Inaccessible Étoile
pudding.
Quant aux caprices, quels caprices ?
Nous avons été élevés dans l’habitude de nous contenter de ce que nous avions, de ne jamais rien réclamer et surtout pas dans les magasins.
Nos jouets ? Un bout de bois, des petits soldats ou des voitures en plastique, tout ce que nous trouvions dans la nature et notre imagination.
Nos habits ? Des occasions, des vêtements de seconde main ou à très bas prix.
Un de mes premiers achats vestimentaires, je les dois à Françoise pour son mariage, en effet, c’est elle qui m’avait emmené au magasin me vêtir pour l’occasion.
Comme tous les adolescents, avec les copains à Issy-les-Moulineaux, nous aimons rire et nous amuser d’une façon que Jean-Claude n’apprécie pas forcément.
Nous ne faisons pourtant pas mal ; aller dans des boums avec des filles notamment, se réunir à la maison pour être ensemble et passer le temps à discuter, rire, écouter de la musique.
Je ne manque jamais l’école, même si ce n’est pas trop ma tasse de thé, je suis dans un atelier de ferronnerie, mais j’apprécie beaucoup moins que le travail du bois.
Je crois que Jean-Claude, en fait, n’apprécie pas d’avoir un intrus dans son couple, d’autant que me suit une réputation de jeune voyou.
Réputation non justifiée cette année-là.
Je comprends aussi, qu’il devait travailler pour payer mon coup de folie à Adolphe Chérioux, ce qui n’est pas fait pour améliorer les choses.
Je me mets à sa place, aujourd’hui.
Puis, nous déménageons pour La Courneuve, lorsque, Françoise quitte son travail, en trouve un autre. Gardienne de stade, avec son mari, grâce au rugby auquel Jean-Claude joue depuis des années.
Les problèmes avec Jean-Claude ne font alors que s’accroître.
Entre temps, Lucien le diabolique s'est imposé chez Maman.
Ne sachant que faire de moi, vu que l’école ne m’apporte pas grand-chose et que la vie devient intenable, Lucien propose à Jean Claude d’arrêter l’école et de me trouver du travail.
Lui travaillait depuis des années dans l’hôtellerie comme garçon de comptoir, serveur de bar.
Jean-Claude saute sur l’occasion. C’est de l’argent frais qui allait rentrer, vu que je verserai une partie de mon salaire. En fait, c’est l’intégrale qui sera versée. J'acceptais, n'ayant pas le choix.
Je commençai au restaurant, Le Montebello, en août 1974, sur le quai du même nom, à Paris. Près de la cathédrale Notre-Dame, comme commis de bar.
Le travail me plaît assez vite, je vois du monde. C’était un peu dur le midi pendant le coup de feu, mais je gagne de l’argent de façon agréable. Je peux discuter avec les clients, me faire des relations aussi, tant masculines que féminines, et surtout, je jouis d’une liberté assez large vu que j’ai une coupure l’après-midi où je peux faire ce que je veux.
Le quartier latin, lieu où se trouve le restaurant est animé par une multitude de gens pleins de joie de vivre, un peu décalé avec le reste de la population parisienne, avec ce que j’ai connu jusque là.
Entre les étudiants et les artistes, ne le sont-ils que dans leur tête, je ne m’ennuie pas.
Il y a, surtout le soir, une grande clientèle homosexuelle, et bien que je ne le sois pas, je trouve qu’ils ont un regard sur la vie, un goût pour la fête, tout nouveau pour moi.
Ils aiment rire, sont souvent érudits et possèdent un goût sûr pour les belles choses, notamment pour la décoration. La plupart sont des intellectuels vivant dans le quartier. Cela dit, bien que je suis souvent dragué, nos relations restent amicales, n’étant pas du tout attiré par les garçons, aussi sympathiques soient-ils.
Je découvre une liberté que je n’ai jamais connue auparavant. On ne me regarde plus comme un enfant malsain, comme un voyou, mais comme un homme. Un jeune homme, mais un homme tout de même.
J’aime cette faune hétéroclite, les peace and love, d’autres les appellent les beatniks.
Je commence là, une relation amoureuse avec Paris qui ne me quittera plus jamais.
Je travaille donc dans la journée, et le soir, rentre à La Courneuve où je remets mon salaire à Jean-Claude. Avec lui, l’atmosphère est de plus en plus tendue, étouffante.
Il y a aussi les frères de Jean-Claude, principalement Florent, le plus proche de mon âge, avec qui je m’entends très bien. Nous avons presque le même âge, des goûts assez proches.
Avec Florent, nous fréquentons une bande d’Antillais et sommes souvent
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