Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
contentement de l’amour-propre, de
l’admiration passionnée, des reproches modérés et des invectives partiales.
[2601] Voyez Julien, Epist . 49, 62, 63 ; et un long
et curieux fragment, dont nous n’avons ni le commencement ai la fin, p.
288-3o5. Le souverain pontife y tourne en ridicule l’histoire de Moïse et la
discipline des chrétiens ; il préfère les poètes grecs aux prophètes hébreux,
et il pallie avec l’astuce d’un jésuite le culte relatif des images.
[2602] Julien, en sa qualité de pontife, put triompher (p.
301) de voir ces sectes impies éteintes, et leurs ouvrages même anéantis ; mais
un philosophe ne devait pas désirer de cacher aux hommes même ce qui, dans
leurs opinions, contrariait le plus les siennes.
[2603] Il insinue toutefois que les chrétiens, sous le
masque de la charité, enlevaient des enfants à la religion et aux familles
païennes ; qu’ils les conduisaient à bord d’un vaisseau, et qu’après les avoir
transportés dans tin pays lointain, ils les dévouaient à la pauvreté ou à la
servitude (p. 305). Si ce délit était prouvé, il devait, non pas en faire la
matière d’une vaine plainte, mais celle d’un châtiment.
[2604] Saint Grégoire de Nazianze emploie tour à tour, sur
cet objet, la plaisanterie, la sagacité de son esprit et sa dialectique. ( Orat .
3, p. 101, 102, etc.) Il tourne en ridicule la folie de cette vaine imitation,
et il s’amuse à examiner quelles leçons de morale et de théologie on pourrait
tirer des fables grecques.
[2605] Il accuse un de ses pontifes d’une secrète
confédération avec les évoques et les prêtres chrétiens (épître 62), ορων
ουν πολλην μεν
ολιγωριαν
ουσαν ημιν
προς θεους , et il revient sur
cette accusation dans l’épître 63, ημας δε
ουτω ραθυως , etc.
[2606] Il loue la fidélité de Callixène, prêtresse de Cérès,
qui avait été deux fois aussi constante que Pénélope ; et pour la récompenser,
il la nomma prêtresse de la déesse de Phrygie à Pessinunte. Julien ( Epist .
21) donne des éloges à la fermeté de Sopater de Hiérapolis, dont Constance et
Gallus avaient sollicité l’apostasie à diverses reprises.
[2607] Ο δε
νομιζων αδελφα
λογους τε και
θεων ιερα ( Orat. Parent ., c.
77, p. 302.) Ce sentiment est souvent reproduit par Julien, Libanius et les
autres écrivains de leur parti.
[2608] Ammien expose avec franchise la curiosité et la
crédulité de Julien, qui essayait toutes les méthodes de l’art de la
divination.
[2609] Julien ( Epist . 38). Trois autres lettres, où
l’on retrouve le même ton de confiance et d’amitié, sont adressées au
philosophe Maxime (15, 16, 39).
[2610] Eunape ( in Maximo , p. 77, 78, 79 ; et in
Chrysanthis , p. 146, 147) raconte avec scrupule ces anecdotes, qui lui
paraissent les événements les plus importants de son siècle. Au reste, il ne
cache pas la fragilité de Maxime. Libanius ( Orat. parent ., c. 86, p.
301) et Ammien (XXII, 7) décrivent sa réception à Constantinople.
[2611] Chrysanthe, qui n’avait pas voulu quitter la Lydie,
fut nommé grand-prêtre de cette province. L’usage circonspect et modéré qu’il
fit de son pouvoir assura sa tranquillité après la révolution, et il vécut en
paix, tandis que les ministres chrétiens persécutèrent Maxime, Priscus, etc.
Brucker a recueilli les aventures de ces sophistes fanatiques, t. II, p.
281-293.
[2612] V. Libanius, Orat. parent ., c. 101, 102, p.
324, 325, 326 ; et Eunape, Vit. sophist. in Proœresio , p. 126. Quelques
étudiants qui avaient connu des espérances peut-être mal fondées ou
extravagantes, furent éloignés par des dégoûts. (Saint Grégoire de Nazianze, Orat .
4, p. 120.) Il est étrange que nous ne trouvions rien à opposer au titre d’un
des chapitres de Tillemont, Hist. des Emper ., t. IV, p. 960 : La cour de
Julien est pleine de philosophes et de gens perdus.
[2613] Il y a eu, sous le règne de Louis XIV, des années où
ses sujets de tous les rangs aspiraient au titre de convertisseurs. Cette
expression désignait leur zèle et leurs succès à faire des prosélytes. Le mot
et l’idée paraissent être tombés en désuétude en France ; puissent-ils ne
s’introduire jamais en Angleterre !
[2614] Voyez les expressions énergiques qu’emploie Libanius
; c’étaient vraisemblablement celles de Julien lui-même. Orat. parent .,
c. 59, p. 285.
[2615]
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