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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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l’usine, chez le boulanger, dans le métropolitain, partout où dix ou douze personnes se trouvent réunies. Elle réagit en tant que masse, et les raisonnements ni les exhortations ne comptent plus. Tout le poids de la masse pèse sur le parti et le parti lui-même est un facteur de la masse. »
    Hitler en vint ensuite à la question connexe, mais tout à fait différente, comme il le souligna, de la domination de l’adversaire par la propagande. Il fallait se garder là de toute confusion. La maîtrise des masses était un problème extrêmement important, mais la destruction de l’adversaire en était un autre. Ces deux problèmes comportaient d’ailleurs un élément commun : On devait éviter, dans un cas comme dans l’autre, tout ce qui était argumentation et réfutation d’opinions étrangères, tout ce qui laissait place à la discussion et au doute. Mais la propagande à l’étranger avait un tout autre but que la suggestion des masses allemandes : « La domination est toujours l’imposition d’une volonté supérieure à une volonté plus faible. Comment fais-je pour imposer ma volonté à l’adversaire ? Je commence par briser et paralyser d’abord la sienne. Je le trouble et le conduis à douter de lui-même. » Pour mieux se faire comprendre il comparerait la transmission de la volonté à un phénomène physico-biologique. Des corps étrangers pénétraient dans le système circulatoire de l’adversaire, s’y fixaient, provoquaient des états morbides, aboutissant en fin de compte à briser la résistance du patient. Quant à la toxine accessoire du terrorisme, elle agissait non par effet direct, mais en multipliant les ravages de l’infection primaire et en ébranlant définitivement la résistance vitale.
    Hitler en revint ainsi aux perspectives de la prochaine guerre. Les principes qu’il venait d’énoncer s’appliquaient exactement à la préparation psychologique d’une guerre où l’on emploierait surtout les armes invisibles. Il en rassemblait tout un arsenal dont la révélation surprendrait l’univers. La propagande ennemie de la dernière guerre apparaîtrait comme un jeu d’enfants, comparée aux méthodes qu’il tenait en réserve. Il ne mènerait jamais une guerre par une action exclusivement militaire. Il ne tenait pas du tout pour certain qu’il fallait en venir à une guerre sanglante ; mais même dans ce cas il comptait sur l’anéantissement par surprise de ses adversaires, auxquels il serait en mesure d’imposer sa volonté au beau milieu des opérations.
    Les vues d’Hitler sur ce qu’on appelle aujourd’hui « la guerre psychologique », étaient connues des initiés. C’était en somme l’application dans un autre domaine du système qui lui avait réussi pour la conquête du pouvoir. Cette méthode qui consistait à vaincre l’ennemi par l’intoxication morale et la paralysie était l’invention la plus personnelle d’Hitler. Il pouvait prétendre à bon droit que cette innovation tactique s’appuyait sur une immense expérience psychologique et un travail d’adaptation d’une incroyable minutie. Il revenait toujours sur l’excellence de sa méthode et il en faisait propager les principes par ses Gauleiter jusque dans les moindres recoins du Reich.
    — « Faites ce que vous voudrez », me dit Hitler en me congédiant, « mais ne me parlez plus de dévaluation ni d’inflation. D’ailleurs la masse ne fait aucune distinction entre l’une et l’autre. »

XXXVI
 
MAGIE NOIRE
ET MAGIE BLANCHE
    Un jour que le Führer était d’humeur accueillante, une femme de son entourage, qui ne manquait pas d’esprit, se risqua à lui donner un avertissement : « Mon Führer, dit-elle, ne choisissez pas la magie noire. Vous avez, aujourd’hui encore, le choix libre entre la magie blanche et la magie noire. Mais dès l’instant où vous vous serez décidé pour la magie noire, elle ne sortira plus jamais de votre destin. Ne choisissez pas la voie mauvaise du succès rapide et facile. Vous avez encore, ouverte à vos pas, celle qui conduit à l’empire des esprits purs. Ne vous laissez pas détourner de ce bon chemin par des créatures liées à la boue, qui vous dérobent votre force créatrice. »
    Ce langage mystique ne déplaisait pas à Hitler, du moins à certains moments. Ses familiers le savaient-ils usaient de cet enrobement pour lui faire accepter certaines médecines. Cette femme intelligente exprimait à sa manière, les

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