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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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intérêts ou son prestige. En la matière, la clé de la politique du bakufu était son désir de maintenir la paix. Ses agents surveillaient les vassaux afin de s’occuper des symptômes d’agitation et de désobéissance avant qu’une action draconienne ne devienne nécessaire.
    Cependant, quelle que fût l’attitude du bakufu, il est clair que, dans bien des fiefs, un besoin urgent de réforme se faisait sentir, et à partir de 1750, on observe d’ailleurs une certaine amélioration due non à un effort particulier du bakufu, mais à une tendance générale qui caractérisa le gouvernement de Yoshimune et se poursuivit durant un siècle ou plus, avec de malheureux intermèdes de dépression et de misère. Lorsqu’on étudie l’histoire de certains des principaux clans au XVIIIe siècle, on constate que de sérieux efforts de réforme furent faits dans les fiefs d’Akita, Yonezawa, Sendai, Aizu, Shirakawa, Mitsushiro, Owari, Okayama, Aki, Chôshû, Matsue, Higo, Satsuma et Kii (Kishû). Tous ne furent pas une réussite, car le succès dépendait avant tout des ressources naturelles du fief et du bon sens du daimyô et de ses principaux partisans (les kashin), qui étaient en général les administrateurs effectifs du domaine ; mais dans l’ensemble, on peut dire que ceux qui décidaient de la politique étaient des hommes capables, inspirés par les idéaux néo-confucianistes. Dans la plupart des fiefs, il y avait en outre de jeunes samurai conscients que le système dont ils faisaient partie avait atteint un point critique, et dont certains étaient prêts aux changements les plus auda-ux. Des exemples concrets feront mieux comprendre cette situation. Un cas intéressant, qui, incidemment, éclaire la façon dont les grands fiefs développèrent, est celui de Yonezawa, ville-château de la famille Uesugi. Il gissait à l’origine du domaine de Maizuru, valant 1200000 koku, mais après la bataille de Sekigahara, il fut réduit à 300000 koku, puis, en 1664, à 3000 koku . Malgré ces réductions, le daimyô et ses conseillers continuèrent à dépenser comme par le passé, et le fief devint insolvable. Le poids de ses dettes augmenta encore du fait d’une politique irréfléchie et des famines qui, en 1755, ravagèrent les provinces du Nord.
    A ce moment-là, la population du fief se révolta, et la ville-château fut le cadre de violentes émeutes. Le gouvernement du fief était d’une faiblesse exceptionnelle, et, en 1764, sa situation était devenue si critique que le daim ö (Uesugi Shigesada) décida qu’il devait rendre le fief au bakufu sur le conseil de son beau-père, le puissant daimyô d’Owari, il abandonna ce projet se retira en faveur de son fils adoptif, Harunori, qui parvint à redresser agressivement la situation grâce à une politique déterminée, et notamment en exécutant certains conseillers ( karô ) qui s’étaient opposés à lui. Sous sa direction et celle de ses successeurs, le fief prospéra. Des méthodes disciplinaires furent introduites pour accroître la production et maintenir niveau de conduite élevé parmi les samurai. Malgré les coups répétés portés par la famine et les épidémies, les améliorations s’avérèrent permanentes, et, en 1830, le bakufu parlait de Yonezawa comme d’un modèle de bon gouvernement.
    Un exemple instructif de mesures de réformes apportées par un autre clan est celui d’Akita, où de grands efforts furent déployés pour améliorer l’administration et encourager l’industrie, notamment la papeterie, la poterie et les textiles, ainsi que pour développer les mines, projet pour lequel, on s’en souvient, les services de Hiraga Gennai furent sollicités. L’exécution de ces projets demandait un capital considérable, mais Akita n’avait pas de réserves et dut emprunter à de riches marchands du domaine. La chance aidant, les résultats auraient probablement pu être satisfaisants, mais la réforme désirée ne fut jamais réalisée, car en 1832 Akita se trouvait dans une situation désespérée du fait d’une des trois grandes famines de l’histoire des kugawa, la famine de la période de Tempo (1830-1844). En 1828, la dette Ikita s’élevait à 460000 ryô.
    Parmi les fiefs les plus prospères, les principaux étaient ceux de Kishù et Higo, connus comme le Dragon et le Phénix. Les Kishù étaient l’une des trois maisons collatérales des Tokugawa – les Go-Sanke –, et les Hosokawa, Higo, l’une des plus

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