Histoire Romaine
Il se qualifie de prœtorius .]
[952] En Italie les bonnes races de bœufs sont les races
gauloises ; surtout pour le travail des champs : tandis que les bœufs
ligures ne font rien qui vaille (Varron, de re rust ., 2, 5, 9) !
Varron, il est vrai, ne parle ici que de la Cisalpine ; mais évidemment, dans
cette contrée, l’élève du bétail remonte aux temps celtiques. Les chevaux
hongres gaulois ( Gallici canterii ), sont mentionnés par Plaute ( Aulul .,
3, 5, 21). L’élève du bétail ne va pas à toutes les races : ni les
Bastules, ni les Turdules (en Andalousie) ne s’y adonnent : au premier
rang sont les Gaulois, surtout pour les bêtes de monture et de bât ( jumenta :
Varron, 2, 10, 14).
[953] On peut déduire ces conclusions de la désignation
donnée au navire de commerce, vaisseau rond , par opposition au navire
long ou de guerre : de même celui-ci s’appelle par excellence le navire
à rames ( επίxώποι
νήες ), quand l’autre n’est qu’un vaisseau de
charge ( όλxάδες : Dyon. Hal. 3.
44 [ onerariœ naves ]). D’autre part l’équipage du vaisseau marchand était
bien moindre : à bord du plus grand, il n’y avait pas plus de 200 hommes ( Rheinisch.
Musœum, Nouv . série II, 625) : sur les galères ordinaires à trois
ponts, au contraire, les rameurs seuls atteignaient le chiffre de 170 (III, p. 51).
Cf. Mœvers, die Phœnik . (les Phéniciens), 2, 3, 167 et suiv.
[954] [Aujourd’hui encore le Hollandais est le peuple
pécheur par excellence, et les œufs de vanneaux se mangent en
immenses quantités sur les bords du Zuyderzée.]
[955] [Il y a ou il y avait encore quelques orpailleurs sur
le cours supérieur du Rhin et sur les bords de l’Ariège ; mais leur
industrie tend à disparaître complètement.]
[956] Ce mot très remarqué semble avoir été en usage dès le
VIe siècle parmi les Gaulois circumpadans : Ennius le connaît ( * ), et ce n’est que par la Gaule padane qu’il a pu, à
cette époque si reculée, arriver à l’oreille des Italiens. Mais il n’appartient
pas seulement à la langue celte : il est également germanique et se
rattache au radical allemand ami : le cortége noble est une pratique
commune aux Celtes et aux Germains. Il serait d’un plus haut intérêt historique
de rechercher si le mot et la chose sont allés des Celtes aux Germains, ou des
Germains aux Celtes. Que si, selon l’opinion qui prévaut, la dénomination d’ambacte
a été germanique à l’origine, et a désigné le valet qui suit son maître dans le
combat, et se tient derrière son dos ( and = gegen , contre,
et bak = Rücken , dos), ce n’est point là un fait inconciliable
avec l’usage du mot chez les Gaulois, usage qui remonte à une époque
singulièrement ancienne. Selon des analogies probables, le droit des nobles d’avoir
des ambactes pour escorte ( δοΰλοι
μισθωτοί ) n’est point une
institution primitive des Gaulois : elle est née et s’est peu à peu formée
en opposition avec la royauté ancienne, et le droit d’égalité des hommes libres.
Elle n’est point, à vrai dire, nationale, elle est relativement moins vieille
que la nation : et je tiens dès lors pour possible, sinon même pour très
vraisemblable, qu’à la suite de contacts prolongés durant des siècles avec les
Germains, contacts sur lesquels nous aurons à revenir, les Celtes, et en Italie,
et dans les Gaules, avaient d’abord pris pour leur escorte armée des Germains
mercenaires. Sous ce rapport on voit que les suisses seraient
plus vieux qu’on ne le croit de quelques milliers d’années. Et si la
dénomination de Germains, donnée par les Romains aux Allemands en tant que
nation, et peut-être à l’instar de l’appellation usitée chez les Gaulois, si
cette dénomination, dis-je, est vraiment d’origine celtique (liv. III, c. III, à
la note 11), nos conjectures seraient en parfaite concordance. Je conviens qu’il
faudrait les abandonner au contraire, si l’on arrivait à rattacher le mot ambacie à une racine celtique. Zeuss, par ex. ( Grammaire celt., p. 769), le
rattache aux radicaux ambi ( autour , circum ), et aig ( pousser , agere ), qui meut ou se meut autour, serviteur, homme
à la suite . Mais qu’on ne cite pas comme argument décisif tel nom propre
qui se retrouve chez les Gaulois (Zeuss, p., 89), tel mot qui s’est conservé
dans le cambrien ( amaeth = laboureur, travailleur), il n’y a là
rien de sérieux.
( * ) [Festus,
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