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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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qui les attend dans les camps de concentration. »
    Personne n’osait poser de questions. « Je ne veux plus entendre parler de ces histoires-là. C’est à vous de veiller à ce qu’on ne puisse constituer de dossiers sur ces prétendus « cas ». Je ne veux pas distraire une parcelle de ma capacité de travail pour des bagatelles aussi ridicules. Et s’il y a parmi vous des poltrons que cela offusque, qu’ils aillent vivre au couvent avec les moines. Ils n’ont pas de place dans mon parti. »

XV
 
L’HEURE DU CAFÉ AU LAIT
ET DES GATEAUX
    Hitler est-il insensible aux peines d’autrui ? Est-il cruel, vindicatif ? Aujourd’hui, il semble que la réponse n’est pas douteuse. Mais la question pouvait se poser il y a quelques années, du moins pour ceux qui avaient l’occasion d’entendre les étranges déclarations d’Hitler en petit comité et d’assister à ses sautes d’humeur. Toute conversation avec lui, si banale fût-elle, semblait témoigner que cet homme était surtout possédé par une haine sans bornes. La haine de quoi, de qui ? On ne le voyait pas très bien. Il avait des crises de fureur, des explosions de haine à propos de tout et de rien. Il semblait que ce fût un besoin chez lui de haïr. Puis, en un clin d’œil, il passait d’un extrême à l’autre, d’une explosion de fureur à un torrent d’enthousiasme sentimental.
    Au mois de mai 1935, de nouvelles élections avaient eu lieu à Dantzig. Le résultat du scrutin avait été très favorable au national-socialisme, plus favorable même que dans le reste du Reich, où Hitler n’avait obtenu que 44 % des voix. « Magnifique ! Forster ! » avait télégraphié Hitler au Gauleiter de Dantzig, en réponse aux 50 % que ce dernier lui avait triomphalement annonces et pour manifester sa satisfaction, Hitler avait invite les Dantzikois à venir déguster du café et des petits gâteaux à la Chancellerie.
    Ce fut le goûter traditionnel des familles allemandes. Hitler jouait à la maîtresse de maison. Il était détendu, presque aimable. Quelques heures auparavant, il avait ébauché, devant Forster et moi, les grandes lignes de sa politique de l’Est : la nouvelle consigne était de renoncer aux manifestations, de ne plus jouer la comédie des cortèges populaires. Le national-socialisme, avait dit Hitler, n’avait pas besoin, comme les partis de Weimar, de fournir à chaque instant la preuve de son patriotisme. Nous pouvions remplir notre mission sans manifestations ni gestes spectaculaires. Mieux valaient la dissimulation et la ruse. Les buts allemands ne pouvaient évidemment pas être atteints en quelques jours, ni même en quelques semaines. Nous devions éviter tout ce qui pouvait éveiller la méfiance de l’Étranger. Il n’y avait que deux méthodes : celle des démonstrations imposantes mais dangereuses, ou bien celle du cheminement patient. La seconde s’imposait pour Dantzig. Lui-même était décidé à signer tout traité qui, dans une mesure quelconque, pourrait alléger la situation de l’Allemagne. Il était même décidé à s’entendre avec la Pologne. Et notre rôle à nous, insista-t-il, était de lui faciliter la besogne. La question de Dantzig ne devait pas être résolue par nous, mais par lui et par lui seul, le jour où l’Allemagne serait redevenue forte et redoutée. Mieux nous réussirions à poursuivre la lutte sans bruit et sans ostentation, plus l’intérêt allemand y trouverait son compte. Ce n’était pas à nous à régler la question de Dantzig ou le problème du Corridor, c’était une chose qui incombait au Reich. Notre rôle devait se borner, pendant les années qui allaient suivre, à nous faire les auxiliaires modestes et prudents de la politique de Berlin, chacun servant à Dantzig dans la mesure de ses Moyens sans prétendre à la grande politique.
    C’est à peu près dans ces termes qu’Hitler s’adressa abord à nous, ensuite à ses invités dantzikois, dans ne courte allocution. Immédiatement après, il fit servir le café et les gâteaux. Il reprit le ton familier et parla sans emphase de ses projets viennois. Avec l’institution de la taxe spéciale de mille marks pour entrer en Autriche, Hitler venait de commencer son offensive contre l’Autriche indépendante. Il rappela qu’il avait imposé cette taxe, contre l’avis du ministère des Affaires étrangères. Il laissait voir avec quelle allégresse il entamait cette lutte qui, dans son esprit,

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