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Iacobus

Iacobus

Titel: Iacobus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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sa trajectoire ; dans quelques instants, il
finirait par éclairer la figure de pierre d’un vieil homme, san José sans
doute, qui se reposait du poids de la vieillesse sur un bâton en forme... de
Tau !
    Ego sum lux..., me rappelai-je
soudain. Et alors toutes les pièces du puzzle s’emboîtèrent !
    Le raffinement dont avaient fait preuve les
Templiers pour cacher leur or était extraordinaire. Ils avaient si bien oeuvré
que si je n’avais pas eu entre les mains le message de Manrique de Mendoza
jamais je n’aurais pu découvrir un seul de leurs procédés. La clé était le Tau,
c’était le signal pour attirer l’attention de l’initié. Venait ensuite
l’éclaircissement des pistes qui s’emboîtaient les unes dans les autres comme
les rouages d’une machine bien réglée. Je commençai à me demander si le Tau
n’était pas qu’une voie parmi tant d’autres, s’il n’existait pas d’autres
indices, une autre lettre grecque ou un signe du zodiaque. La multiplicité de
ces possibilités me donna le vertige tandis qu’un rayon de lumière caressait
paresseusement le vieil homme appuyé sur son bâton en forme du Tau.
    — Quand vous serez prêts, dit le vieux
moine, nous pourrons retourner à l’auberge.
    — Nous vous sommes profondément
reconnaissants de votre amabilité. Mais si cela ne vous gêne pas, mon fils et
moi aimerions rester encore un peu pour prier.
    — Je vois que san Juan a réveillé votre
piété ! remarqua-t-il, tout fier.
    — J’aimerais prier pour une nièce qui
attend depuis des années de concevoir un enfant.
    — Vous faites bien ! Vous faites
bien ! Il vous accordera ce que vous demandez, j’en suis sûr. Que Dieu
soit avec vous.
    — Et avec vous.
    Quand il eut enfin disparu, Jonas se tourna vers
moi :
    — Mais que vous arrive-t-il ? Nous
n’avons aucune parente stérile !
    — Regarde bien, mon garçon.
    Je le pris par le cou et lui fis tourner la tête
comme un pantin de chiffon vers le chapiteau de l’Annonciation.
    — Regarde bien le vieux José.
    — Oh ! encore un Tau !
s’écria-t-il, bouleversé.
    — Encore un, oui.
    — Mais alors, cela veut dire, affirma-t-il
en se dégageant de mon étreinte, que les Templiers ont caché quelque chose ici
aussi.
    — Tu as raison, et je sais même exactement
où.
    Jonas me regarda les yeux écarquillés.
    — Où donc ?
    — Fais travailler ta mémoire. Te
souviens-tu de ce qui a attiré notre attention à Eunate ?
    — L’histoire du roi Salomon, et de tous ces
animaux étranges sur les chapiteaux.
    — Mais non, Jonas, réfléchis ! L’un
des chapiteaux était différent des autres. Allons, tu me l’as signalé toi-même.
    — Ah ! oui, celui de la résurrection
de Lazare et de l’aveugle Bartimeo.
    — Exactement ! La phrase gravée sous
la scène de la résurrection était incorrecte. Jésus y disait : Ego sum
lux. Mais tu ne trouveras dans aucun Évangile cette phrase
prononcée à cet instant. Et qu’avons-nous maintenant, ici même ?
    — Un Tau éclairé par un rayon de lumière.
    — Et un saint thaumaturge expert dans l’art
de ressusciter les défunts comme à Eunate, mais aussi à Torres del Rio. Tu te
souviens ? Là-bas aussi un chapiteau avait pour motif la résurrection de
Jésus.
    — C’est vrai ! reconnut Jonas en se
frappant la tête du poing.
    Impossible de nier que ce fût mon fils. Même ses
gestes les plus spontanés ressemblaient aux miens.
    — Mais cela ne nous dit pas où les
Templiers ont caché l’or.
    — Si, mais au cas où il nous resterait
encore un doute nous disposons aussi de l’information recueillie dans l’église
de Puente la Reina.
    — Quelle information ?
    — Tu te souviens de ce que je t’ai raconté
au sujet des fresques de Nuestra Senora dels Orzs ? (Jonas acquiesça d’un
signe de tête.) De l’aigle au-dessus de l’arbre en forme de Y ou de patte
d’oie, symbole des confréries secrètes des architectes initiés dont san Juan de
Ortega faisait partie ? Du soleil couchant ?
    Nous sommes exactement à ce moment du jour. Ce
rai de lumière qui a illuminé le Tau est un rayon crépusculaire.
    — D’accord, mais cela ne me dit pas où est
caché l’or ! s’impatienta Jonas.
    — Dans le sépulcre du saint.
    — Quoi ?
    — Mais oui ! Souviens-toi des scènes
de résurrection : les dalles étaient toujours poussées sur le côté pour
permettre la sortie du ressuscité. C’est ce que le comte a

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