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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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tendances de ces hommes, jeunes pour la plupart. Ils brûlaient d’enthousiasme et parlaient plus tard de cet événement qui avait décidé pour toujours de leur vie. Puis Hitler parla de la tactique à adopter. Il ne songeait pas à prendre au tragique les querelles passagères entre des groupes ou des adhérents de tendances différentes. La croissance du parti s’était accomplie dans les luttes internes, au moins autant que dans les combats contre les ennemis. Partout où il y a la vie, il y a aussi combat. Il ne souhaitait d’ailleurs pas qu’une seule association privilégiée eût le monopole de l’action dans chaque pays. Il ne voyait aucun mal à ce qu’il y eût parfois des controverses et des différends.
    Il était même utile, vis-à-vis des autorités des pays étrangers, de dissimuler les véritables buts sous des antagonismes apparents : « Il est important, souligna-t-il, qu’il y ait dans chaque pays, au moins deux associations germaniques. L’une d’elles doit toujours pouvoir protester de sa loyauté. Elle doit ménager les relations mondaines et les contacts économiques. L’autre sera radicale et révolutionnaire. Elle doit même s’attendre à être souvent désavouée par moi et par mon gouvernement.
    » Sachez bien, d’autre part, que je ne veux faire aucune différence entre les citoyens du Reich et les Allemands naturalisés à l’étranger. Extérieurement, vous serez obligés de tenir compte du statut légal de chacun. Mais votre tâche spéciale sera l’éducation de tous les Allemands sans exception, de sorte que je puisse en toutes circonstances avoir la certitude que chacun fera passer son patriotisme allemand avant son engagement de loyalisme envers un pays étranger. De cette façon seulement, vous mènerez à bien les tâches difficiles dont je vous chargerai. Je m’en rapporte à vous quant au choix des moyens que vous emploierez pour rallier vos compatriotes à cette nouvelle discipline.
    » Vous trouverez parfois des résistances. Mais c’est le succès qui compte pour moi. Les moyens ne me regardent pas. Celui qui s’opposerait à vous devra savoir qu’il n’a plus rien à attendre du Reich allemand, qu’il est noté d’infamie et marqué pour le châtiment qui attend les lâches et les traîtres. »
    Hitler conclut en ces termes : « Ce qui dépend de vous, Messieurs, c’est en somme que nous atteignions nos fins en épargnant au maximum la richesse et le sang l’Allemagne. Vous devez nous préparer le terrain. L’Allemagne étendra sa puissance bien au delà des frontières de l’Est et du Sud-Est. Mais vous aussi, Messieurs, qui venez d’outre-mer, avez les mêmes devoirs. Oubliez tout ce qu’on vous avait appris. Nous aspirons non pas à l’égalité des droits, mais à la domination. Nous ne nous arrêterons pas à la protection des minorités ou à d’autres revendications de principe issues de l’esprit stérile des démocrates. Lorsque l’Allemagne sera grande et victorieuse, personne n’osera regarder de travers un seul d’entre vous.
    » Votre tâche est de lutter pour assurer à l’Allemagne la conduite du monde. Vous recueillerez alors votre part du commandement, sans paragraphes, ni pactes. C’est à vous que sera confiée la tutelle des pays vaincus, au nom du peuple allemand. Vous gouvernerez, en mon nom, ces pays et leurs peuples, à la place même où vous êtes encore poursuivis et opprimés. Ce qui constituait notre misère séculaire, l’éparpillement du Reich allemand, son impuissance qui forçait des millions de nos meilleurs hommes à émigrer et à servir d’engrais aux autres peuples, c’est cela même qui sera demain la source de notre orgueil. De même que les Juifs ont dû souffrir la dispersion avant de conquérir la puissance universelle qu’ils avaient atteinte, c’est nous qui sommes maintenant le peuple élu de Dieu, qui va rassembler ses membres épars pour dominer toute la terre. »
    Ce discours fut prononcé dans l’atmosphère la plus étouffante de ces années d’attente. On était à la veille de l’orage du 30 juin, de la nuit de la Saint-Barthélemy allemande. Indigné de cette folie criminelle, je saisis, quelque temps après, l’occasion d’en parler avec un ami qui partait pour l’étranger, comme représentant officiel du Reich. Nous marchâmes des heures durant dans le Tiergarten, en supputant les moyens de délivrer le peuple allemand de l’Aventurier.
    Bientôt les

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