Indomptable

pas.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Nous pouvons, rétorqua Rufus. Nous le ferons.
    — C’est bien dommage, car je serai déjà morte, dit Meg
    en faisant un pas en arrière pour parcourir le campement
    du regard. J’aurais pris un malin plaisir à voir cette bande
    pitoyable attaquer le château de Blackthorne. Une fois que le
    Sabre aura fini de rire, il vous étripera et vous laissera aux
    soins des corbeaux.
    — Il n’y aura plus que Thomas le Puissant pour assurer
    la protection du château, interrompit Eadith. Il est assez
    habile, mais il est stupide.
    — Simon se battra aussi férocement et intelligemment
    que Dominic.
    — Simon ne sera pas là, dit Rufus. Nous avons fait dire
    à Dominic qu’il pouvait être accompagné d’un chevalier
    pour nous remettre la rançon.
    Meg hocha la tête.
    — Je vois. En effet, Simon le Fidèle sera ce chevalier.
    — Oui, dit Rufus avec un sourire de satisfaction.
    — Vous projetez de les tuer tous les deux.
    — Il n’y avait pas d’autre choix après que votre bâtard
    normand eut survécu et commence à s’amouracher de
    vous — et vous de lui, dit Rufus. Il était clair qu’il y aurait
    bientôt un héritier. Si un fils était né, nous aurions perdu le
    château de Blackthorne.
    — C’est pour cela que vous avez essayé de tuer mon
    époux pendant la partie de chasse, dit Meg. Mais nous
    avons réussi à vous échapper.
    — Vous avez réussi à échapper à Rufus, dit Eadith.
    Mais vous n’avez pas pu échapper à mon piège.
    — Ah… C’est vous qui avez rendu Marie malade pour
    que je ne les accompagne pas.
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    INDOMPTABLE
    — Cela a été un plaisir de voir la catin vomir. J’ai encore
    apprécié davantage voir le visage de ce bâtard normand
    quand il est rentré et que je lui ai raconté que vous vous
    étiez enfuie pour rejoindre Duncan de Maxwell.
    — C’était stupide de votre part, dit Meg d’un ton neutre.
    Eadith sourit.
    — Vous êtes trop cupide pour mener à bien votre
    revanche.
    — Comment cela ?
    — Vous voulez que Dominic paie une rançon pour moi,
    pourtant vous n’avez pu résister à la tentation de retourner
    le couteau dans la plaie en lui disant que je m’étais enfuie
    pour retrouver un autre homme.
    Eadith haussa les épaules.
    — Peu importe. Cela amplifiera la volonté du bâtard de
    vous poursuivre et de vous punir.
    — Donc, c’était vous qui continuiez à propager des
    rumeurs disant que Duncan et moi étions amants.
    Bien qu’il n’y ait aucune question dans le ton de Meg,
    Eadith répondit, se délectant de chaque mot.
    — Oui. Voir la jalousie du bâtard m’a procuré une douce
    joie. Vous avez joué votre rôle à la perfection, sorcière. Et
    maintenant, vous allez payer.
    Le doux rire de Meg fut plus choquant que des malédic-
    tions auraient pu l’être. Mal à l’aise, les mercenaires se
    déplacèrent et observèrent l’obscurité qui descendait comme
    s’ils s’attendaient à ce que des fantômes s’élèvent au-dessus
    du sol humide.
    — Ah, chère servante, dit Meg. Vous vous êtes sur-
    passée. Ce n’est pas difficile, soit, mais c’est très amusant à
    regarder.
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    ELIZABETH LOWELL
    Le mépris glacial qui émanait de la voix de Meg res-
    sembla à un coup de fouet sur le corps d’Eadith.
    — C’est quoi ces élucubrations ? demanda Eadith.
    — Séduit ? Le Sabre ?
    Meg rit une seule fois ; le son fit tressaillir les mercenaires.
    — Eadith, vous êtes idiote jusqu’à la pointe des pieds.
    Meg se tourna vers les mercenaires. Quand elle com-
    mença à parler, sa voix portait de façon claire malgré son
    calme inquiétant.
    — Écoutez-moi, mercenaires. Dominic le Sabre veut le
    château de Blackthorne, pas moi. S’il m’a offert des jets sertis
    de pierres précieuses et semblait pendu à mon sourire,
    c’était uniquement pour me séduire afin que mon corps lui
    donne un enfant, pas parce qu’il était fasciné par moi.
    Eadith commença à parler avant d’être immédiatement
    interrompue par un geste de Rufus lui ordonnant de se
    taire.
    — Pourquoi est-ce que mon époux offrirait une rançon
    royale pour une sorcière Druide de la Vallée infidèle qui,
    même si elle est fertile, ne lui donnera pas d’héritier de sexe
    masculin ? demanda raisonnablement Meg. Dominic m’a
    uniquement gardée parce que les vassaux se seraient
    révoltés s’il m’avait chassée.
    — Raison de plus pour offrir une rançon pour vous
    récupérer, rétorqua