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Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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la Vallée, que les vas-
    saux du château de Blackthorne aiment plus que tout, après
    Dieu. C’est la raison pour laquelle, John, tout comme le roi
    d’Angleterre, ne vous a pas déshéritée. Les vassaux auraient
    abandonné leurs charrues et se seraient enfuis des terres
    comme d’un endroit maudit.
    Pâle, tremblant de l’intérieur, Meg tenta de se défaire
    de l’emprise de Duncan. Il remarqua à peine qu’elle se
    débattait.
    — Sachez ceci, Lady Margaret. J’aurai des terres et une
    femme noble pour porter mes enfants. Que je doive tuer dix
    chevaliers normands ou dix mille, j’aurai mes terres.
    Bouleversée, Meg s’arracha de la poigne de Duncan.
    Déchirée entre la compréhension du besoin de son ami
    d’enfance d’avoir une place dans une société dans laquelle
    il n’y avait pas de place pour les bâtards, et la certitude que
    son plan entraînerait la ruine du domaine et des vassaux
    qu’elle aimait, Meg regarda Duncan, les yeux remplis de
    larmes.
    — Vous me demandez d’amener la guerre à Blackthorne,
    murmura-t-elle.
    — Je vous demande de ne pas épouser un brutal sei-
    gneur normand. Est-ce donc là une si grande faveur à vous
    demander ?
    La seule réponse de Meg fut ses larmes.
    — Ne demande pas de faveurs à une sorcière des
    Druides de la Vallée, grogna férocement John. Je t’en donne
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    INDOMPTABLE
    l’ordre, Margaret. Je suis le seigneur de ce château, et tu fais
    partie de mon bétail tout comme le cochon qui s’installe
    dans ma forêt. Tu m’obéiras ou bien tu regretteras le jour de
    ta naissance aussi souvent et aussi profondément que je le
    regrette.
    — Ne vous inquiétez pas, Meggie, dit doucement
    Duncan, tiraillant une de ses longues tresses. Je veillerai à
    ce qu’on ne vous fasse pas de mal dans l’église.
    Meg ferma les yeux et lutta pour ne pas crier sa colère
    devant l’ambition des deux hommes dans la pièce. Que sa
    vie et son corps soient utilisés comme gages au nom du
    roi anglais était le devoir que l’on attendait, même s’il était
    difficile, d’une femme issue de la noblesse.
    Que sa vie et son corps soient utilisés pour déclarer une
    guerre, elle ne pourrait le supporter.
    — Je ne peux pas, dit-elle.
    — Tu le feras, siffla John. Tu deviendras l’épouse de
    Duncan ou bien la catin des mercenaires, cela m’est égal.
    — Lord John… commença Duncan tristement.
    — Silence ! Il serait de loin préférable que tu aies
    une autre épouse qu’une descendante aux yeux verts des
    Druides de la Vallée ! Sur ton empressement, j’ai accepté
    de demander à la sorcière de s’allier à nous. Elle a refusé.
    Va-t’en maintenant et dis aux mercenaires de se soulever et
    de tuer…
    — Non ! dit Meg. Père…
    — Je ne suis pas ton père.
    Meg arrivait difficilement à respirer tandis qu’elle cher-
    chait un moyen d’échapper au piège que Duncan et John
    avaient posé autour d’elle.
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    ELIZABETH LOWELL
    Il n’y avait aucune issue. Meg entrecroisa les doigts et
    les serra si fort qu’elle bloqua le sang dans ses mains et la
    sensibilité de ses doigts.
    — Je… commença-t-elle, mais sa voix se brisa, laissant
    place au silence.
    Les deux hommes aux yeux noisette, à la fois pareils et
    subtilement différents, la regardèrent. Dans ceux de John se
    lisait une haine aussi ancienne que la trahison de sa mère.
    Dans ceux de Duncan se trouvait un espoir aussi ancien que
    la compréhension de qui était réellement son père.
    — Meggie ? demanda calmement Duncan.
    Elle baissa la tête.
    — Je ferai ce qu’il faut.
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    Meg quitta la chambre de son père tellement rapide-
    ment que sa cape de laine se souleva et tournoya der-
    rière elle. Elle avait beaucoup à faire avant de fuir le château.
    Tout d’abord, elle devait préparer une grosse quantité de
    médicaments pour les vassaux qui dépendaient de son aide.
    Ensuite, elle devrait dérober discrètement assez de nourri-
    ture et de couvertures pour tenir pendant deux semaines.
    « Et ensuite, quoi ? »se demanda-t-elle.
    Il n’y avait pas de réponse si ce n’est l’évidence : tout
    serait plus supportable que d’être la pierre sur laquelle on
    détruirait son Blackthorne bien-aimé.
    La flamme de la chandelle s’inclina et tournoya tandis
    que Meg se dépêchait, les pieds volant dans l’air, descen-
    dant les marches de l’escalier en spirale à une allure impru-

dente. Au moment où elle atteignait le grand hall,

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