Jack Nicholson
lycée, en 1934. Elle avait à peine 16 ans, et elle entra dans la vie professionnelle.
La carrière de June fut courte – et lumineuse, d’après les souvenirs des membres de sa famille, mais en réalité, insignifiante et vouée à l’échec. Pour le petit Jack, June était « symbole de passion », une femme « sensationnelle et sublime » qu’il considérait comme l’incarnation du show-business, de toutes ses perspectives et de tout son glamour.
June semblait capable de réussir une brillante carrière artistique, et elle avait en plus une vie sociale très riche. Elle comptait parmi ses connaissances certaines des plus célèbres personnes de son époque – non seulement des vedettes de théâtre, mais aussi des gangsters, des boxeurs et d’extravagants aviateurs.
June utilisa sa première et dernière apparition à Broadway, en 1934, comme prétexte pour quitter l’école. Elle avait obtenu une place de choriste dans Fools Rush In de Leonard Sillman. Ce spectacle, dont la première eut lieu à la fin du mois de décembre 1934, à la Playhouse de New York, était une satire traitant de divers sujets d’actualité qui mettait en scène Imogene Coca et les Ewin Strawbridge Dancers. Le célèbre gangster Lucky Luciano, qui considérait ce spectacle comme un investissement, était dans l’ombre de la production.
Si certains critiques se montrèrent enthousiastes, Fools Rush In ne resta pas longtemps à l’affiche et ne fut joué que quatorze fois (Sillman allait, dans son autobiographie, qualifier ce spectacle de « désastre extrêmement intéressant »). June Nicholson, 16 ans, apparaissait dans deux numéros, ainsi que dans le grand chœur du spectacle. Ce fut là son plus grand moment de gloire.
June rentra dans le New Jersey, où elle reprit contact avec Eddie King. Le duo passa la plus grande partie de l’année 1935 à ramer, n’obtenant que quelques engagements occasionnels d’un soir.
La publicité locale gonfla la réputation de King. Avec l’aide de ses nouveaux protégés et d’un nouvel associé, il fit connaître son école de danse, rebaptisée Eddie King Studios, dans tout le comté de Monmouth en la présentant comme « la meilleure de toutes les écoles d’arts scéniques ». King, homme qui possédait de multiples facettes et qui savait s’adapter facilement, était le maître de cérémonie d’évènements nombreux et variés. Parfois accompagné de June, parfois d’autres jeunes prodiges, il sillonna les routes de l’État et se produisit aux côtés de nombreuses futures étoiles montantes de cette époque. Il croisa par exemple la route d’un jeune Jackie Gleason, qui peaufinait son style sur les routes du New Jersey.
Les journaux locaux étaient en adéquation avec le dynamique duo de danseurs, considérés comme les stars des côtes du New Jersey. Dans sa très populaire rubrique consacrée au spectacle, le journaliste de l’Asbury Park Press Stanley Brown insinuait que June Nicholson et Eddie King étaient plus que de simples partenaires de danse. Il faisait courir la rumeur que King était l’amant de June. Toute personne les ayant vus virevolter ensemble sur la piste de danse, écrivait Brown, aurait pu détecter « ces regards si particuliers qu’ils s’échangeaient ».
June dut attendre 1935 pour avoir une occasion de retourner à New York. Elle avait cette fois-ci obtenu une place de danseuse au sein d’une troupe en tournée qui représentait les Earl Carroll’s Vanities. La photographie de l’affiche, qui montrait June sur un pèse-personne géant, mettait en valeur les jambes et le joli sourire de la jeune fille. Le spectacle pour lequel June avait été embauchée était adapté de l’ Earl Carroll’s 1935 Sketch Book, et la tournée devait commencer en Floride.
Au Palm Island Club de Miami Beach, au début de l’année 1936, June fit partie des « trente-six plus belles filles du monde » qui accompagnèrent un groupe d’artistes célèbres venus de New York et d’Europe : danseurs, dresseurs de chiens, danseurs acrobatiques et jongleurs. Le spectacle tint l’affiche pendant trois mois.
Après Miami, June partit à Dallas, où l’on recherchait des choristes pour le spectacle du French Casino, qui venait d’ouvrir. Mais le French Casino avait du mal à maintenir son train de vie après sa grandiose soirée d’ouverture, et ses musiciens, chanteurs et danseurs ne cessaient de changer. Au milieu de l’été, June
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