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Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Titel: Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Ferro
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la poursuite des opérations militaires et de la guerre suscitent le « 13 mai 1958 » à Alger  4 , les forcesfrançaises du général Challe, élevées à 500 000 hommes, obtiennent des résultats contre les groupes armés ( katibas ) des différentes willayas (régions) de l’État FLN. La « pacification » de « mille villages » se traduit par des mesures de répression ou de « regroupement forcé » qui touchent près de deux millions d’Algériens. La « victoire » semble à portée de main sur le terrain militaire.
    Début 1960, le général Massu déclare que, dans ces conditions, il ne comprend plus la politique du général de Gaulle… Celui-ci en effet a stigmatisé « l’Algérie de papa », suscitant la colère des pieds-noirs, qui ne veulent pas entendre parler de « paix des braves ». Cette « semaine des barricades » anticipe le putsch des généraux et les temps de l’OAS…
    En Angola : les partis politiques instrumentalisés
    La libération des colonies portugaises participe de données qui rappellent le cas de l’Indochine et de l’Algérie, au moins en ce qui concerne le projet indépendantiste, la réaction de la métropole, le début de la guerre. Celle-ci éclate brusquement, en Angola comme en Algérie, par un ensemble d’attaques simultanées qui frappent les postes militaires de Luanda, le 4 février 1961. L’initiative émane de l’un des mouvements nationalistes, le MPLA (Mouvement pour la libération de l’Angola), en réalité débordé par ses troupes, mais dont la direction est néanmoins bien assurée par Agostino Neto et Mario De Andrade, deux assimilados , tout comme Amilcar Cabral, le leader du Parti africain de l’indépendance de la Guinée portugaise et du Cap-Vert (PAIGC). Les dirigeants empruntent au marxisme, à Hô Chi Minh et à Mao Tsê-tung les vues stratégiques de ces derniers sur la « guerre prolongée » et la guérilla. Leur projet est révolutionnaire mais envisage, comme au Vietnam, des étapes vers la souveraineté. L’autre similitude avec la situation franco-vietnamienne est que ce mouvement indépendantiste, stimulé par l’indépendance de la Guinée française et traumatisé par les événements de Rhodésie-Zimbabwe  5 , et aussi par l’assassinat de Lumumba, se heurte à une métropole qui s’est mise à réinvestir dans ses possessions coloniales. La population portugaise atteint alors plus de 250 000 personnes en Angola, 130 000 en Mozambique, un record.
    Les événements de 1961 déchirent le mythe de l’harmonie raciale et commence alors cette guerre, à laquelle la Guinée portugaise se joint — Cabral est assassiné en 1973 —, puis le Frelimo du Mozambique, de Samora Machel, se lance à son tour dans une lutte de libération, plus ou moins en coordination avec les Africains du Zimbabwe. Ils ne disposent d’aucun soutien en métropole.
    Plusieurs autres traits rappellent les événements d’Afrique du Nord. Et d’abord, l’impatience des leaders nationalistes des colonies ex-portugaises, qui voyaient le monde africain tout entier libéré — sauf eux, ce qui rappelle le cas des Algériens, témoins de l’indépendance de la Libye, de la Tunisie, du Maroc — et qui demeuraient à la traîne. Surtout, en Angola spécialement, plusieurs mouvements de libération se livrent une guerre sans merci, tels le FLN et le MNA, avec cette différence, toutefois, qu’en Angola luttes pour le pouvoir et divergences idéologiques interfèrent avec les conflits ethniques. C’est pour cela qu’on a pu dire qu’il n’y avait pas un seul nationalisme mais plusieurs, aussi divergents et antagonistes que la société. Toutefois, en Angola comme dans les autres possessions portugaises, il n’y a pas la même coupure entre races qu’ailleurs, de sorte que souvent celle-ci s’est opérée entre assimilados et indigenos , les premiers ne dirigeant pas nécessairement la révolte des seconds, ou en étant déconnectés. Tel est, au moins, le cas du MPLA, urbain et révolutionnaire, dont les leaders connaissent à la fois Lisbonne et les geôles de la PIDE. Très différent de l’UPNA (Union des populations du Nord de l’Angola), mouvement exclusivement Bakongo, et dirigé par Holden Roberto, qui le transforme en UPA (Union des peuples de l’Angola), ce qui lui donne une coloration expansionniste, alors qu’il ne gère que 15 %de la population de l’Angola. Néanmoins, il est homogène, sans

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