Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
Eusèbe et Zozime sont en effet aux deux
extrémités de la flatterie et de l’invective. On ne trouve les nuances
intermédiaires que dans les écrivains dont le zèle religieux est tempéré par
leur caractère ou par leur position.
[1975] Le tableau des vertus de Constantin est tiré, en
grande partie, des écrits d’Eutrope et de Victor le jeune, deux païens de bonne
foi, qui écrivirent après l’extinction de sa famille. Zozime lui-même et l’empereur
Julien reconnaissent son courage personnel et ses talents militaires.
[1976] Voyez Eutrope, X, 6. In primo imperii tempore
optimis principus, ultimo medus comparandus . L’ancienne version grecque de
Pœanius (édit. de Havercamp, p. 697) me porte à croire qu’Eutrope avait dit VIX
mediis , et que les copistes ont supprimé à dessein ce monosyllabe
offensant. Aurelius-Victor exprime l’opinion générale par un proverbe qu’on
répétait souvent alors, et qui est obscur pour nous : TRACHALA décent annis
præstantissimus ; duodecim sequentibus LATRO ; decem novissimis PUPILLUS, ob
immodicas profusiones .
[1977] Julien, orat. I, p. 8 (ce discours flatteur
fut prononcé devant le fils de Constantin) ; et les Césars , p. 335 ;
Zozime, p. 114-115. Les magnifiques bâtiments de Constantinople, etc., peuvent
être cités comme une preuve incontestable de la profusion de celui qui les
éleva.
[1978] L’impérial Ammien mérite toute notre confiance. Proximorum
fauces aperuit primos omnium Constantinus , l. XVI, c. 8. Eusèbe lui-même
convient de cet abus ( Vit. Constant ., l. IV, c. 29, 54), et quelques
unes des lois impériales en indiquent faiblement le remède.
[1979] Julien s’efforce, dans les Césars , de couvrir
son oncle de ridicule. Son témoignage, suspect, en lui-même, est confirmé
toutefois par le savant Spanheim, d’après les médailles. (Voyez Commentaire ,
p. 156 299, 397, 458.) Eusèbe ( orat ., c. 3) allègue que Constantin
s’habillait pour le public, et non pour lui-même. Si on admet cette raison, le
petit-maître le plus ridicule ne manquera jamais d’excuse.
[1980] Zozime et Zonare nous montrent dans Minervina la
concubine de Constantin ; mais Ducange combat vaillamment et avec succès pour
l’honneur de Minervina, en citant un passage décisif de l’un des panégyriques : Ab ipso fine pueritiæ, te matrimonii legibus dedisti .
[1981] Ducange ( Familiœ byzantinœ , p. 44) lui donne,
d’après Zonare, le nom de Constantin. Il n’est pas vraisemblable que ce fut son
nom, puisque le frère aîné le portait déjà. Celui d’Annibalianus se trouvé dans
la Chronique de Pascal, et Tillemont l’emploie, Histoire des empereurs ,
t. IV, p. 527.
[1982] Saint Jérôme, in Chron . La pauvreté de
Lactance doit tourner à la louange du désintéressement du précepteur, ou à la
honte de l’insensibilité de son patron. Voyez Tillemont, Mém. ecclésiastique ,
t. VI, part. I, p. 345 ; Dupin, Bibliothèque ecclésiastique , t. I, p.
205 ; Lardner, Crédibity of the Gospel history , part. 2, vol. VII, p.
66.
[1983] Eusèbe, Hist. ecclésiastique , l. X, c. 9 ;
Eutrope (X, 6) l’appelle egregium virum ; et Julien ( orat . I)
fait clairement allusion aux exploits de Crispus durant la guerre civile. Voyez
Spanheim, Comment ., p. 92.
[1984] Comparez Idatius et la Chronique de Pascal
avec Ammien (l. XIV, c. 5). L’année où Constance fut créé César, paraît avoir
été fixée d’une manière plus exacte par les deux chronologistes ; mais,
l’historien qui vivait dans sa cour ne pouvait ignorer le jour de
l’anniversaire. Quant à la nomination du nouveau César au commandement des
provinces de la Gaule, voyez Julien, orat . I, p. 12 ; Godefroy, Chron.
legum , page 26 ; et Blondel, de la Primauté de l’Église , p. 1183.
[1985] Code Théodosien, l. IX, tit. 4. Godefroy soupçonne
les motifs secrets de cette loi. Comment ., tome III, p. 9.
[1986] Ducange, Fam. byzant. , page 28 ; Tillemont, t.
IV, page 610.
[1987] Ce poète s’appelait Porphyrius-Optatianus. La date de
ce panégyrique, écrit en plats acrostiches, selon le goût du siècle, est
déterminée par Scaliger, ad Eusèbe, p. 250, par Tillemont, t. IV, p.
607, et Fabricius, Biblioth. lat ., l. IV, c. 1.
[1988] Zozime, l. II, p. 103 ; Godefroy, Chronol. lég .,
p. 28.
[1989] Αxριτως , sans
formes judiciaires . Telle est l’expression énergique et vraisemblablement
très juste de Suidas. Victor l’ancien, qui écrivit sous le règne
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