Inaccessible Étoile
avec eux à traîner.
Les filles nous apprennent à danser, ce qui me vaudra quelques succès par la suite dans les boîtes de nuit. Étant plutôt mignon, gentil, bien élevé, avec un petit côté rebelle quand même, nous n’avons pas trop de soucis avec elles, bien que les filles de la cité ne m’intéressent pas trop, à part une ou deux Antillaises, soeurs de copains.
Puis, un 14 juillet, Catherine, la propre cousine de Florent, est de passage, car habitant Toulon.
Mais je préfère les filles du quartier Saint-Germain, du quartier Latin, filles mi-hippies, mi-libertines, souvent étudiantes loin des parents de province. La plupart vivent dans des chambres louées, chambres qui sentent bon le patchouli et dans lesquelles retentissent des musiques indiennes, des chansons de Bob Dylan, Janis Joplin, Joan Baez…
Certaines sont d’anciennes fugueuses sans but ni attaches dans la vie sinon de prendre du bon temps sans s’encombrer des soucis quotidiens de mademoiselle tout le monde. Le pétard, l’herbe, ayant fait depuis quelques années son apparition, la plupart en sont adeptes. Pour ma part, j’ai l’occasion alors d’en goûter avant de considérer que ça ne me fait pas grand-chose, que ça ne m’apporte rien, et ne plus y toucher.
Parmi cette faune, il m’arrive de croiser beaucoup de jeunes qui se cherchent encore, en quête d’identité. Il y en a qui sont en plein projet pour partir vivre en Ardèche, d’autres aux États-Unis, et même certains à Katmandou. C’est une période de liberté totale, tant par l’esprit, par le corps que sexuel. C'est la période hippie dont je deviendrai un adepte, à ma façon, quand quelques années plus tard je ferai un séjour dans une communauté ardéchoise, communauté hippie.
C’est le triomphe du film Emmanuelle. C’est la percée populaire d’une de mes cousines éloignées, Xaviera Hollander, qui publie des livres sur sa vie sexuelle mouvementée. Xaviera, ex-tenancière de « maison close » et qui est une excellente amie depuis que Shari me l’a présentée, à l’époque Chérioux.
Par elle, je rencontre également Sylvia Bourdon, star du porno de l'époque, qui deviendra une amie, avant que je la perde de vue lorsqu’elle achète un café, dans le quartier Latin.
Un petit groupe avec qui je fais connaissance dans le quartier, est composé de jeunes filles disciples de Satan et pratique dans un temple, comme elles l’appellent, rue de la Huchette.
Elles se considèrent totalement libres et indépendantes de toutes moralités.
Elles tentent de m’enrôler dans leur groupe, mais je refuse poliment, ayant une crainte de ces choses et du nom de leur maître particulièrement, Satan.
Un autre groupe, du même style, est composé, lui, de sorcières et d’un sorcier. Eux pratiquent, notamment, le vaudou et magie noire africaine, du côté de la place Pigalle.
L’inconvénient est qu’il me faut rentrer chaque soir à La Courneuve. Pas facile dans ces conditions de conclure avec les filles de passage, les filles d’un soir, mais dans la mesure où j’ai une coupure au travail, dans l’après-midi, et que la plupart des filles ne travaillent pas, ne font rien de leurs journées, je parviens à m’organiser quand même.
Je me dis aujourd’hui que c’est un miracle si je n’ai jamais eu de maladie, car il est vrai que l’on ne parle pas alors du SIDA, mais il y avait d'autre possibilité, ne serait-ce que mettre une fille enceinte, ou les MST. Honteusement je dois avouer que je ne prends pas de précautions, le sujet n’étant même pas évoqué avec toutes les filles que je rencontre, que j’aime, ne serait-ce que pour une aventure d’un moment.
C’est vraiment miraculeux, mais ce n’est vraiment pas un risque à prendre, à moins de vouloir se suicider, ou pire, condamner son partenaire.
C’est à mon travail, au Montebello, que se présente un couple de femmes d’un certain âge.
Deux femmes d’âge mûr dirons-nous.
Elles s’installent en terrasse, et lorsque je viens prendre la commande, l’une d’elle glisse un mot dans ma main.
Je pense à priori que c’est encore une vieille qui veut me faire des propositions rémunérées, ça m’arrive parfois d’en avoir, même si généralement je refuse, j’aime encore la chair fraîche.
Mais non, c’est ma mère biologique.
Pour moi, c’est une inconnue, d’ailleurs, elle est venue avec une copine, sa concubine, Suzanne, vu qu'elle a viré lesbienne, et je ne sais pas
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