Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
que Matthieu
avait écrit les discours de Jésus-Christ en hébreu, et que chacun les
interprétait comme il le pouvait. Cet hébreu était le dialecte syro-chaldaïque
alors en usage à Jérusalem. Origène, saint Irénée, Eusèbe, saint Jérôme, saint
Épiphane confirment ce récit : Jésus-Christ prêchait lui-même en
syro-chaldaïque ; c’est ce que prouvent plusieurs mots dont il s’était servi,
et que les évangélistes ont pris soin de traduire. Saint Paul, haranguant les
Juifs, se servit de la même langue ( Act. des apô. , c. 20, v. 2 ; c. 17,
v. 4 ; c. 26, v.14). Les opinions de quelques critiques prouvent peu contre des
témoignages incontestables. D’ailleurs, leur principale objection est que salut
Matthieu cite le vieux testament d’après la version grecque des Septante, ce
qui est inexact ; car des dix citations que l’on trouve dans son Évangile, sept
sont visiblement prises dans le texte hébreu, et les trois autres n’offrent
rien qui en diffère ; d’ailleurs ces dernières ne sont pas des citations
littérales. Saint Jérôme dit positivement, d’après une copie de cet Évangile,
qu’il avait vue dans la bibliothèque de Césarée, que les citations étaient
faites en hébreu ( In Catal .). Des critiques plus modernes, entre autres
Michaelis, ne font aucun doute sur cette question. La version grecque qui
paraît avoir été faite du temps des apôtres, comme l’affirment saint Jérôme et
saint Augustin, peut-être même par l’un d’eux ( Note de l’Éditeur ).
[1508] Sous les règnes de Néron et de Domitien, et dans les
villes d’Alexandrie, d’Antioche, de Rome et d’Éphèse. Voyez Mill.
Prolegomena ad Novum Testament , et la grande et belle collection donnée par
le docteur Lardner, vol. XV.
[1509] Les alogiens (saint Épiphane, de Hœres ., 51)
attaquaient la vérité de l’Apocalypse parce que l’Église de Thyatire n’était
pas encore fondée. Saint Épiphane, qui convient du fait se débarrasse de la
difficulté par la supposition ingénieuse que saint Jean écrivait avec l’esprit
de prophétie. Voyez Abauzit, Discours sur l’Apocalypse .
[1510] Les Épîtres de saint Ignace et de Denys ( ap.
Eusèbe , IV, 23) désignent un grand nombre d’Églises dans la Grèce et en
Asie. Celle d’Athènes semble avoir été une des moins florissantes.
[1511] Lucien, in Alexandrô , c. 25. Le christianisme,
cependant, doit avoir été répandu très inégalement dans le Pont, puisqu’au
milieu du troisième siècle il n’y avait pas plus de dix-sept fidèles dans le
diocèse étendu de Néo-Césarée. Voyez M. de Tillemont, Mém. ecclésiast .,
tome IV, p. 675. Cette particularité est tirée de saint Basile et de saint
Grégoire de Nysse, qui étaient eux-mêmes natifs de Cappadoce.
[1512] Selon les anciens Jésus-Christ souffrit la mort sous
le consulat des deux Geminus, en l’année 29 de notre ère. Pline (selon Pagi)
fût envoyé en Bithynie dans l’année 110.
[1513] Lettres de Pline, X, 97.
[1514] Saint Chrysostome, Opera , tome VII, p. 658,
810, édit. Savil.
[1515] Jean Malala, tome II, p. 144. Il tire la même
conclusion par rapport à la population d’Antioche.
[1516] Saint Chrysostome, tome I, p. 592. Je dois ces
passages, mais non l’introduction que j’en tire, au savant docteur Lardner. Credibility
of the Gospel history , vol. XII, page 370.
[1517] Basnage ( Histoire des Juifs , l. 21, c. 20-23)
a examiné, avec la critique la plus exacte, le curieux traité de Philon, qui
fait connaître les thérapeutes. En prouvant qu’il fut composé dès le temps
d’Auguste, Basnage a démontré, en dépit d’Eusèbe (II, c. 17) et d’une foule de
catholiques modernes, que les thérapeutes n’étaient ni chrétiens ni moines. Il
reste encore probable qu’après avoir changé de nom, ils conservèrent leurs
mœurs, qu’ils adoptèrent quelques nouveaux articles de foi, et qu’ils devinrent
insensiblement les fondateurs des ascétiques égyptiens.
[1518] Voyez une lettre d’Adrien dans l’ Histoire Auguste ,
p. 245.
[1519] Pour la succession des évêques d’Alexandrie, voyez l’ Histoire de Renaudot, p. 24, etc. Cette particularité curieuse est conservée par le
patriarche Eutychius ( Annal ., tome I, p. 334, vers. Potock.), et
l’évidence intérieure de ce fait suffirait seule pour répondre à toutes les
objections qui ont été avancées par l’évêque Pearson dans les Vendiciœ
ignatianœ .
[1520] Ammien Marcellin, XXII,
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