Indomptable

plus profondes de son âme.
    — C’est ce que je pensais, marmonna Sven.
    Alors que le regard de Dominic passait de l’un à l’autre,
    son sourire s’évanouit sur son visage, pour ne plus laisser
    apparaître que la férocité.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Qu’êtes-vous en train de dire ? demanda-t-il.
    — Lady Margaret pensait chaque mot qu’elle a pro-
    noncé, répondit simplement Sven. C’est pour cela que les
    mercenaires l’ont crue.
    — Quelle personne saine d’esprit ne la croirait pas ?
    demanda Gwyn en regardant attentivement Dominic. Cela
    serait de la folie de ruiner vos propriétés en leur payant
    la rançon afin de récupérer une épouse qui ne peut vous
    donner de fils.
    — Ça suffit ! ordonna Dominic.
    Gwyn continua à parler comme si elle ne l’avait pas
    entendu. Ses mots étaient aussi calmes et incessants qu’une
    pluie froide.
    — Après le lever de la lune, demain, les mercenaires
    souilleront Meg, dit la vieille femme. Même si elle survit à
    ce qu’ils lui feront subir, il vous sera impossible de garder
    Meg en tant qu’épouse. Vous la repousserez et, peu après, le
    château aura une nouvelle châtelaine. Et vous, monsieur…
    vous aurez finalement les fils que vous désirez plus que
    toute autre chose sur terre.
    — Simon.
    Bien que Dominic ne dise rien de plus, son frère répondit
    à la question non formulée.
    — Tu es connu pour tes aptitudes de fin stratège, dit
    Simon en choisissant chaque mot avec soin. Ce serait une
    mauvaise stratégie que d’arriver à perdre une guerre en
    essayant de remporter une bataille qui ne rapporterait rien.
    — Explique-toi.
    Simon hésita. Il n’avait jamais entendu son frère utiliser
    ce ton. Simon serait parfaitement heureux de ne plus jamais
    avoir à l’entendre.
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    INDOMPTABLE
    — Tu es venu ici pour avoir des terres et des fils, dit
    Simon au bout d’un moment. C’est ta guerre. Tu en as déjà
    gagné la moitié. Les terres t’appartiennent.
    Dominic ne dit rien.
    — Si tu entres dans cette bataille sous les conditions
    des mercenaires, résuma Simon, tu auras peu à gagner et
    beaucoup à perdre. Les vassaux du château de Blackthorne
    eux-mêmes ne te demanderont pas de tout sacrifier — y
    compris eux — dans une bataille futile. Meg le sait aussi bien
    que toi. Et à présent, les mercenaires le savent également.
    Simon détourna les yeux de son frère. Tout comme sa
    voix, l’expression de Dominic était une étrange combinaison
    de rage et d’angoisse.
    — Termine, dit sombrement Dominic.
    — Bon sang, marmonna Simon. C’est assez clair. Meg
    ne s’attend pas à ce que tu paies la rançon pour elle.
    Avec une rapidité qui fit voler sa lourde cape de guerre,
    Dominic tourna le dos aux gens qui se trouvaient dans la
    grande salle. Il ne voulait pas qu’ils voient ce qui devait être
    visible dans ses yeux, les souvenirs et les paroles de Meg
    qui tournaient comme des couteaux dans son âme.
    J’aurais pu être une menteuse, une tricheuse, une voleuse, une
    criminelle… cela vous importe peu. N’importe quel ventre serait
    tout aussi utile qu’un autre du moment qu’il soit servi avec le châ-
    teau de Blackthorne.
    Ses mains gantées se transformèrent en poings.
    — Est-ce que Dominic est cruel avec vous ?
    — Envers son épouse des Druides de la Vallée ? Envers son
    seul espoir d’avoir des héritiers légitimes ? Est-ce que mon époux
    vous semble être un homme stupide ? Mes jets, après tout, sont
    presque les mêmes que ceux de son plus beau faucon pèlerin.
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    ELIZABETH LOWELL
    Dominic se tenait crispé, les poings serrés le long de son
    corps.
    — Vous souffrez. Laissez-moi vous soulager.
    — Une seule chose peut me faire du bien.
    — Dans ce cas, je vous l’offre.
    Un frisson déchira le sang-froid de Dominic.
    — Allez chercher le prêtre, car je vais certainement mourir.
    Pendant un long moment, Dominic lutta pour garder le
    sang-froid qu’il avait construit, au prix fort, par le passé. Il
    avait eu la certitude qu’il n’avait plus rien à apprendre de
    nouveau au sujet de la douleur.
    Il avait eu tort.
    « Meg, je n’ai jamais voulu vous blesser de cette façon.
    Vous avez lu tellement clairement en moi, pourtant vous
    vous êtes généreusement offerte à moi.
    » Si seulement vous pouviez lire en moi maintenant… »
    Un faible bruit se fit entendre depuis la cour : les voix de
    centaines de personnes contenues de façon inhabituelle
    alors que des