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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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Bobby), John Ryan (l’infirmier chargé de soigner le père de Bobby), Billy « Green » Bush (le frère de Bobby travaillant sur une plate-forme pétrolière), Fannie Flagg (la femme de ce dernier), Sally Struthers (une bimbo au bowling) et William Challee (le père muet et malade de Bobby).
    Il y avait également le rôle de l’auto-stoppeuse qui tempêtait contre la corruption de l’Amérique dans la voiture de Rayette et de Bobby alors qu’ils se rendaient au chevet du père de ce dernier. Il s’agissait d’un personnage très secondaire, mais dont les monologues, extrêmement amusants, avaient été peu altérés (son odieuse présence contribue à déclencher l’accès de colère de Bobby dû aux toasts). Le rôle fut joué par Helena Kallianiotes à la perfection.
    Quand Rafelson et Nicholson travaillaient ensemble, leur collaboration était amicale, mais pas toujours très harmonieuse. Ils se délectaient de leurs désaccords, et inévitablement des parties de tir à la corde se jouaient sur certaines scènes. On aurait presque dit que leurs disputes avaient été répétées.
    Parmi les scènes clés de Cinq pièces faciles, il y avait celle où Bobby et son père se retrouvaient sur une magnifique falaise, Bobby tentant d’expliquer sa vie à un homme en fauteuil roulant incapable de parler. On peut dire qu’en un sens, toute l’histoire menait à ce point, et que cette scène représentait la dernière occasion pour Bobby, personnage vraiment très peu sympathique, de révéler ses qualités.
    Dans cette scène, Rafelson voulait voir Jack s’effondrer en larmes. Mais pour l’acteur – qui était notoirement sentimental en privé et avait l’habitude de pleurer lors des adieux pour les vacances dans les aéroports –, cela signifiait que son personnage se plaignait, une idée qu’il détestait. La scène approchait et le réalisateur et la star ne s’étaient toujours pas mis d’accord.
    « Jack disait que si son personnage pleurait, c’était qu’il s’apitoyait sur son sort, déclara Rafelson à l’occasion d’une interview. Et c’était une chose à laquelle il s’opposait avec véhémence, chez lui et chez les autres. Moi, je disais que si Dupea pleurait, c’était parce qu’il regrettait la vie qu’il menait, et que ces regrets devaient être révélés. Au bout du compte, j’ai dit : "Jack, c’est n’importe quoi. Tu ne veux pas le faire parce que tu ne sais pas le faire." »
    Au cours des interviews, Rafelson se plaisait à insister sur la « relation extraordinaire et puissante » qu’il entretenait avec Nicholson et qui lui permettait de pousser l’acteur à « libérer des émotions qu’il n’aurait normalement pas montrées à l’écran, parce que Jack savait qu’il savait qu’elles existaient ». C’était une forme de publicité très intelligente. Rafelson oubliait que Nicholson avait déjà versé des larmes dans d’autres films, avant et après lui. C’était d’ailleurs l’un des signes distinctifs de Jack à cette époque : il était un Bogart avec des larmes.
    D’après une source, Jack avait « énergiquement biffé » ce que Carole Eastman avait écrit pour cette scène importante et il avait griffonné « Autre chose ? » dans la marge (pauvre Carole Eastman, qui se faisait toujours biffer). Jack ne cherchait pas à réécrire les scripts, mais il avait un don particulier pour trouver des scènes ou des monologues clés à peaufiner – qui devenaient alors quasiment similaires aux scènes jouées dans les ateliers d’acteurs.
    Nicholson raconta à un journaliste qu’il avait reporté l’écriture de la scène jusqu’au jour même de son tournage. « Il ne nous restait donc que quelques scènes, déclara-t-il en 1986 à Ron Rosenbaum du New York Times Magazine, et Rafelson était quasiment en train de me dire : "Hé, je veux que tu pleures dans ce film." »
    « Et ça, c’est une chose que, quand on est acteur, on ne dit jamais. On ne va pas directement vers l’émotion – ou en tout cas, pas les gens qui travaillent comme moi. Et c’est vraiment le dernier conseil qu’on a envie d’entendre de la part d’un metteur en scène. Mais tout n’est pas toujours comme dans les cours (de comédie). C’est le jeu de la profession. »
    Nicholson expliqua au journaliste du New York Times Magazine qu’il avait écrit la scène le matin même, sur le plateau, alors qu’on était en train d’installer les caméras.

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