Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
à
l’individu ; cette pompe appartenait au magistrat et non à l’homme… Le consul,
suivi, dans les comices, de tout le sénat , des préteurs, des questeurs, des
édiles, des licteurs, des appariteurs et des hérauts, n’était servi, en
rentrant dans sa maison, que par des affranchis et par ses esclaves. Les
premiers empereurs n’allèrent pas plus loin. Tibère n’avait, pour son service
personnel, qu’un nombre modéré d’esclaves et quelques affranchis (Tacite, Ann.,
IV, 7)… Mais, à mesure que les formes républicaines s’évanouirent l’une après
l’autre, le penchant des empereurs à s’entourer d’une pompe personnelle se
manifesta de plus en plus… La magnificence et le cérémonial de l’Orient
s’introduisirent tout à fait chez Dioclétien, et Constantin acheva de les
consacrer. Les palais, les garde-meubles, la table, tout l’entourage personnel,
distinguèrent alors l’empereur de ses sujets, plus encore que sa haute dignité…
L’organisation que Dioclétien donna à sa nouvelle cour attacha moins d’honneurs
et de distinctions aux états qu’aux services rendus aux membres de la famille
impériale . Essai hist. sur les finances romaines (en allem.), p.
249.
Peu d’historiens ont caractérisé d’une manière plus
philosophique l’influence d’une nouvelle institution ( Note de l’Editeur ).
[1208] Voyez Spanheim, de Usu numism. , dissert. XII.
[1209] Aurelius-Victor ; Eutrope, IX, 26. Il paraît, d’après
les panégyristes, que les Romains s’accoutumèrent bientôt au nom et à la
cérémonie de l’adoration.
[1210] Les innovations introduites par Dioclétien sont
principalement déduites, 1° de quelques passages de Lactance, très expressifs ;
2° des nouvelles charges de plusieurs espèces, qui, dans le code Théodosien ,
paraissent déjà établies dans le commencement du règne de Constantin.
[1211] Lactance, de Mort. pers. , c. 7.
[1212] Indicta lex nova, quæ sanè illorum temporum
modestiâ tolerabilis, in perniciem processit . Aurelius-Victor, qui a traité
le caractère de Dioclétien en homme de bon sens, quoiqu’en mauvais latin.
[1213] Solus omnium, post conditum Romanum imperium, qui ex
tanto fastigio sponte ad privatœ vitœ statum civilitatemque remearet .
Eutrope, IX, 18.
[1214] Les particularités du voyage et de la maladie sont
prises de Lactance (c. 17), qui peut quelquefois servir d’autorité pour les
faits publics, quoique très rarement pour les anecdotes particulières.
[1215] Cette abdication, qui a été si diversement
interprétée, est attribuée par Aurelius-Victor a deux causes, dont la première
est le mépris de Dioclétien pour l’ambition ; la seconde, son appréhension des
troubles qui menaçaient l’Etat. Un des panégyristes (VI, 9) parle de l’âge et
des infirmités de Dioclétien comme de la cause naturelle de sa retraite.
[1216] Les difficultés et les méprises sur les dates de
l’année et du jour de l’abdication de Dioclétien sont parfaitement éclaircies
par Tillemont ( Hist. des Empereurs , t. IV, p. 525, notre 19) et par
Pagi, ad Annum .
[1217] Voyez Panegyr. vet. , 9. Le discours fut
prononcé après que Maximien eut repris la pourpre.
[1218] Eumène en fait le plus bel éloge, Panégyr. vet. ,
VII, 15.
[1219] C’est à Victor le jeune que nous devons ce mot
fameux. Eutrope parle du fait d’une manière plus générale.
[1220] Histoire Auguste , p. 223-224. Vopiscus avait
appris de son père cette conversation.
[1221] Victor le jeune parle légèrement de ce bruit ; mais
comme Dioclétien avait déplu à un parti puissant et triomphant, sa mémoire a
été chargée de toutes sortes de crimes et de malheurs. On a prétendu qu’il
était mort dans les accès d’une folie furieuse, qu’il avait été condamné comme
criminel par le sénat de Rome, etc.
[1222] Voyez les Itinéraires , p. 269, 272, édit. de
Wesseling.
[1223] L’abbé de Fortis, dans son Voyage en Dalmatie ,
p. 43 (imprimé à Venise en 1774, deux petits vol. in-4°), cite une description
manuscrite des antiquités de Salone, composée par Giambattista Giustiniani,
vers le milieu du seizième siècle.
[1224] Adam, Antiquités du palais de Dioclétien à
Spalatro , p. 6. Nous pouvons ajouter une circonstance ou deux tirées du
Voyage de l’abbé de Fortis. L’Hyader, petite rivière dont parle Lucain, produit
des truites excellentes, qui, selon la remarque d’un écrivain très judicieux,
moine peut-être,
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