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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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des Goths et son riyal ennemi personnel d’Adolphe et animé
d’une haine héréditaire contre la maison des Balti, était reçu dans le palais.
A la tête de trois cents guerriers, cet intrépide Barbare sortit des portes de
Ravenne, surprit et tailla en pièces un nombreux corps de Goths, rentra dans la
ville en triomphe et obtint la permission d’insulter son adversaire par un
héraut, qui annonça publiquement que le crime d’Alaric le rendait
irrévocablement indigne de l’alliance et de l’amitié de l’empereur [3630] . Les calamités
de Rome expièrent, pour la troisième fois, les fautes et l’extravagance de la
cour de Ravenne. Le roi des Goths, ne dissimulant plus le désir du pillage et
de la vengeance, parut sons les murs de Rome à la tête de son armée et le sénat
tremblant se prépara, sans espoir de secours, à retarder du moins, par une
résistance désespérée, la destruction de la capitale ; mais on ne put défendre
Rome contre la secrète conspiration des esclaves et des domestiques, que la
naissance ou l’intérêt attachait au parti des Barbares. A minuit, ils ouvrirent
sans bruit la porte Salarienne, et les habitants se réveillèrent au bruit
redouté de la trompette des Goths. Onze cent soixante-trois ans après la
fondation de Rome, cette cité impériale, qui avait soumis et policé la plus
grande partie de la terre, fut livrée à la fureur effrénée des Scythes et des
Germains [3631] .
    Cependant la proclamation d’Alaric, au moment où il pénétra
en vainqueur dans la ville, fit voir qu’il n’était point déjà dépourvu des
sentiments de religion et d’humanité. En encourageant ses soldats à s’emparer
sans scrupule des biens qui devenaient le prix de leur valeur, et à s’enrichir
des dépouilles d’un peuple opulent et efféminé, il leur recommanda d’épargner
la vie des citoyens désarmés, et de respecter les églises des saints apôtres,
de saint Pierre et de saint Paul comme des asiles et des sanctuaires
inviolables. Au milieu des horreurs d’un tumulte nocturne, plusieurs Goths
firent admirer le zèle d’une conversion récente ; et les écrivains
ecclésiastiques rapportent, et peut-être avec quelques embellissements,
plusieurs exemples de leur piété et de leur modération [3632] . Tandis que les
Barbares parcouraient la ville pour satisfaire leur avidité, un de leurs chefs
força la maison d’une vierge âgée qui avait dévoué sa vie au service des
autels. Il lui demanda sans lui faire aucune insulte, tout l’or et tout
l’argent qu’elle possédait, et fut étonné de la complaisance avec laquelle
cette vierge le conduisit à un endroit ou se trouvaient cachés un grand nombre
de vases d’or et d’argent massif du travail le plus exquis. Le Barbare, saisi
de joie et d’admiration, contemplait la riche proie qu’il venait d’acquérir,
lorsque la vénérable gardienne le reprit gravement en ces termes : Ces
vases consacrés appartiennent à saint Pierre ; si vous osez y toucher, c’est
sur vous que tombera le sacrilège : quant à moi, je n’ose point garder ce que
je ne suis pas en état de défendre . Le capitaine des Goths, saisi d’une
frayeur religieuse, fit savoir, à son roi ce qu’il venait de découvrir, et
Alaric lui envoya l’ordre de transporter, sans dommage et sans délai, tous les
vases et tous les ornements consacrés dans l’église de Saint Pierre. Une pieuse
procession de soldats goths, portant dévotement sur leur tête les vases d’or et
d’argent, parcourut, à travers les principales rues de Rome, la longue distance
qui se trouve entre l’extrémité du mont Quirinal et le Vatican ; ils marchaient
environnés et protégés par un fort détachement de leurs compatriotes en ordre
de bataille, l’épée à la main, et mêlant leurs cris de guerre aux chants de la
psalmodie religieuse. Une foule de chrétiens sortaient des maisons voisines
pour suivre cette édifiante procession, et des fugitifs, de tout âge, de tout
rang, et même de toutes les sectes, eurent le bonheur de se sauver dans le
sanctuaire protecteur de l’église du Vatican. Saint Augustin composa son savant
ouvrage sur la Cité de Dieu pour justifier les voies de la Providence dans la
destruction de la grandeur romaine. Il célèbre particulièrement ce mémorable
triomphe du Christ, et insulte ses adversaires en les défiant de lui citer un
exemple d’une ville prise d’assaut, où les divinités fabuleuses de l’antiquité
aient

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