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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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trouvaient des chefs et des sous-chefs, respectivement appelés kami et suke. Du point de vue hiérarchique et politique, les ministres étaient moins importants que les membres du conseil d’État.
    A côté des charges administratives, la garde du corps impériale jouait un rôle important dans la vie de la capitale, bien que ses fonctions fussent cérémonielles et décoratives plutôt que militaires. Les officiers des divers régiments des gardes étaient généralement issus de familles nobles, et de position sociale très élevée. Les lecteurs du Roman de Genji se souviendront que Tô no Chûjô (le capitaine), qui figure un jeune aristocrate très élégant et fort bien accueilli dans les milieux les plus fermés de la ville, est le fils d’une sœur de l’empereur. S’il a des devoirs militaires, il n’en est jamais fait mention.
    Dans la capitale, les grades étaient tous d’un degré supérieur à leur équivalent dans les provinces. Le premier personnage de chaque province était le gouverneur (kami), et le grade de cour des gouverneurs variait selon l’importance des territoires placés sous leur autorité, les plus riches et les plus voisins de la capitale ayant bien sûr priorité sur les plus pauvres et les plus éloignés. L’attitude des courtisans à l’égard des fonctionnaires en poste en province est fort bien illustrée par un bref aparté du Roman de Genji, où l’on dit d’une dame de haute naissance qu’elle a « déchu dans le monde et épousé un gouverneur adjoint [" zuryô "] 20  ».
    Les fonctions ministérielles perdirent de l’importance à mesure qu’augmentait la puissance des régents Fujiwara, qui préféraient l’action directe à la procédure administrative, ou, au mieux, se servaient des organes extralégaux qui avaient remplacé certains des services ordinaires. C’est ainsi que, comme on l’a vu, les emplois de ministre et de haut fonctionnaire prirent un caractère de plus en plus formel, et que bien des fonctions devinrent purement honorifiques. Même la charge la plus haute dans la hiérarchie officielle, c’est-à-dire celle de chancelier, ne conférait plus à son titulaire aucun pouvoir réel à moins qu’il ne fût un régent Fujiwara ou un personnage agréé par le clan : si bien qu’il arrivait que le poste demeurât vacant, ou que le régent se contentât de celui de ministre de la Gauche (Sadaijin), deuxième par l’importance, et fort commode pour faire passer des ordres ayant force de lois. Ainsi, en 949, lorsqu’il mourut, le régent Tadahira occupait la charge de chancelier ; son fils aîné, Saneyori, était ministre de la Gauche ; et son cadet, Morosuke, ministre de la Droite. Après sa mort, personne ne fut nommé régent (pas plus sesshô que kampaku) ni chancelier jusqu’en 967 ; mais le gouvernement était entre les mains de Saneyori et de Morosuke, qui conservèrent leurs postes ministériels relativement modestes. Morosuke mourut en 960, et Saneyori ne monta en grade qu’après être devenu kampaku, en 967. Il fut nommé chancelier le premier mois de 968 et c’est à partir de cette date qu’on peut vraiment parler d’autocratie des Fujiwara. A l’époque de Michinaga, le pouvoir des régents était si solidement établi qu’ils ne se souciaient guère d’avoir une autre charge. Michinaga occupa les fonctions de ministre de la Gauche de 996 à 1017, et ne fut jamais nommé kampaku. Il reçut le titre de nairan, essentiellement honorifique, qui lui donnait théoriquement accès à tous les documents confidentiels du palais. Il fut régent (sesshô ) durant un peu plus d’une année à compter de 1016, et il accepta d’être promu chancelier juste avant de démissionner en faveur de Yoromichi, qui devint sesshô en 1017 et kampaku en 1019.
    Dans ces conditions-là, il fallait s’attendre à ce que maints hauts officiers et nobles de la cour consacrassent leur vie au plaisir plutôt qu’à remplir des fonctions administratives qui avaient perdu l’essentiel de leur sens et de leur effet ; et c’est des habitudes sociales de l’aristocratie, de ses passe-temps et de ses cérémonies, de ses livres et de ses peintures, de ses sentiments et de ses croyances, qu’il faut maintenant nous occuper. Nous allons voir que si, à en juger d’après la littérature romanesque, la recherche du plaisir amena bien des jeunes galants et certains de leurs aînés à se conduire de façon légère, pour ne pas dire licencieuse,

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