Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
fanatique (A. D. 388) pour justifier
un évêque qui avait brûlé une synagogue, et qui avait été condamné par le
magistrat civil.
[2645] Saint Chrysostome, t. I, p. 580, adversus Judœos
et Gentes , t. II, p. 547 ; de S. Babila , édit. de Montfaucon. J’ai
adopté la supposition commune et naturelle ; mais le savant bénédictin qui
assigne à ces sermons la date de 383, est persuadé qu’ils ne furent jamais
prononcés.
[2646] Saint Grégoire de Nazianze, Orat . 4, p.
110-113.
[2647] Ammien, XXXIII, 1. Cum itaque rei fortiter
instaret Alypius, juvaret que provinciœ rector, metuendi globi flammarum, prope
fundamenta crebris assultibus erumpentes fecere locum exustis aliquoties
operantibus inaccessum, hocque modo elemento destinatius repellente, cessavit
inceptum . Warburton s’efforce (p. 60) d’arracher un aveu du miracle de la
bouche de Julien et de celle de Libanius, et il cite le témoignage d’un rabbin
qui vivait au quinzième siècle. De pareilles autorités ne peuvent être admises
que par un juge très favorablement prévenu.
[2648] Michaëlis a donné une explication ingénieuse et assez
probable de ce fait singulier, que le témoignage positif d’Ammien, contemporain
et païen, ne permet guère de révoquer en doute ; un passage de Tacite la lui a
fournie : cet historien dit en décrivant Jérusalem : La place, dans une
assiette très forte, était encore défendue par une masse d’ouvrages qui, même
dans une position faible, l’eussent rendue respectable. Il y avait deux coteaux
d’une hauteur immense de montagne de Sion et la montagne du Temple, placées
l’une à côté de l’autre dans la partie méridionale de Jérusalem, tout bordés de
murs artistement construits et pleins de saillies et d’enfoncements qui
mettaient le flanc des assiégeants à découvert de tous côtés ... Le
temple lui-même était une espèce de citadelle qui avait aussi ses murs, encore
mieux construits et plus fortifiés que le reste : les portiques nième qui
régnaient autour du temple étaient une excellente fortification. Il y avait une
fontaine qui ne tarissait point, de vastes souterrains sous la montagne, des
piscines et des citernes pour conserver l’eau des pluies . Tacite, Hist .,
l. V, c. 11 et 12.
Ces souterrains et ces citernes devaient être fort
considérables. Celles-ci fournirent de l’eau pendant toute la durée du siège de
Jérusalem, à onze -cent mille habitants, pour qui la fontaine de Silo& ne
pouvait suffire, et qui n’avaient point d’eau de pluie, le siège ayant eu lieu
du mois d’avril au mois d’août, époque de l’année pendant laquelle il pleut
rarement à Jérusalem. Quant aux souterrains, ils servaient, depuis est même
avant le retour des Juifs de Babylone, pour renfermer, non seulement les
provisions d’huile, de vin et de blé, niais encore les trésors que l’on avait à
garder dans le temple. Josèphe a raconté plusieurs traits qui indiquent quelle
était leur étendue. Lorsque Jérusalem fut sur le point d’être prise par Titus,
les chefs des rebelles, mettant leur dernière espérance dans ces vastes
cavités, formèrent le projet de s’y cacher et d’y rester pendant l’incendie de
la ville et jusqu’à ce que les Romains se fussent éloignés. La plupart ù’eurent
pas le temps de l’exécuter ; mais l’un d’eux, Simon, fils de Giora, s’étant
pourvu de vivres et d’outils pour creuser la terre, descendit dans cette
retraite avec quelques compagnons : il y resta jusqu’à ce que Titus fût parti pour
Rome : la faim le pressant, il sortit tout à coup à l’endroit même où avait été
le temple, et parut au milieu des gardes romaines. Il fut arrêté et conduit à
Rome en triomphe. Son apparition fit supposer que d’autres Juifs pouvaient
avoir choisi le même asile : on fit des recherches, et l’on en découvrit un
grand nombre. Josèphe, de Bell. jud ., l. VII, c. 2.
Il est probable que la plupart de ces souterrains
étaient des restes du temps de Salomon, où l’on avait coutume de travailler
beaucoup sous terre : on ne peut guère leur assigner une autre date. Les Juifs,
en revenant de l’exil, étaient trop pauvres pour entreprendre de pareils
travaux ; et, quoique Hérode, en reconstruisant le temple, ait fait creuser
quelques souterrains (Josèphe, Ant. Jud ., XV, 11, 7), la précipitation
avec laquelle cette construction fut achevée ne permet pas de croire qu’ils
appartinssent tous à cette époque. Les uns
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