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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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donné lieu à cette mépris, qui a occupé et fatigué tant de
laborieux commentateurs, bien qu’Origène eût déjà pris soin de la prévenir.
L’expression σxοτος
εγενετο (saint Matth., c. 21, v. 45)
n’indique point, disent-ils, une éclipse, des ténèbres extraordinaires et
complètes, mais une obscurité quelconque, occasionnée dans l’atmosphère soit
par des nuages, soit par toute autre cause. Comme cet obscurcissement du soleil
arrivait rarement en Palestine, où, dans le milieu d’avril, le ciel était
ordinairement pur, il prit aux yeux des Juifs et des chrétiens un caractère
d’importance conforme, d’ailleurs, à l’idée reçue parmi eux, que le soleil se
cachant à midi, était un, présage sinistre (Voyez Amos., c. 8, v. 9 10). et Le
mot σxοτος est pris souvent dans ce sens par
les écrivains contemporains ; l’Apocalypse dit εσxοτισθη
ο ηλίος , le soleil fut caché , en
parlant d’un obscurcissement causé par la fumée et la poussière (Ap., c. 9, v.
2)). D’ailleurs, le mot hébreu ophel , qui, dans les Septante répond au
mot grec σxοτος , désigne une obscurité
quelconque, et les évangélistes, qui ont modelé le sens de leurs expressions
sur celui des expressions des Septante, ont dû lui donner la même  latitude.
Cet obscurcissement du ciel précède ordinairement les tremblements de terre
(Saint Matth., c. 21, v. 51). Les auteurs païens nous en offrent une foule
d’exemples, dont on donnait dans le temps une explication miraculeuse (Voyez
Ovide, II, v. 33 ; XV, v. 785 ; Pline, Hist. nat ., II, c. 30). Wetstein
a rassemblé tous ces exemples dans son édition du Nouveau Testament , I,
p. 537.
    On peut donc ne pas s’étonner du silence des auteurs
païens sur un phénomène qui ne s’étendit pas au-delà de Jérusalem, et qui pouvait
n’avoir rien, de contraire aux lois de la nature, bien que les chrétiens et les
Juifs dussent le regarder comme d’un sinistre présage. Voyez Michaëlis, Notes
sur le Nouveau Testament , tome I, p. 290 ; Paulus,  Commentaire sur le
Nouveau Testament , tome III, p. 762 ( Note de l’Éditeur ).
    [1556] Pline, Hist. nat ., II, 30.
    [1557] Virgile, Géorg ., I, 466 ; Tibulle, I, Élég .,
V, vers 75 ; Ovide, Métamorphoses , XV, 782 ; Lucain, Pharsale , I,
540. Le dernier de ces poètes place ce prodige avant la guerre civile.
    [1558] Voyez une lettre publique de Marc-Antoine dans les Antiquités de Josèphe, XIV, 12 ; Plutarque, Vie de César , p. 471 ; Appien, Bell.
civil ., IV ; Dion Cassius, XLV, p. 431 ; Julius Obsequens, c. 128. Son
petit Traité est un extrait des prodiges de Tite-Live.
    [1559] L’histoire des premiers temps du christianisme ne se
trouve que dans les Actes des apôtres , et pour parler des premières
persécutions qu’essuyèrent les chrétiens, il faut nécessairement y avoir
recours ; ces persécutions, alors individuelles et bornées à un petit espace
n’intéressaient que les persécutés ; et n’ont été rappelées que par eux. Gibbon
en ne faisait remonter les persécutions que jusqu’à Néron a entièrement omis
celles qui ont précédé cette époque et dont saint Luc a conservé le souvenir.
Le seul moyen de                justifier cette omission était d’attaquer
l’authenticité des Actes des apôtres ; car, s’ils sont authentiques, il
faut nécessairement les consulter et y puiser : or, les temps anciens ne nous
ont laissé que peu d’ouvrages dont l’authenticité soit aussi bien constatée que
celle des Actes des apôtres . Voyez Lardner’s Credibility of the
Gospel’s history , part. 2. C’est donc sans motifs suffisants que Gibbon a
gardé le silence sur les récits de saint Luc ; et cette lacune n’est pas sans
importance ( Note de l’Éditeur ).
    [1560] Dans Cyrène, ils massacrèrent deux cent vingt mille
Grecs ; deux cent quarante mille dans l’île de Chypre, et en Egypte une très
grande multitude d’habitants. La plupart de ces malheureuses victimes furent
sciées en deux, conformément à l’exemple que David avait autorisé par sa
conduite. Les Juifs victorieux dévoraient les membres, léchaient le sang, et
enlaçaient les entrailles autour de leurs corps en forme de ceinture. Voyez
Dion Cassius, LXVIII., p. 1145.
    Plusieurs commentateurs, entre autres Reimarus, dans
ses Notes sur Dion Cassius, pensent que la haine des Romains contre les
Juifs a porté l’historien à exagérer les cruautés que ces derniers

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