Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
être celle d’un
cyprès. Peut-être aussi n’est-ce qu’un de ces points dont on se servait dans
les inscriptions des tombeaux pour orner une virgule ; 2° que le palmier était
le symbole de la victoire chez les païens ; 3° que parmi les chrétiens il était
l’emblème, non seulement du martyre mais en général d’une résurrection
glorieuse. Voyez la Lettre du P. Mabillon sur le culte des saints inconnus, et
Muratori, sopra le Antichita italiane , Dissert. LVIII.
[1639] Pour donner une idée de ces légendes, nous nous
bornerons au dix mille soldats chrétiens crucifiés dans un seul jour sur le
mont Ararat par ordre de Trajan ou d’Adrien. (Voyez Barornus, ad
Martyralogium romanum ; Tillemont, Mém. ecclésia. , t. II, part. 2,
p. 438 ; et Geddes, Mélanges , vol. II, p. 203). L’abréviation de MIL. ,
qui peut signifier ou soldats ou mille, a occasionné, dit-on, quelques prises
extraordinaires.
[1640] Saint Denys, ap. Eusèbe, IV, 41. Un de ces dix fut
aussi accusé de vol.
Gibbon aurait dû dire : fut faussement accusé de vol ; car tel est le texte grec. Ce
chrétien, nommé Némésion, faussement accusé de vol devant le centurion,
fut acquitté d’un crime auquel il était tout à fait étranger ( αλλοτριωτατην ), mais il fut conduit devant le gouverneur comme
coupable d’être chrétien, et le gouverneur lui fit infliger une doublé torture
(Saint Denys, ap. Eusèbe , VI, 41-45). Il fallait dire aussi que saint
Denys ne fait une mention particulière que des principaux martyrs, et qu’il dit
en général que la fureur des païens contre les chrétiens donnait à Alexandrie
l’apparence d’une ville prise d’assaut. Enfin, il fallait remarquer qu’Origène
écrivait avant la persécution de l’empereur Dèce ( Note de l’Éditeur ).
[1641] Les Lettres de saint Cyprien sont une peinture
originale et très curieuse de l’homme et des temps. Voyez aussi les deux Vies
de saint Cyprien , composées arec une égale exactitude, quoique avec des
vues bien différentes : l’une par Le Clerc, Biblioth. univ ., t. XII, p.
208-378, l’autre par Tillemont, Mém. ecclésia. , t. IV, part. I, p.
76-459.
[1642] Notre imagination n’a point exagéré la
situation périlleuse dans laquelle se trouvait un évêque chrétien ,
puisqu’au dire de Gibbon lui-même les mines de Numidie renfermaient (en
même temps) neuf évêques, avec un nombre proportionné d’ecclésiastiques et
de fidèles de leurs diocèses , et il renvoie à saint Cyprien ; ép. 76-77 ( Note
de l’Éditeur ).
[1643] Voyez la lettre polie, mais sévère, écrite par le
clergé de Rome à l’évêque de Carthage (Saint Cyprien, epist . 8 , 9).
Pontius met tout en oeuvre et prend les plus grands soins pour défendre son
maître contre la censure générale.
[1644] En particulier, l’exemple de saint Denys d’Alexandrie
et de saint Grégoire le Thaumaturge de Néo-Césarée. Voyez Eusèbe, Hist.
ecclés ., VI, 40 ; et Mémoires de Tillemont, t. IV, part. 2, p. 685.
[1645] Voyez saint Cyprien, epist . 16, et sa Vie par Pontius.
[1646] Nous avons une vie originale de saint Cyprien, faite
par le diacre Pontius, qui l’accompagna dans son exil, et qui assista à sa
mort. Nous possédons aussi les anciens actes proconsulaires de son martyre. Ces
deux relations s’accordent l’une avec l’autre ; elles paraissent toutes les
deux vraisemblables, et, ce qui est en quelque sorte remarquable, elles ne
sont défigurées par aucune circonstance miraculeuse.
[1647] Il semblerait que l’on avait envoyé dans le même
temps des ordres circulaires à tous les gouverneurs. Saint Denys ( ap. Eusèbe ,
VII, 11) rapporte, presque de la même manière, l’histoire de son bannissement,
lorsqu’il fut obligé de sortir d’Alexandrie. Mais comme il échappa, et qu’il
survécût à la persécution, nous devons le trouver plus ou moins heureux que
saint Cyprien.
[1648] Voyez Pline, Hist. nat ., v, 3.; Cellarius, Géog.
anc. , part. III, p. 96 ; Voyages de Shaw, p. 90 ; et pour le pays
adjacent (qui est terminé par le cap Berna ou promontoire de Mercure), voyez l’ Afrique de Marmol, t. II , p. 474. Il existe des restes d’un aqueduc près de Curubis ou Curbis , changé aujourd’hui en Gurbes ; et le docteur Shaw a lu
une inscription où cette ville est nommée Colonia Fulvia . Le diacre
Pontius ( Vie de saint Cyprien , c. 12) l’appelle : Apricum et
competentem locum, hospitium pro voluntate sécretum, et
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