Histoire du Japon
puisque le souverain fut souvent obligé de vivre à l’extérieur, dans ce qu’on appelait un palais détaché, censé être une résidence temporaire, mais souvent occupé durant de longues périodes.
Le Kanin, situé à l’intersection de la Nijô et de la Higashi-Tôin, offre un bon exemple de ce genre de palais. C’était une grande demeure avec un vaste parc, souvent prêtée par les Fujiwara, qui en étaient propriétaires, aux représentants de la maison impériale. Il fut plusieurs fois ravagé par des incendies et autres sinistres, mais régulièrement occupé de 1068 à 1184, où Go-Toba s’y installa après les cérémonies du couronnement au palais impérial. Il fut reconstruit en 1187, après un grave tremblement de terre, et il demeura la résidence habituelle de l’empereur jusqu’en 1209, où il fut détruit par le feu. Il fut à nouveau reconstruit et occupé en 1213. A l’époque de Jökyü, il était devenu un palais impérial en miniature, avec tous les pavillons et salles de cérémonies nécessaires en plus des appartements ordinaires.
Il y avait plusieurs palais temporaires ou détachés hors du Daidairi, dont certains étaient occupés par le souverain régnant et d’autres par des monarques abdicataires ou des princes du sang. Ils portaient souvent le nom de Satodairi, sato signifiant lieu de naissance. D’une femme qui rend visite à ses parents, on dit généralement qu’elle retourne à son sato \ et ce terme était appliqué aux résidences qui se trouvaient hors de l’Enceinte, notamment lorsqu’une impératrice enceinte rentrait chez ses parents Fujiwara pour son accouchement. La mère, et parfois également le père, passaient souvent de longues périodes au Satodairi. Le Higashi-Sanjô-in était ainsi utilisé par les filles Fujiwara sur le point de donner un héritier au Trône. C’est là que, en 991, l’impératrice Akiko donna naissance au futur empereur Ichijô et prit elle-même le titre de Higashi Sanjö-In.
D’autres noms de rues reviennent constamment dans les documents historiques japonais, pour identifier tantôt un palais, tantôt une personne avec qui il est associé. Parmi les plus souvent cités se trouvent le Reizei Madenoköji Dairi, le Nijô Tominokôji Dairi, le Takakura Dono, le Saga-in ou Daikakuji, et le Jimyô-in. Ichijô, Nijô, Sanjô, Kujô et Tôin sont à la fois des noms de familles aristocratiques et des noms de rues.
Le quartier général des représentants du bakufu (tandai) au Rokuhara occupait une position stratégique légèrement à l’est de la limite orientale de la ville, de l’autre côté du Kamo, et s’étendait du nord au sud entre la Gojô et la Shichijô, c’est-à-dire sur quelque 700 mètres.
Le quartier de Muromachi se trouvait au nord-ouest de l’intersection de la Sichijô et de la Higashi-Tôin.
Sa situation en pente douce entre les deux cours d’eau convergents du Katsura et du Kamo constitue une caractéristique topographique importante de la capitale. Des ruisseaux ou canaux occupaient le centre de plusieurs avenues nord-sud.
Kyoto n’était pas une ville fortifiée. Vers 1200, sa population ne devait pas dépasser 100000 habitants.
On trouvera tous les détails voulus concernant son histoire et ses bâtiments dans Kyoto, the Old Capital of Japan de R. Ponsonby-Fane (Kyoto, 1956).
APPENDICE III
Note sur l’éducation supérieure 700-1000
Il semble approprié d’étoffer les allusions à l’éducation faite au chapitre VI par certains détails concernant l’Université et son programme d’étude. Le terme d’« université » pourrait prêter à confusion car le Daigaku n’était pas une école où se donnaient toutes les formes de savoir, mais avant tout, sinon exclusivement, un collège confucéen. Deux fois par an avait lieu un service en l’honneur de Confucius, le coût des offrandes étant pris sur les fonds officiels.
Par ordre croissant d’importance, les sujets prescrits par la loi étaient le droit, la littérature (composition), l’histoire et les classiques confucéens ; mais des changements de programme traduisirent les changements survenus au vine siècle dans la nature de la société japonaise.
Il semble qu’au vue siècle il y ait eu un collège gouvernemental, mais on n’en sait peu de choses avant le début du siècle suivant. Son but déclaré était alors de faire connaître les classiques chinois aux fils de la noblesse, et l’entrée en était réservée aux
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