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Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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toujours
    apaisée par le passé. Une de ses activités préférées était de
    créer des bouquets parfumés d’herbes, à la fois agréables
    pour les sens et qui empêchaient également les vermines
    de s’installer dans les matelas et les paillasses. La femme de
    Harry était alitée à cause d’une grossesse difficile et avait
    un réel besoin de quoi que ce soit qui puisse soulager ses
    journées.
    Tout ce dont Meg avait besoin se trouvait devant elle,
    puisqu’elle avait eu à préparer des sachets pour le matelas
    nuptial qui était, encore aujourd’hui, composé de paille
    fraîche, un matelas sur lequel elle se serait allongée vierge
    et duquel elle se serait levée, le matin suivant, changée. Elle
    n’aurait plus été une jeune fille.
    Spontanément lui vint à l’esprit l’image des doigts de
    Dominic rassurant le faucon de manière tellement douce
    que l’oiseau farouche s’était calmé. Meg s’était alors demandé
    ce que l’on devait ressentir à être touchée avec tant de pré-
    caution. Elle avait connu peu de tendresse dans sa vie de la
    part de l’homme qui était son père, du moins qui en portait
    le titre.
    Cependant, même si elle avait senti que la retenue de
    Dominic avait été un froid calcul de stratège pour atteindre
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    INDOMPTABLE
    plus rapidement la victoire, sa caresse avait fait naître en
    Meg le désir ardent d’être encore touchée de cette manière.
    « Si nous nous étions mariés, Dominic m’aurait-il traitée
    comme si j’étais un faucon ou comme un adversaire à
    vaincre ? »
    Meg se rappela de la pointe de la langue de Dominic
    parcourant avec chaleur sa lèvre inférieure, une sensation
    aussi légère qu’un souffle, une caresse si douce et inattendue
    qu’y penser la faisait trembler. Le souvenir tactile envoyait
    des vagues de frissons vibrer dans chaque parcelle de son
    corps. Elle n’avait, au cours de sa vie, jamais rien ressenti de
    pareil à la caresse de Dominic. Elle n’avait jamais rien ima-
    giné de pareil dans ses rêves.
    « Si c’est ce qu’offre le mariage, il n’est pas surprenant
    que les femmes s’y résoudent au bout d’un moment. »
    Ensuite, elle se remémora les paroles de Dominic adres-
    sées à la jeune femme de la fauconnerie qu’il avait si non-
    chalamment offert de posséder.
    « Petit faucon, le mariage n’a rien à voir avec ceci. »
    Pour Dominic, le mariage résultait d’un froid calcul. Il
    n’avait rien à voir avec l’espoir des Druides de la Vallée,
    encore moins avec l’affection entre un homme et une femme.
    Elle inclina un pot, et des feuilles séchées tombèrent de
    ses mains soudainement hésitantes. Le bouquet d’herbes se
    disloqua telle une volée de canards se dispersant à la vue de
    l’ombre d’un faucon pèlerin volant au-dessus d’eux.
    — Continue comme ça, ma fille, et je t’envoie désherber
    le jardin comme si tu avais à nouveau six ans.
    La voix familière de Gwyn fit sursauter Meg. Davantage
    d’herbes s’éparpillèrent.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Es-tu malade ? demanda la vieille femme, la voix
    soudainement plus sincère qu’ironique.
    — Non. C’est juste…
    La voix de Meg s’éteignit.
    — Juste quoi ?
    — De la maladresse.
    — Pouah. Il serait mieux d’accuser les chats

    de Blackthorne d’aboyer plutôt que de t’accuser de
    maladresse.
    Souriant, Meg se retourna et prit la vieille femme dans
    ses bras avec un besoin qui allait bien plus loin que les mots.
    Le visage ridé de Gwyn, ses cheveux blancs et ses yeux vert
    délavé étaient aussi familiers à Meg que ses propres mains.
    — Qu’y a-t-il, mon enfant ? finit par demander Gwyn.
    — Mon père…
    La voix de Meg fléchit lorsqu’elle repensa à la façon dont
    son père avait catégoriquement démenti sa paternité.
    À la mention de John, suivie par le silence, les yeux vert
    pâle de Gwyn se posèrent sur l’étagère où une seconde fiole
    de son remède était conservée en cas de besoin. L’étagère
    était vide.
    — Son état s’est-il empiré ? demanda Gwyn.
    — Pas vraiment.
    — Oh. Comme le reste de son remède n’est plus là, j’en
    avais déduit qu’il faiblissait.
    — Son remède ?
    Meg regarda par-dessus son épaule. Sa respiration
    s’accéléra.
    — Il n’en reste plus !
    — Tu ne le lui as pas apporté ?
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    INDOMPTABLE
    — Non.
    Meg se déplaça, inquiète, jusqu’à la table et chercha
    entre les pots. Elle ne trouva que des feuilles et des

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