Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Iacobus

Iacobus

Titel: Iacobus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
Vom Netzwerk:
était sûrement un homme faible et
crédule. Il a dû commencer à souffrir sans cause précise.
    La fièvre est un symptôme que l’on peut observer
même chez des patients sains car les nerfs aussi peuvent produire de la fièvre
ainsi que des vomissements ou le manque d’appétit. Tu te souviens du refus du
pape de manger ? Le souffle court est signe de différentes pathologies,
mais on peut écarter tout problème de coeur puisque ses lèvres avaient une belle
couleur et qu’il ne souffrait d’aucune douleur physique précise. Reste les
poumons ou, une fois encore, les nerfs. Dans le cas de Clément V, je crois que tout
cela pourrait se réduire à un cas sérieux de grande nervosité.
    — C’est pour cette raison que son état
s’améliora dès qu’il avala les émeraudes ?
    — Il s’est senti mieux parce qu’il croyait
qu’il était en train de se guérir.
    — Et c’était le cas ?
    — Les faits démontrent plutôt le contraire,
décla-rai-je en riant.
    — Mais le sang, les hémorragies...
    — Là nous avons le choix entre deux
explications : la plus probable, au vu des symptômes accompagnant le
décès, c’est que le pape a dû souffrir d’une hémorragie interne due aux
cristaux d’émeraudes mal pilés. L’autre, mais c’est pure spéculation, est que
ces deux médecins arabes étaient en réalité deux Templiers et qu’ils ont versé
un poison dans le remède.
    — Laquelle est la vraie à votre avis ?
    — Allons, Jonas, réfléchis un peu. Je t’ai
mâché le travail. Montre-moi maintenant tes capacités déductives.
    — Mais je ne sais pas, moi !
s’exclama-t-il, irrité.
    — Très bien, je veux bien t’aider pour
cette fois, mais après ce sera à ton tour de m’aider.
    — Je ferai ce que je pourrai.
    — Voyons... Un homme comme le pape, habitué
à une vie confortable, qui n’a jamais connu le froid ni la faim, qui a des
dizaines de personnes prêtes à exécuter ses moindres désirs, des cuisiniers qui
travaillent exclusivement pour lui, des pères conciliaires qui le servent comme
des laquais, et bien d’autres choses du même acabit, crois-tu qu’un homme
habitué à cette vie boirait une potion contenant des émeraudes capables de lui
déchirer les intestins sans le remarquer ?
    — Non, bien sûr, dit-il en se mordant la
lèvre inférieure et regardant les flammes avec attention. Il aurait
immédiatement protesté à la moindre griffure sur la langue.
    — En effet. Il nous reste donc la théorie
de l’empoisonnement. Tu ne le sais pas, mais il existe des milliers d’éléments
qui sans être toxiques peuvent le devenir combinés à d’autres substances. Bon
nombre des préparations que nous utilisons contiennent du poison. Les
herboristes et les médecins doivent les doser parfaitement pour qu’elles ne
produisent pas l’effet contraire à celui désiré... Grâce aux nombreuses années
passées en Orient, les Templiers possédaient d’immenses connaissances sur ce
sujet...
    — On peut en dire autant des Hospitaliers.
    — Il est presque impossible de savoir
quelle substance ils ont utilisée, poursuivis-je sans tenir compte de sa
remarque, mais ce devait être un poison très puissant. D’ailleurs, l’aubergiste
nous a dit que le sang était noir... S’il s’était agi d’une simple hémorragie,
il aurait été rouge de la même façon que celui qui jaillirait de ton bras si je
l’entaillais avec un couteau. Le sang était noir, on peut donc supposer qu’une
substance particulière a changé sa couleur, l’a sali. Mais nous ne saurons
jamais laquelle.
    — Comment les Templiers ont-ils pu se faire
passer pour des Maures ?
    — Je viens de te le dire, ils avaient une
connaissance très profonde du monde musulman et de ses sectes (celle des soufis
par exemple). Se faire passer pour des médecins sarrasins était un jeu
d’enfant. Ils accomplissaient ainsi le principe kabbalistique des deux
initiés...
    — De quoi voulez-vous parler ?
    — Je ne peux pas tout t’apprendre en un
seul jour, Jonas. D’autant plus qu’il s’agit des connaissances les plus
essentielles, secrètes et sacrées de l’homme et de la Nature. Il te suffit de savoir
que les Templiers vont toujours deux par deux. Leur sceau même représente deux
hommes montés sur un seul cheval. C’est une allégorie de la connaissance qui
conduit l’adepte par la voie de l’initiation.
    — Je ne comprends rien à ce que vous

Weitere Kostenlose Bücher