Inaccessible Étoile
se retourne, évidemment, contre Mireille et veut lui demander des comptes et des explications sur l’origine des enfants, sur cette accusation à mon encontre aussi. Car même si moi je n’ai pas porté plainte, la justice elle, agit, elle n’aime pas qu’on se moque d’elle, surtout avec des accusations aussi graves, aussi, prétextant une grand-mère souffrante à Belfort, grand-mère dont on entend parler pour la première fois, Mireille disparaît. On ne la reverra jamais !
Je reste seul avec C, sans un sou, Mireille a vidé le compte en banque.
De M, je n’aurai plus jamais de nouvelles. Placée au secret dans un centre par un juge, le juge V, qui ne voudra jamais lui transmettre ni mon courrier ni me donner de ses nouvelles.
Ce dernier a peur, peut-être, que je fasse subir des représailles à M, idioties, si j’avais dû en faire, c’est à sa mère que j’en aurai fait.
J’ai beau demander dix fois au juge V de transmettre du courrier à M, en lui accordant de lire ce que j’écris, c’est comme si je m’adressais à un mur.
Je rechercherai M pendant des années, jusqu'à m’adresser à une chaîne de télévision, laquelle se rendra jusqu’au juge, toujours aussi tenace.
Jusqu'à adresser un dossier à Jacques Chirac, président de la République. Rien n’y fera, M, peut-être mariée, donc ayant changé de nom, qui plus est, n’ayant ni sa vraie date de naissance ni le lieu. Seul le juge V aurait pu faire quelque chose, mais il est buté, ne comprend rien.
Quelques semaines plus tard, on m’enlève C car ce n'est pas officiellement mon fils. Officiellement je ne suis rien pour lui, beau-père ça ne compte pas, pas pour le juge V.
Au départ ce placement doit être provisoire, le temps que je m’organise et retrouve un travail, que j'ai les moyens financiers pour m'en occuper, mais j'ai des droits de visite à volonté.
Je rends donc des visites régulières à C dans son centre. Nous discutons, essayons de comprendre. Ce n’est qu’un enfant, mais c’est lui qui paye la facture finalement. C’est vrai que je pourrais m’enfuir avec lui à Paris, j'y pense, Mamy pourrait nous héberger, nous cacher, mais elle est au Canada pour quelques mois, et puis cela aurait-il été raisonnable pour son bien-être ?
Là, il a un lit et à manger, il ne manque de rien sinon de ses parents, c’est pourquoi je m’efforce d’être là, présent, de ne pas l’abandonner.
Je suis certainement trop présent pour lui dans la tête du juge V puisqu’un matin on me refuse le droit de voir C, je dois voir le juge V, me dit-on. Celui-ci m’annonce que C a été transféré et que je ne peux plus le voir, soi disant, provisoirement. C’est carrément du harcèlement.
Je comprends aujourd’hui, que s’étant laissé manipuler par Mireille, il refuse de reconnaître son erreur, à l’encontre de ses collègues. Son ego est trop fort, c'est un jeune juge, il fait litière de la présomption d’innocence.
Car la présomption d’innocence est rigoureusement et exclusivement un principe de droit, et la torture, grande ou petite, physique ou morale, n’est permise en aucune circonstance, même pour les coupables. C’est pourtant ce que m’inflige ce juge en me séparant de ces enfants que j’ai élevés avec tout mon amour. D’autant que j'ai été reconnu innocent, victime de fausses accusations.
Combien d’autres victimes de ces juges incompétents, et restés dans l’anonymat, car n'ayant pas les moyens de faire valoir leurs droits face à une machine qui peut broyer même des innocents ?
Aujourd’hui, je n’ai toujours pas revu ni C, ni M.
Je suis persuadé que ce juge n’a jamais transmis mes lettres aux enfants.
Quant à Mireille, plus de trente ans plus tard, voulant divorcer pour me remarier, les autorités françaises la déclareront introuvable, disparue de la juridiction française. Aucune trace d’elle.
Vivait-elle sous une fausse identité lorsque je l’ai connue, ou maintenant ? C’est probable, de toute évidence, elle s'est mariée avec moi sous une fausse identité !.
Morte ? Les autorités en auraient une trace, là rien, plus de quinze ans après. Mystère.
Je n'oublierai jamais ni M ni C, même si je ne les revois jamais à moins d'un miracle, mais des femmes, je pense que je commence à en avoir fait le tour.
Reconstruction
Pendant les mois qui suivirent, je trouvai un nouveau logement, plus petit et moins cher.
Un deux pièces dans le même quartier de Frais
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