Histoire du Japon
d’isolement, et, en 1853, le gouvernement féodal est contraint d’ouvrir certains ports aux navires étrangers. Il faut désormais que le Japon entre dans la société internationale. C’est alors l’effondrement de la société féodale, et, en 1867, l’autorité du Trône est complètement restaurée. Alors s’ouvre l’ère de Meiji.
APPENDICE I
Ancienne mention chinoise d’envoyés japonais 274
Cet extrait est celui du passage mentionné au chapitre III :
« … Puis Bu [c’est-à-dire Yûryaku] monta sur le trône. Signant roi de Wo, généralissime qui maintient la paix dans l’Est, commandant avec hache de bataille toutes les affaires militaires des sept pays de Wo, Paekche, Silla, Imna, Tang, Chin-han et Mok-han, en 478 il envoya un délégué porteur d’un mémoire rédigé comme suit : " Notre pays est reculé et distant. Son domaine s’étend loin dans l’océan. Depuis longtemps nos aïeux portent l’armure et le casque et courent sans répit les monts et les eaux. " »
Le mémoire continue par le récit des campagnes japonaises au Japon et en Corée. L’empereur du Japon se plaint que, quand les Japonais ont voulu se rendre en Chine depuis la Corée, l’État du Koguryo les ait arrêtés. Il doit donc attaquer ce royaume ennemi, et demande à l’empereur de Chine d’approuver son projet et de le nommer commandant suprême de la campagne. Les sept pays sont le Japon et la majeure partie de la Corée. L’empereur de Chine a publié un édit dans ce sens.
APPENDICE II Heian et les palais
La ville (dont le plan suivait étroitement celui de la capitale chinoise de Chang’an sous la dynastie Sui) était un grand rectangle, divisé à intervalles réguliers par des rues parallèles courant du nord au sud et de l’est à l’ouest. Au nord, le Daidairi, ou « Grande Enceinte », renfermait le palais impérial et les bureaux du gouvernement. La ville prévue couvrait une surface d’environ 4 km (E. -O.) sur 5,5 (N. S.), mais sa partie occidentale ne se développa jamais vraiment et fut graduellement abandonnée.
Les larges rues principales orientées est-ouest étaient appelées jô, ou avenues, et étaient connues par leur numéro, de l’Ichijô, ou Première Avenue, à la Kujô, ou Neuvième Avenue. Entre elles couraient d’autres rues larges, les ôji, qui pouvaient elles-mêmes être séparées par une, deux ou trois rues étroites, les kôji ou ruelles. Les avenues avaient une largeur de 25 à 30 mètres, excepté la Nijô, large de 50 mètres.
Les avenues orientées nord-sud avaient la même largeur, avec ici encore une exception, celle de la Suzaku-ôji, qui conduisait de la limite sud de la ville à la porte principale du Daidairi et avait une largeur de 85 mètres.
On comprendra que la situation d’un bâtiment pouvait se définir par rapport à l’intersection des rues les plus proches. Ainsi, le collège Fujiwara (Kangaku-in) se trouvait à l’intersection de la Sanjô et de la Mibu, et la Commission de Police (Kebiishi-chô), à l’ouest de l’intersection de la Konœ et de la Horikawa.
La symétrie du plan original fut bientôt détruite. Outre le délabrement de sa moitié occidentale, la ville connut maints tremblements de terre et grands incendies. Parmi ces derniers, celui d’Angen (1177) détruisit plusieurs bâtiments publics et d’innombrables maisons, riches et pauvres. Avec l’humour qui est le leur, les habitants lui donnèrent le nom de Tarô, ou Grand Frère, pour le distinguer du Jirô, ou Petit Frère, moins désastreux, qui lui succéda. Il y eut de graves incendies en 1180 et 1182, puis en 1188 eut lieu « le grand feu de Bunji », dans lequel furent détruits la plupart des bâtiments du Daidairi, mais pas le palais. D’autres importants dommages furent causés par des incendies en 1221-1222 et 1228, où le palais, déjà touché, devint inhabitable.
Des historiens estiment que l’incendie de 1177 acheva de ruiner l’ancienne culture de Heian en détruisant des dizaines ou des centaines de milliers de livres et documents inestimables, et en endommageant gravement des institutions importantes, comme l’Université. La longue guerre civile empêcha certainement d’y remédier, et quand le bakufu de Kamakura eut le pouvoir en main, les normes traditionnelles d’érudition et d’élégance devinrent difficiles à maintenir. Il devint en outre difficile de maintenir une cour dans l’isolement de la « Grande Enceinte »
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