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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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l’atmosphère qui régnait à la cour était généralement sérieuse, et que, au niveau le plus élevé de la société de Heian, le comportement était régi par des règles strictes, ou du moins, lorsqu’on négligeait les principes moraux, par un vigoureux sens du goût.
    Même l’extravagance de Michinaga, si éloigné de la simplicité de ses premiers prédécesseurs, ne le porta pas à commettre des fautes de goût vraiment répréhensibles. Il aspira à la magnificence, mais sans outrepasser les normes de ce qu’il estimait convenable, et il encouragea les arts par tout l’argent qu’il dépensa à la décoration de monastères et de palais. Considérant que le premier but du gouvernement tel que les régents Fujiwara l’entendait consistait à maintenir leur domination sur le Trône, on ne saurait s’étonner qu’ils aient voulu afficher leur splendeur et pourvoir à celle de leur clan. L’une des grandes entreprises que Michinaga consacra à ces fins fut la construction du monastère du Höjöji, qu’il voua au repos de son âme lorsqu’il se retira pour prendre la tonsure. Mais ce ne fut pas la fin de sa carrière, car bien que son fils Yorimichi devînt régent en 1017, il garda le pouvoir en main, s’occupant de la succession au trône et se vantant (comme on l’a vu), dans un poème que du moins on lui attribue, d’être le maître du monde, comme la pleine lune sans défaut chevauchant les cieux.
    L’Eiga monogatari donne une description assez détaillée de la consécration du Pavillon d’Or du Höjöji. La version suivante, résumée, d’une partie du texte pourra contribuer à donner une idée de la pompe et de la splendeur dont, à l’heure de sa retraite, l’homme d’État entendit entourer son entrée dans la vie religieuse :
    Les rondins destinés aux bâtiments du Höjöji descendaient le courant, couvrant toute la surface de la rivière Kamo ; les dons des gouverneurs de province avaient de beaucoup dépassé les espoirs. Michinaga choisit le quatorzième jour du septième mois de la deuxième année de Chian (1022) pour la consécration du Pavillon d’Or.
    Comme l’empereur devait assister au service, on voua aux préparatifs un soin exceptionnel. La pensée la plus attentive fut apportée jusqu’aux indemnités des courtisans et aux vêtements de cérémonie à donner aux prêtres. Pris par l’excitation, les moines eux-mêmes, jeunes et vieux, s’agitaient en tous sens, arrangeant leurs costumes, et les répétitions de danse se poursuivirent pendant deux ou trois jours, attirant une foule de spectateurs qui ne pouvaient pas espérer être présents à la cérémonie de dédicace.
    Les nobles invités commencèrent d’arriver le soir du 13. Les filles impériales de Michinage, son fils le régent Yorimichi, et tous les autres membres importants du cercle de la cour furent logés dans les différents bâtiments du monastère.
    La journée du lendemain fut belle. Derrière des rideaux de tissus choisis ornés de dessins d’or et d’argent, les dames revêtirent des robes d’une splendeur éblouissante. « Combien c’était de bon augure ! Les parures des êtres célestes sont certainement ainsi. » L’empereur fit son entrée dans une grande explosion de musique. « Lorsque l’Altesse Suprême alla s’incliner devant le Bouddha, Son Eminence le Novice [Michinaga] se mit à pleurer sans réserve. »> Bientôt, l’héritier présomptif arriva lui aussi.
    « Le sable du jardin brillait comme du cristal, et sur l’eau claire et fraîche de l’étang ondoyaient d’innombrables lotus. Chacun d’eux portait un Bouddha, dont la silhouette se mirait à la surface de l’eau. Les bâtiments de l’est, de l’ouest, du sud et du nord se réfléchissaient, jusqu’à la Bibliothèque et au Campanile, offrant l’image d’un monde bouddhique. Des filets ornés de joyaux pendaient aux branches des plantes bordant l’étang […] Des bateaux décorés de pierreries paressaient à l’ombre des arbres, et sur l’île du milieu se pavanaient des paons […]. Les tuiles luisantes du Pavillon d’Or reflétaient le ciel. Ses piliers reposaient sur des supports de maçonnerie façonnés comme d’énormes éléphants, le bord du toit était d’or et d’argent, la porte était de couleur dorée, et les fondations étaient de cristal de roche. Le pavillon était magnifiquement orné de joyaux de toutes sortes. » A l’intérieur, des tableaux racontaient la

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