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Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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Eadith
    l’aperçut et s’avança afin de l’intercepter malgré la hâte évi-
    dente de Meg.
    — Madame…
    — Pas maintenant, l’interrompit Meg.
    — Mais Lord Dominic veut…
    — Plus tard. Je dois préparer des médicaments.
    Étonnée de l’attitude brusque de Meg, Eadith resta, pour
    une fois, sans voix alors qu’elle regardait la silhouette de sa
    maîtresse disparaître rapidement.
    Comme si elle craignait qu’Eadith ne la poursuive, Meg
    redoubla de vitesse. Une fois l’étage sous le grand hall
    ELIZABETH LOWELL
    atteint, elle ne trouva personne au rez-de-chaussée, à part
    quelques servantes. Elle ralentit le pas. Même ainsi, son
    manteau ondulait et volait derrière elle.
    De petites pièces obscures — plus des cabinets que de
    véritables pièces — s’ouvraient de chaque côté de Meg alors
    qu’elle dévalait le couloir. Les odeurs de racines entassées et
    de tonneaux de bière s’infiltraient dans l’obscurité, tout
    comme les odeurs de poisson salé ou fumé et d’anguilles
    dans leurs fûts, et de volailles suspendues par leurs pattes
    froides légèrement recouvertes d’écailles. Sous les odeurs
    de toute cette nourriture, se percevait le parfum aride et
    complexe de l’herboristerie qui avait été créée par Lady
    Anna pour le séchage de ses plantes et la préparation de ses
    remèdes médicinaux.
    Les souvenirs que Meg avait de sa mère étaient précis.
    Beaucoup d’entre eux étaient à propos de l’herboristerie ou
    des moments passés au jardin avec Anna à écouter sa voix
    mélodieuse décrivant chaque plante et ses propriétés
    de guérison ou d’apaisement des petites douleurs ou des
    grandes souffrances des vassaux. L’herboristerie, les jardins
    et la baignoire avaient été élaborés selon les volontés exactes
    d’Anna puisqu’ils avaient tous leur importance pour les
    rituels et le bien-être d’une personne élevée selon les pré-
    ceptes des Druides de la Vallée.
    Tout près de l’entrée de l’herboristerie se trouvaient
    deux tables servant à broyer, découper et moudre des
    feuilles, des tiges, des fleurs, des racines et des écorces. Tous
    étaient utilisés dans les remèdes de Meg. De petits coffres,
    des pots, des bols, des mortiers ainsi que des pilons, des
    couteaux et des cuillères étaient rangés soigneusement à
    l’arrière des tables.
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    INDOMPTABLE
    Sur douze pas à flanc de colline, soutenus par de la
    roche plutôt que par du bois, se côtoyaient des tas de casiers
    remplis de choses qui séchaient ou qui étaient conservées
    hors de portée de la lumière. Des bassines attendaient d’être
    remplies d’eau de source fraîche qui remontait en surface au
    milieu du château, car l’eau était au centre de nombreux
    rites des Druides de la Vallée.
    Meg inspira profondément, laissant le mélange familier
    d’odeurs l’envahir et chasser l’air vicié de la chambre du
    malade. Après quelques inspirations, ses mains arrêtèrent
    de trembler, et la glace au creux de son estomac commença
    à fondre. Meg aimait la sérénité et la générosité de l’herbo-
    risterie qui promettait silencieusement d’apaiser les dou-
    leurs et de guérir les maladies.
    « Cependant, rien dans cette pièce n’est capable d’em-
    pêcher la guerre, ni la famine et l’effusion de sang qui
    l’accompagnent. »
    La triste pensée fit que de la glace se forma à nouveau
    au creux de l’estomac de Meg.
    — Je ne peux envoyer mon peuple dans cette gueule
    sanguinaire, chuchota-t-elle, parcourant l’herboristerie du
    regard, ses yeux ne voyant que le désastre. Et pour quoi ?
    Pour rien. Duncan ne peut pas gagner. Oh mon Dieu, faites-
    lui prendre conscience de cela !
    Bien que la prière ait été prononcée par ses lèvres, elle
    savait qu’elle ne changerait pas ce qui avait été planifié.
    Duncan aurait le château de Blackthorne ou bien il rejoin-
    drait sa tombe prématurément.
    — Oh, Duncan, murmura-t-elle, enfouissant son visage
    dans ses mains. Je ne veux pas vous voir mort. De toutes les
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    ELIZABETH LOWELL
    personnes ayant fait partie de mon enfance, seuls vous,
    Mère et Gwyn avez réellement pris soin de moi. Que vais-je
    faire ?
    Comme si Anna appartenait encore aux vivants, des
    mots lui parvinrent.
    « Fais ce que tu peux, ma fille. Laisse le reste entre les
    mains de Dieu. »
    Au bout d’un moment, Meg se redressa, sécha ses larmes
    et tenta de se concentrer sur les tâches qui l’avaient

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