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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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du Chöshü tirèrent sur un navire américain ancré au large, et le détroit de Shimonoseki fut fermé pendant plus d’un an, jusqu’à ce qu’en septembre 1864 une escadre de bateaux de guerre américains, britanniques, français et hollandais attaquent les défenses du Chöshü et en prennent les canons. Chöshü céda, acceptant de payer une indemnité ; et il faut dire à leur décharge que la plupart des hommes du clan entretinrent bientôt des rapports amicaux avec les étrangers. Il en alla de même avec les dirigeants de Satsuma après le bombardement de Kagoshima. En fait, ces deux clans étaient plus hostiles au bakufu qu’aux étrangers, en partie parce qu’ils avaient confiance en leur propre force, et en partie parce qu’ils voyaient la vanité de la politique d’isolement.
    A l’époque, les deux clans étaient à couteaux tirés, et Shimazu tenait mieux en main ses rônin réfractaires que son rival du Chöshü. Une majorité des hommes du Chöshü tentèrent de « sauver » l’empereur du bakufu en fomentant un soulèvement à Kyoto, où ils avaient un nombreux contingent. Les troupes du bakufu matèrent ce soulèvement à la fin de l’année 1864 avec l’aide de Satsuma et d’autres clans. Chöshü se soumit, et un règlement était en vue quand le bakufu, avec la hâte dont il était maintenant devenu coutumier, décida de détruire complètement le clan. Mais il essuya alors un désastreux échec. Satsuma fournit au Chöshü du matériel de guerre, et le bakufu se trouva placé dans une situation on ne peut plus délicate. Le shôgun conduisit ses troupes jusqu’à Osaka, mais les vassaux qui lui restaient fidèles ne répondaient que lentement à son appel. Son armée attendit juillet 1866 pour reprendre sa marche, et elle essuya partout des revers. Ce fut un coup fatal pour le régime Tokugawa, car le shôgun avait maintenant été défait par un seul vassal tozama.
    En août 1866, le shôgun Iemochi mourut à Osaka. Aussitôt en fonction, Hitotsubashi Keiki, son successeur, en appela à l’unité, tandis que le bakufu luttait pour conserver ce qui lui restait d’autorité. Mais en automne 1858, il démissionna, et un gouvernement provisoire fut constitué sans membres ni partisans de la famille Tokugawa.
    Il y eut une brève guerre civile durant laquelle les troupes du shôgun furent défaites sans grandes difficultés, et le pays entier se soumit à l’autorité de l’empereur au début de l’année 1868. Ainsi prit fin la société féodale que Ieyasu avait fondée deux siècles et demi auparavant.
    Ainsi prit fin aussi un millénaire, durant lequel le peuple japonais vécut une vie retirée, mais non pas isolée, grâce à la mer environnante et à la distance séparant ses îles du continent. Durant ce millénaire, il lui était loisible d’accepter ou de refuser l’influence de la Chine ou d’autres régions de l’Asie, au besoin en recourant aux armes, comme il le fit pour repousser les invasions mongoles en 1281.
    Dans ces circonstances favorables, il put se consacrer à développer les ressources naturelles du pays et à en améliorer le gouvernement. Ces deux tâches lui furent difficiles, car au Moyen Age la guerre civile était endémique. Au début du XVIIe siècle, il avait néanmoins atteint un degré d’unité politique important, et après 1615, le Japon entier se trouva en paix sous le gouvernement de la puissante famille guerrière des Tokugawa, dont les chefs successifs réussirent à tenir leurs vassaux en main et à faire régner l’ordre.
    L’histoire de la période suivante montre le pays gouverné avec fermeté et, dans l’ensemble, avec justice, malgré certains désordres occasionnels. Un effort général se poursuit, sur le plan national et local, pour augmenter la production alimentaire et autre, et la population s’accroît en conséquence. L’industrie concurrence l’agriculture. La vie citadine se développe, les transports s’améliorent, et une classe prospère de marchands tend à remplacer la caste militaire, ou du moins à rivaliser avec elle, caste dont les membres les plus pauvres tombent dans la misère à moins qu’ils ne trouvent un emploi civil. Au début du XIX e siècle, l’autorité du gouvernement central est mise au défi par les grands feudataires. La pression des pays occidentaux, dont les bateaux naviguent désormais librement dans les eaux orientales, met graduellement fin à l’ancienne politique

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