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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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similaires à ceux du Chöshü se produisirent dans les autres clans de l’Ouest, notamment au Satsuma, puissant fief dont le revenu était estimé à 770000 koku. Il était riche, car il produisait des denrées de valeur et jouissait d’un précieux monopole dans le commerce avec les Ryù-kyû. Vers 1820, il était toutefois lourdement endetté, en partie à cause de sa contribution à des travaux publics ordonnés par le bakufu, mais surtout du fait de la prodigalité de son daimyô, Shimazu Shigehide. L’exemple de Satsuma illustre clairement le fonctionnement de la règle de présence alternée à la cour du shôgun, destinée à les garder sous surveillance et à les encourager à dépenser de grandes sommes pour tenir leur rang durant leur séjour à Edo.
    La prodigalité de Shigehide avait contraint le fief à emprunter à Osaka et à Edo pour plus de 70000 kan d’argent, sur lesquels l’intérêt seul était plus grand que le coût annuel total de l’administration du fief. Ses principaux partisans avaient pressé Shigehide de prendre des mesures d’économie, mais en vain, et leur chef, Kabayama Hisagoto, avait été forcé de se suicider. Après que Shigehide se fut retiré, le clan connut des querelles intestines, et le besoin de réforme devint urgent. La dette avait atteint cinq millions de ryô, et il n’y avait aucune perspective de remboursement 272 . Les grands prêteurs refusaient d’avancer de nouveaux fonds, et le Satsuma n’était même plus en mesure de faire face à ses obligations envers le bakufu, ni – ce qui était encore plus grave – envers les partisans et même les travailleurs, obligés d’attendre leur paie. Depuis plusieurs années, les dettes contractées à Edo demeuraient impayées, et le clan avait du mal à trouver de l’argent pour couvrir les frais de voyage entre Kagoshima et la capitale.
    Dans cette difficile situation, Shigehide fit appel à un chambellan nommé Zusho Hirosato pour opérer une réforme complète des finances de son fief. La méthode employée par Zusho pour résoudre le problème était d’une simplicité séduisante. Il proposa aux créanciers d’Osaka un remboursement de la dette de 5000000 de ryô par le versement annuel de 20000 ryô durant une période de deux cent cinquante ans – en fait, une annulation de la dette. Bien entendu, les créanciers refusèrent, et, pour montrer son mépris de guerrier pour la classe des marchands, Zusho prit les reconnaissances de dette qu’on lui présentait, les déchira et les brûla. En s’étant ainsi déclaré en faillite, Satsuma put enfin s’attaquer à la réorganisation de ses finances sans  se soucier de ses obligations passées. Les créanciers étaient réduits à l’impuissance.
    Satsuma continua à tirer grand profit du commerce avec les Ryükyü, commerce qui, à proprement parler, était de la contrebande, car les articles fournis par les Luchu venaient de la Chine et d’autres marchés asiatiques. Le commerce le plus lucratif de Satsuma était la vente du sucre provenant des Luhu et d’autres îles situées au sud du Kyüshü.
    On voit que les réformes opérées dans ces grands fiefs n’étaient pas de nature libérale. On ne pouvait en aucune façon les qualifier d’antiféodales. îs visaient au contraire à renforcer le caractère féodal de chaque domaine dans sa façon de gérer les affaires économiques et sociales. Toutefois, il est vrai que la plupart des mesures introduites à cette fin correspondent à des affirmations d’autonomie, et que, dans ce sens, elles étaient des défis à l’autorité du bakufu.
    On notera que le Chöshü avait pris davantage de distance par rapport à la féodalité que le Satsuma, sans doute parce que ses efforts pour créer des monopoles avaient été sapés par le sentiment populaire et, en 1831, par des soulèvements, ce qui contraignit le gouvernement du fief à faire certaines réformes.

PROBLÊMES DOMESTIQUES DU BAKUFU
    l’homme qui arriva alors au pouvoir était Mizuno Tadakuni, qui deviendrait bientôt le principal conseiller du nouveau shôgun, Ieyoshi. Mizuno voyait clairement qu’il ne pouvait rien faire sans risque contre les personnes de haut rang, bien qu’il fût évident que le mécontentement inspiré par le bakufu se répandait dans les fiefs. Il décida donc de n’arrêter que quelques hommes de moindre importance, dont Watanabe Kazan et Takano Nagahide, tous deux samurai de bon niveau, lettrés accomplis et

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