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Inaccessible Étoile

Inaccessible Étoile

Titel: Inaccessible Étoile Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Claude Cotard
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n’ai plus jamais revu Laurent, décédé en 1999.
Je n’ai pas bien compris. Après cette discussion, il ne m'a plus jamais donné de nouvelles, ni répondu à mes lettres, peut-être avait-il trouvé une réponse à sa question.
La plupart n'ont pas compris que Maman se soit mise avec cet homme si peu de temps après la mort de Papa. Ils n'ont pas compris. Ils n'ont pas compris qu'elle n'avait rien fait, subi seulement. Incapable de prendre la moindre décision, anesthésiée par cette mort. Et ils n'ont pas connu Lucien, un être satanique, diabolique capable du pire. Ils n'ont pas compris comme on ne comprend pas pourquoi un jeune se suicide, se drogue, se laisse mourir. Il y a tant de manières de se laisser mourir. Maman n'avait pas trouvé la plus rapide, mais elle a été efficace, le calvaire en plus.
Oui, c'est vraiment un cri d'amour que je voudrais crier à ma maman.
Mais à quoi bon, elle n'est plus là pour l'entendre. Il est trop tard.
    Mais au fond de moi, je crois qu’elle savait que je l’aimais et que même si elle ne m'a pas mis au monde, elle était ma maman et le resterait à jamais.
Ma seule maman. Je sais qu’elle sera là pour m'accueillir lorsque ce sera mon tour. Ça, je le sais. Dès lors, la mort ne m'effraie plus.

Le milieu professionnel
    Françoise est nommée ma tutrice, après le décès de papa, en 1973. Moi, n'ayant que quinze ans.
Elle s’est mariée, avec précipitation, juste avant le décès de Papa, afin que celui-ci puisse assister au mariage.
Françoise et son mari, Jean-Claude, habitent dans un appartement de fonction, du travail de Françoise, à Issy-les-Moulineaux, avenue Victor Cressons, dans la région parisienne.
Auparavant ils ont cohabité chez les parents de Jean-Claude, chez lesquels j’ai moi-même vécu un temps, au milieu des frères et soeurs de Jean-Claude.
J’aimais beaucoup madame Lopez, la mère de Jean-Claude, sa gentillesse, sa douceur, mais aussi sa cuisine. C’était une femme qui aimait vraiment les enfants. Il faut dire que, étant pieds-noirs, l’ambiance méditerranéenne était toujours bien plus chaleureuse que l’européenne.
Monsieur Lopez lui, était assez strict sur le plan de la discipline, mais plus tard, il baissa aussi un peu les bras.
La direction que ses enfants donnaient à leurs propres vies, la nostalgie de son Algérie natale, la maladie, eurent raison de lui. Il mourut trop tôt.
La première année, à Issy-les-Moulineaux, je vais à l'école assez sérieusement, près de la maison. On ne peut pas dire que j’y fais des éclats, mais je suis plutôt discipliné. Il est vrai que c’est ma dernière chance scolaire, que la discipline n’est pas celle d’Adolphe Chérioux (Vitry), loin de là.
     
    J’ai grandi et mûri aussi avec Shari.
Mon caractère commence à se dessiner. Je suis à un tournant de ma vie. La période d’apprentissage. Que vais-je faire de ma vie ?
Tout est nouveau pour moi, principalement la vie de famille. D'un autre côté, j’ai évolué, pas forcément dans le bon sens il est vrai, mais je suis relativement calme cette première année.
Parfois, il y a des accrochages avec Jean-Claude, rapport aux copains, qui, pourtant, ne sont pas des voyous, et à la discipline.
Pourtant la discipline et la bonne éducation, je n’ai connu que ça, même si à Chérioux j’y étais souvent rebelle.
Avec papa et maman, la discipline et la bonne éducation ont toujours été tout aussi primordiales que l’hygiène et le savoir vivre, tout au moins à la maison, parce qu'à l'extérieur nous étions quand même, Pierrette et moi, assez rebelles pour nos âges. Mais en famille, tout au moins avec papa et maman, il est hors de question de manquer de respect, de discuter lorsqu’on nous donne un ordre. En tout cas pas en ce qui me concerne. Ce n'est pas une question de dictature, de discipline, mais de l'amour que j'éprouve pour papa et maman et qui fait que pour rien au monde je ne voudrais les attrister par mon attitude, leur manquer de respect, même si des bêtises, je ne suis pas le dernier à en faire, je serai même dans le peloton de tête.
Nous n’étions pas riches et avons donc appris le sens de l’économie aussi, par obligation.
Je ne parle pas du gâchis qui est impensable chez nous, avec papa, car avoir faim, nous savons ce que ça veut dire, il nous paraît aberrant de jeter ne serait-ce qu’un croûton de pain à la poubelle, maman les gardait pour faire du pain perdu ou du

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