Inaccessible Étoile

salaud en prison, et c’est normal, ou tu envoies un innocent subir une terrible peine et supporter une terrible accusation sans fondement, lui dit un policier.
M sait ce qu’elle a à faire alors. Pendant ce temps-là, dans ma cellule, sombre, humide, froide, je suis à genoux et je prie Dieu, par Jésus-Christ de mettre à jour la vérité sur cette affaire.
Je ne sais pas encore que  M a déjà avoué avoir menti. Toute ma vie défile dans ma tête.
J’ai parfois mal agi, me suis souvent trompé, de bonne foi, et plus que jamais je réalise que je n’ai jamais rien construit de solide. Ma conduite a souvent été inconsidérée pendant tant d’années, mais je n'ai jamais eu de garde-fous, personne pour me diriger, m'éduquer, j'ai dû faire ça tout seul, en me trompant souvent de chemin, il est vrai, en tâtonnant, en cherchant.
J'ai été souvent immoral, probablement parce que je cherchais l'amour que je n'ai pas eu dans ma petite enfance, je le cherchais, mal c'est certain, mais je n'ai jamais fait le mal volontairement, je pense avoir été plus blessé que d'avoir moi-même blessé dans ma vie.
     
    Dieu, je n’en connais que des ouï-dire, comme la majorité des gens, Jésus-Christ aussi, autrement dit, je ne les connais réellement ni l’un ni l’autre et je ne sais pas ce qui me pousse à prier et à demander pardon pour mes erreurs, mes errances passées, mais tant qu'à toucher un enfant d'une manière ou d'une autre, ça jamais ! Et ça, je sais que les témoins célestes le savent.
M'adressant à Dieu, je lui fais savoir alors que je préfère en finir maintenant et m’endormir définitivement, si c’est pour vivre ainsi.
Dans ma prière, je mets tout mon coeur, tout mon esprit, toutes mes larmes, larmes de honte, bien que je sois innocent de ce viol, combien de péchés ai-je commis par le passé, combien de fois ai-je outragé Dieu et son Fils unique Jésus-Christ ? Je ne sais les compter !
Ma vie n’a été qu’une feuille morte emportée par le vent, vaine et inutile. Pourquoi demander pardon à Dieu cette nuit-là ? Je ne sais pas, Dieu et le Christ sont les seuls vers qui je peux encore me tourner, c’est venu comme ça, par l’Esprit Saint dirai-je, mais il était temps que je vienne à la repentance et que je reconnaisse que j’ai bien souvent péché contre Dieu !
Plus rien ne peut m’enfoncer davantage, je voudrais juste être mort pour me reposer un peu. Rejoindre Malika. Je suis fatigué de cette vie.
Le lendemain, convocation au juge, un non-voyant, qui m'affranchit qu’il peut me condamner à vingt ans de prison ferme.
C’est la deuxième fois dans la matinée qu’un juge m’informe de ce fait. J’acquiesce tout en continuant à clamer mon innocence.
Finalement, le juge me révèle qu’il le sait, grâce au nez fin des inspecteurs de la P.J., de la brigade des mineurs et aux interrogatoires de M par une de ses collègues, la fameuse juge.
Je suis libérable immédiatement, m’annonce la juge que je rencontre à la suite du non-voyant.
Suivent des explications sur M, et principalement sur sa mère, car je n’y comprends rien sur cette accusation outrageante parce que combien infondée. Et j’en apprends de belles !
M et C ne sont en réalité ni frère ni soeur, ça, je m’en doutais puisque je suis le père de M, mais pire, leurs identités sont fausses !
La date et le lieu de naissance de M sont faux. C porte un faux nom, il s’appelle en réalité FS et non C.
En fait, on ne sait pas trop d’où sortent ces deux enfants ! C serait probablement d’origine kabyle (Algérie), comme la mère, d’après l’homme qui a reconnu C.
Hormis le fait que j’ai reconnu M à la mairie de Marseille, et donc que je sois son père officiellement, reste le problème de date et de lieu de naissance pour M, puisque ceux qui sont sur ses papiers depuis tant d’années, sont faux.
Après ma libération, donc, je rentre et retrouve Mireille et C à la maison.
Avec Mireille on ne s’adresse pas la parole, on laisse mûrir l’abcès, je veux avoir une explication sérieuse avec elle, mais pour le moment je dois retrouver mon calme.
De toutes façons, il y en a un de trop maintenant ici.
Je n’ai même pas le moindre geste agressif, pas même une parole envers elle, je suis cassé.
Cela dit en passant, quelle erreur de la justice !
Un autre que moi aurait tué Mireille sur place !
Mais les choses pour la justice ne vont pas s'arrêter là ! Quelques jours après, la justice