Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
Vom Netzwerk:
Majorien, Sévère, Anthemius,
Olybrius, Glycerius, Nepos, Augustule. Extinction totale de l’empire
d’Occident. Règne d’Odoacre, premier roi barbare de l’Italie.
    LA perte ou la dévastation des provinces, depuis l’Océan
jusqu’aux Alpes, rabaissait la gloire et la puissance de Rome ; la séparation
de l’Afrique avait détruit sans retour sa prospérité intérieure. Les avides
Vandales confisquaient toutes les possessions des sénateurs, et arrêtaient les
subsides annuels qui servaient, avant leurs conquêtes, à soulager l’indigence
des plébéiens ; et à encourager leur oisiveté. Une attaque imprévue aggrava
bientôt les malheurs des Romains et la province fertile et fidèle qui avait
longtemps fourni à leur subsistance, s’arma pour les attaquer sous la conduite
d’un Barbare ambitieux. Les Vandales et les Alains qui suivaient les drapeaux
victorieux de Genséric, avaient acquis un riche territoire qui s’étendait
depuis Tanger jusqu’à Tripoli ; mais ce territoire d’environ quatre-vingt-dix
jours de marche le long de la côte, était très resserré, d’un côté par le
désert, et de l’autre par la Méditerranée. La découverte ou la réduction des
noirs habitants de la zone torride ne pouvait tenter l’ambition du prudent
Genséric ; mais il jeta ses regards vers la mer, résolut de se créer une
puissance maritime, et exécuta cette grande entreprise avec autant de
persévérance que d’activité. Les bois du mont Atlas offraient des matériaux
inépuisables ; ses nouveaux sujets étaient également instruits dans l’art de la
construction et dans celui de la navigation ; il excita ses intrépides Vandales
à se tourner vers un genre de guerre qui devait leur livrer l’entrée de tous
les pays maritimes. L’espoir du pillage tenta les Maures et les Africains, et
après un intervalle de six siècles, les flottes sorties du port de Carthage
régnèrent de nouveau sur la Méditerranée. Les succès des Vandales, la conquête
de la Sicile, le sac de Palerme, et des descentes réitérées sur la côte de
Lucanie, alarmèrent la mère de Valentinien et la sœur de Théodose. Elles
formèrent des alliances et des armements dispendieux et inutiles pour détruire
l’ennemi commun, qui réservait tout son courage pour les dangers qu’il n’avait
pu prévenir ou éviter par son adresse. Sa politique fit échouer tous les projets
des Romains par des délais artificieux, des promesses équivoques et des
concessions apparentes ; et l’apparition de son formidable confédéré le roi des
Huns, rappela les empereurs de la conquête de l’Afrique au soin de leur propre
sûreté. Les résolutions du palais, qui laissèrent l’empire d’occident sans
défenseur et sans prince légitime, dissipèrent les craintes de Genseric et
excitèrent son avidité il, équipa promptement une nombreuse flotte de Maures et
de Vandales, et leva l’ancre à l’entrée du Tibre, environ trois mois après la
mort de Valentinien et l’élévation de Maxime sur le trône impérial.
    La vie privée du sénateur Pétrone Maxime [3992] avait été
souvent citée comme un exemple rare de la félicité humaine. Sa naissance était
noble et illustre puisqu’il descendait de la famille Anicienne ; il possédait
une fortune immense en terres et en argent, et ajoutait à ces avantages
l’instruction, les talents et les manières nobles qui ornent ou imitent les
dons inestimables du génie et de la vertu. Il faisait avec grâce et générosité
les honneurs de sa table et des plaisirs de son palais. Maxime ne paraissait en
public qu’environné d’une foule de clients [3993] ,
parmi lesquels il avait mérité, peut-être de compter quelques amis sincères.
Considéré du prince et du sénat, il avait été élevé trois fois au poste de
préfet du prétoire d’Italie, deux fois au consulat, et enfin au rang de
patrice. Ces emplois civils n’excluaient pas la jouissance du loisir et du
repos ; tous ses moments étaient comptés et partagés avec un soin égal entre le
plaisir et les affaires. Cette économie de temps annonce que Maxime savait
jouir de son heureuse situation. L’injure qu’il avait reçue de Valentinien
paraît suffisante pour excuser la plus sanglante vengeance. Cependant un
philosophe aurait pu réfléchir que la chasteté de sa femme était intacte, si sa
résistance avait été sincère et que rien ne pouvait la lui rendre, en supposant
qu’elle eût consenti au désir de son

Weitere Kostenlose Bücher