Hitler m'a dit
passé d’Hitler, son passé d’agent politique à gages, toujours guidé par appétit personnel, aujourd’hui en coquetterie avec les marxistes, acceptant demain la sportule des monarchistes bavarois. Deux traits caractérisent son industrie politique : une duplicité sans bornes et la capacité désarmante d’oublier à chaque instant, avec un naturel parfait, les promesses qu’il vient de faire ou les propos qu’il vient de tenir. Cette virtuosité dans la volte-face ne suppose même pas le moindre calcul machiavélique. La plupart des nationaux-socialistes, Hitler en tête, perdent littéralement la mémoire lorsqu’ils ont besoin d’oublier ce dont ils ne tiennent pas à se souvenir. C’est comme un phénomène d’hystérie. Il m’est souvent arrivé – et je suppose que les autres collaborateurs d’Hitler ont fait la même expérience – que, lorsque je me référais à l’un de ses propos antérieurs, il me regardait d’un air étonné, à moins qu’il ne déclarât sèchement n’avoir jamais dit chose pareille. Et il le croyait.
On a peine à se représenter, quand on n’en a pas fait l’épreuve personnelle, la désinvolture de ces baladins sautant à tout moment par-dessus leur ombre. Tel est l’homme dont on disait que sa politique était faite de principes inflexibles et qui, dès son entrée sur la scène du monde, a renié tout son passé avec un cynisme sans exemple, son esprit étant occupé de la seule idée de se maintenir au pouvoir.
Au cours de l’entretien que j’ai rapporté sur sa politique étrangère, il avait laissé échapper une phrase qui mérite une attention spéciale. Hitler avait, une fois de plus, évoqué le danger que représente pour le peuple allemand sa proportion trop élevée d’éléments slaves. Cette imprégnation finirait inévitablement par modifier le caractère racial. « Nous avons déjà beaucoup trop de sang slave dans les veines. N’avez-vous pas remarqué combien de personnes, occupant des situations un portantes en Allemagne, portent des noms slaves ? Un spécialiste de la question, m’a affirmé qu’il y a cinquante ans encore la situation était différente. Je crois que son enquête a principalement porté sur la magistrature prussienne. Ce même expert m’a affirmé qu’un pourcentage relativement important de délits ou de crimes étaient commis par des gens dont le nom avait une consonance slave. Quelle conclusion en tirez-vous ? On pourrait croire qu’une minorité, socialement inférieure, arrive peu à peu à constituer une classe dirigeante. Il y a la un danger terrible pour le peuple allemand. Il est en train de perdre son originalité nationale tandis qu’un peuple étranger s’empare de sa langue. Le peuple, dans l’ensemble, est toujours allemand. Mais il vit en terre germanique comme dans une maison étrangère. L’Allemand cent pour cent n’est plus qu’un étranger toléré dans sa propre nation. C’est un résultat analogue à celui que les Juifs, d’une autre manière, avaient presque obtenu. »
Hitler se tut. Je ne l’interrompis pas. « Le moins reprit-il, que nous puissions faire, est d’empêcher que ce sang étranger continue à s’infiltrer dans les veines de notre peuple. Je reconnais que le danger n’aura pas diminue lorsque, d’ici peu, nous occuperons des territoires ou la population slave est en majorité. C’est un élément dont nous ne pourrons pas nous débarrasser rapidement. Pensez à l’Autriche, à Vienne. Qu’est-ce qui est encore allemand là-bas ?
« Ainsi s’impose à nous le devoir de dépeupler, comme nous avons celui de cultiver méthodiquement l’accroissement de la population allemande. Il faudra instituer une technique du dépeuplement. Vous allez me demander ce que signifie « dépeuplement », et si j’ai l’intention de supprimer des nations entières ? Eh bien ! oui c’est à peu près cela. La nature est cruelle, nous avons donc le droit de l’être aussi. Au moment où je vais lancer dans l’ouragan de fer et de feu de la guerre future la fleur du germanisme, sans éprouver le moindre regret du sang précieux qui va couler à flots, qui pourrait me contester le droit d’anéantir des millions d’hommes de races inférieures qui se multiplient comme des insectes et que je ne ferai d’ailleurs pas exterminer, mais dont j’empêcherai systématiquement l’accroissement ? Par exemple, en séparant pendant des années les hommes des-femmes.
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