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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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[3946] .
Troyes, dut sa conservation au mérite de saint Loup. La Providence enleva,
saint Servat de ce monde, pour lui éviter la douleur de contempler la ruine de
Tongres, et les prières de sainte Geneviève détournèrent Attila des environs de
Paris ; mais la plupart des villes de la Gaule, également dépourvues de saints
et de soldats, furent assiégées et emportées d’assaut par les Huns, qui se
conduisirent à Metz [3947] ,
selon les maximes qu’ils avaient coutume de pratiquer à la guerre. Ils
massacrèrent sans distinction les prêtres à l’autel, et les enfants qu’au
moment du danger l’évêque s’était hâté de baptiser cette ville florissante fut
livrée aux flammes, et une petite chapelle solitaire, dédiée à saint Etienne,
indiqua depuis, le terrain que Metz occupait alors. Des bords de la Moselle
Attila s’avança dans le cœur de la Gaule, passa la Seine à Auxerre ; et, après
une longue et pénible marche, plaça son camp sous les murs d’Orléans. Il
voulait assurer ses conquêtes par la possession d’un poste avantageux, qui, le
rendit maître du passage de la Loire ; et il se fiait à l’invitation de
Sangiban, roi des Alains, qui lui avait promis de trahir les Romains, de lui
livrer la ville et de passer sous ses drapeaux ; mais cette conspiration fut
découverte et déjouée. Les fortifications d’Orléans étaient nouvellement
réparées et augmentées ; les soldats ou les citoyens qui défendaient la place,
repoussèrent courageusement tous les assauts des Barbares. L’évêque Anianus,
prélat d’une haute piété et d’une prudence consommée, employa toutes les
ressources de la politique religieuse. Pour soutenir le courage des habitants
jusqu’à l’arrivée du secours qu’il attendait. Après un siége opiniâtre, les
béliers commencèrent à ébranler les murs ; les Huns occupaient déjà les
faubourgs, et ceux qui n’étaient en état de porter les armes étaient prosternés
dans les églises, Anianus, qui comptait les jours et les heures, envoya sur le
rempart un homme de confiance examiner s’il n’apercevait rien dans
l’éloignement. Le messager revint deux fois sans lui rapporter la moindre
espérance ; mais à la troisième il déclara qu’il avait cru entrevoir un
faible nuage à l’extrémité de l’horizon. C’est le secours envoyé de Dieu ,
écria le prélat du ton d’une pieuse confiance ; et le peuple répéta après
lui : C’est le secours envoyé de Dieu . L’objet éloigné sur lequel
se fixaient tous les yeux, s’agrandissait à chaque instant, et devenait plus
distinct. On aperçut enfin les étendards des Goths et des Romains, et un coup
de vent, ayant dissipé la poussière, offrit clairement à la vue les impatients
escadrons d’Ætius et de Théodoric, qui se hâtaient d’accourir au secours
d’Orléans.
    La politique insidieuse d’Attila avait servi autant que la
terreur de ses armes à le faire pénétrer sans obstacle dans le cœur de la
Gaule. Il modifiait adroitement ses déclarations publiques par des assurances
particulières ; il caressait ou menaçait tour à tour les Romains et les Goths ;
et les cours Ravenne et de Toulouse, se méfiant réciproquement l’une de
l’autre, attendaient avec une indolente indifférence l’approche de l’ennemi
commun. Ætius veillait seul à la sûreté de la république ; mais ses plus sages
mesures étaient entravées par une faction qui dominait dans le palais depuis la
mort de l’impératrice Placidie. La jeunesse de l’Italie tremblait au seul bruit
de la trompette ; et les Barbares, qui penchaient pour Attila, par crainte
ou par inclination attendaient avec une fidélité douteuse et prête à se vendre,
quel serait l’événement de la guerre. Le patrice passa les Alpes à la tête d’un
corps de troupes qui méritait à peine le nom d’une armée [3948] ; mais en
arrivant à Arles ou à Lyon, il apprit que les Visigoths refusaient
d’entreprendre la défense de la Gaule, et qu’ils étaient résolus d’attendre sur
leur territoire l’ennemi redoutable qu’ils affectaient de mépriser. Atterré par
cette nouvelle, le général romain eut recours au sénateur Avitus, qui, après
avoir exercé honorablement l’office de préfet du prétoire, s’était retiré dans
ses domaines en Auvergne. Le ministre consentit à se charger d’une ambassade à
la cour de Toulouse, et l’exécuta avec habileté et avec succès. Il représenta à
Théodoric qu’on ne

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