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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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signé avec les États-Unis à bord d’un bateau de guerre américain dans la baie d’Edo, et suivi peu après par des accords semblables avec la Grande-Bretagne, la Hollande, la Russie et la France. Tous assuraient une juridiction extraterritoriale et un tarif douanier déterminé, conditions qui limitaient beaucoup l’autonomie du Japon ei devaient à la longue susciter une forte animosité à l’égard des puissances occidentales.
    Comme il fallait s’y attendre, le bakufu fut violemment critiqué, pour avoir cédé à la pression extérieure, par les éléments anti étrangers dont la politique était résumée par le mot d’ordre « jôi », « expulsez les barbares ». Leur motif n’était pas entièrement patriotique, car nombre d’entre eux voulaient détruire l’hégémonie des Tokugawa plutôt que protéger le pays.
    Il n’y avait pas seulement les seigneurs de Mito et autres grands vassaux pour s’opposer aux nouveaux traités ; en effet, les officiers du shôgun à Kyoto durent admettre qu’ils ne pouvaient persuader la cour de les approuver. Il régnait dans la capitale un puissant sentiment anti étranger, joint bien sûr à son hostilité habituelle au bakufu, que les Tokugawa de Mito cultivaient activement. Leur était un homme excessivement violent, qui, lorsque le bakufu demanda l’avis des grands vassaux sur les propositions de Harris, répondit qu’on devrait donner l’ordre de se suicider à tous ceux qui avaient négocié avec lui, et que Harris lui-même devrait être décapité.
    C’était là l’attitude « jôi » extrême, car s’ils ne se déclarèrent pas en faveur des échanges étrangers, la plupart des daimyô consultés à cette occasion ne manifestèrent qu’une opposition modérée. L’attitude du Trône était ambiguë, mais il ne fit aucune véritable objection aux traités de 1858. Ceux-ci furent sanctionnés et entrèrent en vigueur en juillet 1859, quand les diplomates étrangers s’installèrent à Edo. En même temps, le nouveau port de Yokohama fut ouvert au commerce extérieur, et les étrangers furent autorisés à y résider. Il est toutefois clair que, malgré le succès remporté par le bakufu à travers cet accord avec les puissances étrangères, la plupart des membres de la classe dirigeante du pays étaient opposés à sa politique extérieure. Ii Naosuke, Kamon no Kami fut donc contraint de prendre des mesures pour restaurer le prestige du gouvernement et sauver son autorité. Il décida de lancer un mouvement pour ce qu’on appelait « kôbu gattai », ou fusion des pouvoirs civil et militaire, qui, espérait-on, mettrait fin à l’antagonisme croissant envers le bakufu non seulement parmi les grands vassaux et les nobles actifs de la cour, mais aussi dans les rangs inférieurs des samurai et chez les marchands et propriétaires influents.
    A ce moment-là, il n’y avait pas de mouvement concerté parmi ceux qui voulaient la chute du bakufu, ou du moins une restriction sérieuse de ses pouvoirs, et du reste Shimazu, le principal daimyô tozama, avait organisé en 1856 un mariage entre sa fille adoptive et le shôgun. L’un et l’autre avaient des points de vue différents sur la politique nationale, mais ils sentaient que toutes les maisons militaires devaient présenter un front uni à la cour. De son côté, la cour faisait ce qu’elle pouvait pour encourager les dissensions parmi les leaders féodaux, et elle y parvenait. Le mouvement « kôbu-gattai » échoua, car le bakufu avait déjà perdu sa suprématie lorsqu’il soumit la question du traité de Perry à l’empereur et demanda le conseil des vassaux.
    Lorsque les traités entrèrent en vigueur et que les étrangers s’installèrent dans les ports libres, le slogan de « sonnô jôi » retentit à travers tout le pays, et un certain nombre d’agressions meurtrières contre des marchands étrangers ou leurs serviteurs eurent lieu à Yokohama ou dans les environs, commises généralement par des rônin. En 1860 (où une délégation japonaise partit pour Washington ratifier le traité américain), il y eut de nombreuses conspirations contre le bakufu, en particulier à Kyoto. Le régent, Ii Naosuke, Kamon no Kami, prit de vigoureuses mesures contre ses ennemis. Parmi eux, Mito (Nariaki) fut disgracié, ce qui valut à Ii d’être assassiné par des membres des clans de Mito et de Satsuma par un matin de neige de mars 1860, alors qu’il se préparait à franchir

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