrion [2946] ,
où la mer est fermée par les glaces durant plusieurs mois de l’année, retenait
leur courage et leur activité dans les limites, d’un lac très spacieux. Le
bruit des armements qui étaient sortis avec succès de l’embouchure de l’Elbe,
les enhardit bientôt à traverser le petit isthme de Schleswig, et à lancer
leurs vaisseaux dans la grande mer. Les différentes troupes de pirates et
d’aventuriers qui combattaient sous les mêmes drapeaux, s’unirent
insensiblement en une société permanente, d’abord de brigandage, et ensuite de
gouvernement. Cette confédération militaire, unie de plus en plus par les doux
liens du mariage et de la parenté, se forma insensiblement en corps de nation ;
et les tribus voisines qui sollicitaient leur alliance, reçurent le nom et les
lois des Saxons, si le fait n’était pas appuyé sur des témoignages
incontestables, on nous soupçonnerait de vouloir tromper la crédulité de nos
lecteurs, en donnant la description des vaisseaux sur lesquels les pirates
saxons se jouaient hardiment au milieu des vagues de la mer d’Allemagne, de la
Manche et de la baie de Biscaye. La quille de leurs grands bateaux à fond plat
était construite de bois léger ; mais les bords et tous les ouvrages supérieurs
étaient composés de claies recouvertes de peaux épaisses [2947] . Ils devaient
sans doute succomber souvent au danger du naufrage qui les menaçait sans cesse,
durant le cours de leurs longues et lentes navigations, et les annales
maritimes des Saxons devaient se remplir du récit des pertes annuelles qu’ils
éprouvaient sur les côtes de la Gaule et de la Bretagne ; mais ces pirates
intrépides bravaient également les périls de la mer et ceux qui les attendaient
sur le rivage. L’habitude des entreprises éclaira leur intelligence ; les
derniers de leurs matelots savaient manier une rame, hisser une voile et
conduire un vaisseau, et les Saxons se réjouissaient à l’approche d’une tempête
qui cachait leur expédition et dispersait les flottes de leurs ennemis [2948] . Quand ils
eurent acquis une connaissance exacte des provinces maritimes de l’Occident,
ils étendirent la scène de leurs brigandages, et les pays les plus enfoncés
dans les terres ne durent plus se croire en sûreté contre leurs invasions.
Leurs bateaux tiraient si peu d’eau, qu’ils s’avançaient aisément à
quatre-vingts et à cent milles dans les grandes rivières : ils étaient si
légers, qu’on les transportait sur des chariots, d’une rivière à une autre et
les pirates qui entraient par l’embouchure de la Seine ou du Rhin, pouvaient
descendre sur le cours rapide du Rhône jusque dans la mer Méditerranée. Sous le
règne de Valentinien, les Saxons ravagèrent les provinces maritimes de la
Gaule. Un comte militaire fût chargé de la défense de la côte septentrionale ou
limite de l’Armorique, et cet officier, soit que ses forces ou ses talents se
trouvassent au-dessous des difficultés de cette mission fut bientôt obligé
d’implorer le secours de Sévère, maître général de l’infanterie. Les Saxons,
environnés et vaincus par le nombre, furent obligés de rendre tout leur butin,
et de fournir un corps de leur plus belle jeunesse pour servir dans les armées
impériales. Ils demandaient seulement qu’à ces conditions an leur permît de se
retirer honorablement et en sûreté. Le général romain accéda d’autant plus
facilement à cette demande, qu’il méditait une trahison cruelle, et bien
imprudente tant qu’il existerait un seul Saxon capable de venger par les armes
le sort de ses compatriotes [2949] .
L’impétuosité de l’infanterie, qu’on avait secrètement postée dans une vallée
profonde, trahit l’embuscade, et les Romains auraient peut-être été victimes de
leur propre perfidie, si un corps nombreux de cuirassiers, alarmé par le bruit
du combat, ne fût pas venu précipitamment les tirer du péril ; et triompher,
par la supériorité du nombre, de l’opiniâtre valeur des Saxons. Le glaive des
vainqueurs épargna quelques prisonniers destinés à périr dans l’amphithéâtre ;
et l’orateur Symmaque se plaint de ce que vingt-neuf de ces Barbares que le
désespoir porta à

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