Indomptable
absent.
— Je vais m’en occuper.
— Non. Vous allez attraper froid.
Dominic tourna le visage de Meg jusqu’à ce qu’elle le
regarde.
— Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il.
Elle ouvrit la bouche, mais aucun mot n’en sortit.
Tremblant, elle se frictionna à nouveau les bras comme pour
réchauffer sa peau qui était devenue froide.
— Recouchez-vous, dit Dominic, repoussant Meg dans
le lit pendant qu’il parlait. Vous allez attraper froid.
Il se leva et raviva le feu avec quelques mouvements
rapides qui témoignaient de sa santé retrouvée. Quand il
revint au lit, il attira Meg près de lui, mais ne fit aucun geste
329
ELIZABETH LOWELL
pour remettre les draperies en place autour du lit. Il pensait
qu’en cet instant, la lumière était plus importante pour son
épouse que la chaleur.
Doucement, les bras de Meg s’enroulèrent autour de
Dominic. Son souffle s’échappa en un long et silencieux
soupir et balaya la poitrine de Dominic.
— Pouvez-vous m’expliquer, maintenant ? demanda
Dominic.
Au début, il pensa qu’elle allait refuser de parler. Ensuite,
elle laissa à nouveau échapper son souffle dans un déferle-
ment silencieux de chaleur.
— Juste un rêve, dit Meg.
— Rêvez-vous fréquemment de cette manière ?
— Non.
Dominic attendit.
Meg n’en dit pas plus.
— Avez-vous peur de moi ? demanda-t-il au bout d’un
moment. De la façon dont je pourrais vous punir ?
— Non, murmura-t-elle. Pourtant je devrais.
— Pourquoi ?
— Vous êtes beaucoup plus fort que je ne le suis.
Il émit un son qui se trouvait à mi-chemin entre un
implacable éclat de rire et l’incrédulité.
— Vraiment ? Est-ce pour cette raison que je me retrouve
incapable de recevoir la moindre forme d’obéissance de
votre part ?
— Mais… commença Meg.
La pression des doigts de Dominic sur ses lèvres inter-
rompit sa protestation.
— Racontez-moi, dit Dominic à voix basse. Pourquoi
avez-vous peur ?
330
INDOMPTABLE
— Parfois… parfois, je rêve, dit précipitamment Meg.
— La plupart des gens le font.
— Pas… de cette manière. Le danger rôde. Je le sais.
— Les peurs nocturnes sont monnaie courante, dit-il
calmement.
— Vous en avez ?
— Oui.
Meg bougea la tête jusqu’à pouvoir voir le profil de
Dominic dessiné par la lumière du feu.
— De quoi rêvez-vous, murmura-t-elle.
— Je ne sais pas. Je sais uniquement que je me réveille
glacé et en sueur.
— Vous ne vous souvenez pas de vos rêves ?
— De certains d’entre eux, dit-il.
— Mais pas de ceux qui vous réveillent ? persista-t-elle.
— Non. Pas de ceux-là.
Le long soupir de Meg envoya de la chaleur se promener
sur la peau de Dominic.
— J’aimerais ne pas me souvenir des miens,
chuchota-t-elle.
— Pouvez-vous me raconter ce dont vous vous sou-
venez ? Ou s’agit-il d’une affaire qui concerne les Druides de
la Vallée ?
— Je… ne sais pas, dit-elle. Gwyn et moi n’en parlons
pas, et mère n’en a jamais rien dit.
— Mais vous pensez que cela concerne les Druides de
la Vallée.
Il n’y avait aucune question dans la voix de Dominic.
Même si sa voix n’était pas rude, il était clair qu’il était
décidé à poursuivre l’interrogatoire jusqu’à ce qu’il soit
satisfait.
331
ELIZABETH LOWELL
— Oui, murmura Meg.
— Racontez-moi, petit faucon.
La voix de Dominic était douce, mais ses yeux brûlaient
d’un feu étincelant.
— J’ai très peu connu la paix dans ma vie, dit Meg à
voix basse. Mon pèr… c’est-à-dire Lord John a toujours
essayé de me marier à un puissant comte écossais ou à un
seigneur normand.
Dominic émit un son d’encouragement.
— Et pendant tout ce temps, dit Meg, les Saxons dont
les terres avaient été prises par les Normands, se mirent à
errer en bandes, se battant, volant et tentant de reprendre
possession de leurs anciens biens familiaux.
— Tout comme les mercenaires ?
Meg acquiesça.
— John, poursuivit-elle, était le fils d’un chevalier nor-
mand et d’une dame qui était à la fois écossaise et saxonne.
Le père et le fils eurent à se battre tous les deux pour garder
leurs terres. Tandis qu’ils se battaient, les cultures furent
oubliées et les troupeaux, abattus. C’est pour cette raison
que John a pris une Druide de la Vallée pour épouse. Il vou-
lait une ère de prospérité pour ses terres afin de pouvoir
s’offrir davantage de
Weitere Kostenlose Bücher