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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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les environs de la
ville commerçante et lettrée de Glasgow, nous pouvons trouver dans l’histoire
de l’Écosse les deux extrêmes de la vie sauvage et de la société civilisée. Ces
réflexions servent à étendre le cercle de nos idées, et à nous faire espérer
que la Nouvelle-Zélande produira peut-être dans quelques siècles le Hume de
l’hémisphère méridional.
    Tous ceux qui pouvaient s’échapper en traversant le canal,
apportaient à Valentinien les nouvelles les plus tristes et les plus
alarmantes. L’empereur apprit bientôt que les deux commandants militaires de
cette province avaient été surpris, et massacrés par les Barbares. Il y envoya
et rappela presque aussitôt Sévère, comte des domestiques. Les représentations
de Jovin ne servirent qu’à faire connaître à la cour de Trèves l’étendue du
danger. Après de longues délibérations, Valentinien chargea le brave Théodose
du soin de défendre, ou plutôt de recouvrer la Bretagne. Les historiens de ce
siècle ont célébré avec une complaisance particulière les exploits de ce
général, qui fut la tige d’une suite d’empereurs ; mais ses brillantes qualités
méritaient leur éloge, et la nouvelle de sa nomination fut reçue de la province
et de l’armée comme un présage heureux de la victoire. Il saisit un moment
favorable pour s’embarquer, et aborda sans accident en Bretagne, suivi des
nombreux vétérans qui composaient les bandes des Hérules, des Bataves, des
Joviens et des Victors. Dans sa marche de Sandwich à Londres, Théodose défit
plusieurs troupes de Barbares et rendit la liberté à une multitude de captifs ;
et, après avoir distribué une petite partie des dépouilles à ses soldats, il
établit sa réputation de justice et de désintéressement en restituant le reste
aux propriétaires légitimes. Les citoyens de Londres, qui commençaient à
désespérer d’échapper aux Barbares, ouvrirent leurs portes ; et dès que
Théodose eut obtenu de la cour de Trèves le secours nécessaire d’un lieutenant
et d’un gouverneur civil, il exécuta avec sagesse et vigueur l’entreprise
difficile de délivrer la Bretagne. Les soldats errants furent rappelés à leurs
drapeaux ; une amnistie générale dissipa leurs terreurs, le général, en donnant
lui-même l’exemple, fit supporter plus gaîment la sévérité de la discipline
militaire. Les troupes des Barbares partagées en différents corps, qui
exerçaient leurs ravages sur terre et sur mer, ne lui permirent pas de
remporter des victoires éclatantes, mais l’habile général déploya la
supériorité de ses talents dans les opérations de deux campagnes consécutives ;
et délivra, par sa prudence et son activité, la province entière de ses
barbares ennemis. Les soins paternels de Théodose relevèrent et raffermirent
les fortifications, et rendirent aux villes leur première splendeur ; sa main
vigoureuse repoussa les Calédoniens tremblants sur la pointe septentrionale de
l’île, et perpétua le nom et la gloire du règne de Valentinien par la formation
d’une nouvelle province qu’il nomma Valentie [2961] . Les poètes et
les panégyristes ont pu ajouter, avec une apparence de vérité, que les régions
inconnues de Thulé furent teintes du sang des Barbares, que les vagues de
l’océan Hyperboréen blanchirent sous les rames des galères romaines, et que les
îles reculées des Orcades furent témoins de la victoire naval remportée par
Théodose sur les pirates saxons [2962] .
Il quitta la province avec une réputation brillante et sans tache, et
l’empereur Valentinien, capable d’applaudir sans envie au mérite de ses sujets,
récompensa les services de Théodose, en l’élevant au grade de maître général de
la cavalerie sur le Haut-Danube. Placé dans le poste important du Haut-Danube,
le libérateur de la Bretagne arrêta et défit les armées ses Allemands avant
qu’on l’eût choisi pour apaiser la révolte de l’Afrique.
    III . Le prince qui refuse de punir ses ministres
coupables, passe pour leur complice dans l’esprit des peuples. Le comte Romanus
avait exercé longtemps en Afrique le commandement militaire, et ses talents
n’étaient point indignes de son emploi. Mais comme la plus sordide avarice
déterminait toujours sa conduite, il agissait souvent comme s’il eût été
l’ennemi de sa province, et le protecteur des Barbares du désert. Les trois
villes florissantes d’Oea, de Leptis et de Sabrata, qui

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