Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
délai ne fut accordé ; il en existe
une foule d’autres tels que ceux de Ptolémée, de Marcellus, etc. Saint Justin
reproche expressément aux juges de faire exécuter les accusés avant d’avoir
jugé la cause. Les paroles de saint Cyprien sont tout aussi particulières, et
disent simplement qu’il fut fixé un jour auquel les chrétiens devaient avoir
renié leur foi ; ceux qui ne l’avaient pas fait à cette époque étaient
condamnés ( Note de l’Éditeur ).
[1668] Tertullien regarde la fuite dans un temps de
persécution, comme une apostasie imparfaite, mais très criminelle, comme une
tentative impie pour éluder la volonté de Dieu, etc., etc. Il a écrit sur ce
sujet (voyez p. 536-544, édit. Rigalt.) un Traité qui est rempli du fanatisme
le plus extravagant et des déclamations les plus ridicules. Il est cependant
assez singulier que Tertullien n’ait pas souffert lui-même le martyre.
[1669] La pénitence n’était pas si légère, car elle était
exactement pareille à celle des apostats qui avaient sacrifié aux idoles ; elle
durait plusieurs années. Voyez Fleury, Hist. ecclésiastique , t. II, p.
171 ( Note de l’Éditeur ).
[1670] Le commentaire étendu de Mosheim (483-489) donne les
éclaircissements les plus précis sur les libellatici , qui sont
principalement connus par les écrits de saint Cyprien.
[1671] Pline, Lettres , X, 97 ; saint Denys
d’Alexandrie, ap. Eusèbe , VI, c. 41. Ad prima statim verba minantis
inimici maximus fratrum numerus fidem suam prodidit : nec prostratus est
persecutionis, impetu, sed voluntario lapsu se ipsum prostravit ( Œuvres
de Saint Cyprien , p. 89). Parmi les déserteurs il y avait plusieurs prêtres
et même des évêques.
Pline dit que la plupart des chrétiens persistèrent à
s’avouer tels ; c’est même la raison qui lui fait consulter Trajan ( periclitan tium numerus ). Eusèbe (VI, 41) ne nous permet pas de douter que le
nombre de ceux qui renoncèrent à leur foi ne fût infiniment au-dessous du
nombre de ceux qui la confesseront hardiment. Le préfet ,
dit-il, et les
assesseurs présents au conseil furent épouvantés en voyant la foule des
chrétiens ; les juges eux-mêmes tremblaient . Enfin, saint Cyprien nous apprend que la plupart de ceux qui
s’étaient montrés faibles lors de la persécution de Dèce, signalèrent leur
courage sous celle de Gallus. Steterunt fortes, et ipso. dolore pœnitentiœ facti ad
prœlium fortiores . Epist . LX,
p. 142 ( Note de l’Éditeur ).
[1672] C’est dans cette occasion que saint Cyprien composa
son traité de Lapsis et plusieurs de ses épîtres. La controverse concernant le
traitement qu’il fallait infliger aux apostats pénitents, ne s’était point
élevée parmi les chrétiens du siècle précédent. En attribuerons-nous la cause à
la supériorité de leur foi, ou de leur courage ? ou bien ne serait-ce pas parce
que nous avons une connaissance moins parfaite de leur histoire ?
[1673] Voyez Mosheim, p. 97 ; Sulpice-Sévère est le premier
qui ait imaginé ce nombre, quoiqu’il paraisse vouloir réserver la dixième et la
plus grande persécution pour la venue de l’antéchrist.
[1674] Saint Justin est le premier qui ait fait mention du
témoignage rendu par Ponce Pilate. Les embellissements successifs que cette
histoire a reçus en passant par les mains de Tertullien, d’Eusèbe, de saint
Epiphane, de saint Chrysostome, d’Orose, de Grégoire de Tours, et des auteurs
qui ont donné les différentes éditions des actes de Pilate, sont représentés
avec beaucoup de bonne foi par D. Calmet, Dissertation sur l’Écriture ,
t. III, p. 65t1, etc.
[1675] Sur ce miracle, que l’on appelle communément le
miracle de la légion fulminante voyez l’admirable critique de M. Moyle, vol.
II, P. 81-390.
[1676] Dion Cassius, ou plutôt son abréviateur Xiphilin, l.
LXXII, p. 1206. M. Moyle (p. 266) a représenté l’état de l’Église sous le règne
de Commode.
[1677] Comparez la vie de Caracalla dans l’ Histoire
Auguste , avec la lettre de Tertullien à Scapula. Le docteur Jortin
(Remarques sur l’ Hist. ecclés. , vol. II, p. 5 , etc.), en examinant
l’effet de l’huile sainte sur la maladie de Sévère, a le plus fort désir de
convertir en miracle la guérison de ce prince.
[1678] Tertullien, de Fugâ , c. 13. Le présent fut
fait durant la fête des saturnales, et Tertullien voit avec peine que la
société des fidèles soit confondue avec les professions les plus
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