Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
compte du désir et du dessein de Julien, insinue en langage mystérieux ( θεων
ουτω γνοντων ..... αλλ'
ην αμεινων ο
κωλυων ) que l’empereur en fut détourné par
une révélation.
[2552] Julien, in Misopogon , p. 343. Comme il
n’abolit jamais par une loi publique les orgueilleuses dénominations de despote ou dominus , elles existent encore sur ses médailles (Ducange, Fam.
byzant ., p. 38, 39) ; et la répugnance qu’il affectait en particulier ne
servait qu’à donner une tournure différente à la basse adulation des
courtisans. L’abbé de La Bletterie ( Hist. de Jovien , tom. II, p. 99-102)
a suivi avec sain le mot dominus depuis son origine à travers toutes les
différentes significations qu’il eut successivement sous le gouvernement
impérial.
[2553] Ammien, XXII, 7. Le consul Mamertin (in Panegyr.
vet ., XI, 28, 29, 30) célèbre cet heureux jour, comme un esclave éloquent
étonné et enivré de la bonté de son maître.
[2554] Les lois des Douze-Tables condamnaient les satires personnelles.
Si malè condiderit in quem quis carmina, jus est,
Judiciumque.
Julien, dans son Misopogon (p. 337), avoue
lui-même avoir encouru la peine portée par la loi ; et l’abbé de La Bletterie ( Hist.
de Jovien , t. II) a saisi avidement une déclaration si favorable à son
propre gentiment et au véritable esprit de la constitution impériale.
[2555] Zozime, l. III, p. 158.
[2556] Η της
βουλης ισχυς
ψυχη πολεως
εστεν . (Voyez Libanius, Orat. Parent ., c.
71, p. 296 ; Ammien, XXII, 9 ; et le Code Théod ., l. XII, tit. I, leg.
50-55 ; les Commentaires de Godefroy, t. IV, p. 390-402.) Cependant tout
le sujet des curiœ est encore, malgré de très amples matériaux, la
partie la plus obscure de l’histoire de l’empire.
[2557] Quœ paulo apte arides et siti anhelantia
visebantur, ea nunc perlui, mundari, madere ; fora, deambulaera, gymnasia,
lœtis et gaudentibus populis frequentari ; dies festos, et celebrari veteres,
et novos in honorem principis consecrari . (Mamertin, XI, 9.) Il rétablit
particulièrement la ville de Nicopolis, et les jeux actiaques institués par
Auguste.
[2558] Julien, épist . XXXV, p. 407-411. Cette lettre,
qui jette une grande lumière sur le déclin de la Grèce, a été omise par l’abbé
de La Bletterie, et singulièrement défigurée par le traducteur latin, qui, en
rendant ατελεια par tributum ,
et ιδιωται par populus , fait
dire à l’auteur précisément le contraire de ce qu’il dit.
[2559] Il régnait à Mycène, éloignée d’Argos d’environ
cinquante stades ou six milles. Ces villes, alternativement célèbres, ont été
confondues par les poètes grecs. Strabon, l. VIII, p. 579, édit. Amster., 1707.
[2560] Marsham, Canon. Chron ., p. 421. Cette
généalogie, qui remontait jusqu’à Hercule, peut être suspecte ; cependant elle
fut reconnue, après des recherches exactes, par les juges des jeux olympiques
(Hérodote, l. V, c. 22), dans un temps où les rois de Macédoine ne jouissaient
pas d’une grande considération chez les Grecs. Lorsque la ligue achéenne se
déclara contre Philippe, on jugea décent de faire retirer les députés d’Argos.
Tite-Live, XXXII, 22.
[2561] Son éloquence est célébrée par Libanius, qui
distingue positivement en lui les différents orateurs que fait parler Homère. ( Orat.
parental ., c. 75, 76, p. 300, 301.). Socrate (l. III, c. 1) a faussement
assuré que Julien était le seul prince qui eût harangué le sénat depuis Jules
César, Tous les prédécesseurs de Néron et une partie de ses successeurs
possédèrent le talent de parler en public ; et on pourrait prouver par
plusieurs exemples, qu’ils l’exercèrent souvent dans le sénat.
[2562] Ammien (XXII, 10) a établi avec impartialité les
avantages et les défauts de ces formes judiciaires. Libanius ( Oral. parent .,
c. 90, 91, p. 315) n’a vu que le beau côté ; mais son tableau, en flattant la
personne du prince, établit du moins les devoirs du juge. Saint Grégoire de
Nazianze ( orat . IV, p. 120), qui omet les vertus et exagère les faibles
défauts de l’apostat, demande d’un ton de triomphe si un pareil juge est digne
de siéger entre Minos et Rhadamante dans les Champs-Élysées.
[2563] Dans le nombre des lois que Julien promulgua durant
un règne de seize mois, cinquante-quatre ont été admises dans les codes de
Théodose et Justinien. Godefroy, Chron. legum , p.
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