Jack Nicholson
elle savait très bien ce que voulait Jack. Bague ou pas, il ne changerait jamais. »
Jack avait d’autres problèmes avec les femmes : Jennine Gourin donna naissance à sa fille en août 1994, et, en janvier 1995, de vieilles rancunes se transformèrent en un conflit judiciaire qui l’opposa à Susan Anspach, laquelle avait été sa partenaire à l’écran dans Cinq pièces faciles et était la mère de son fils Caleb, âgé d’une vingtaine d’années. Si Nicholson avait développé des liens affectifs avec Caleb, avec qui il partageait parfois ses places pour les matchs de Lakers et dont on disait qu’il contribuait à payer les frais de scolarité à l’Université de Georgetown, il ne prenait pas la peine de mentionner en public ses liens de parenté avec le jeune homme. Anspach avait fait remarquer cette « omission » dans une lettre publiée dans Vanity Fair en juin 1994, après la parution d’un portrait flatteur de Nicholson qui faisait référence à trois des enfants de l’acteur, mais non à Caleb. Furieux, Nicholson tenta de récupérer le prêt d’Anspach de sorte que l’actrice soit expulsée de la maison de Santa Monica où elle vivait avec Caleb. Anspach répliqua en lui demandant un million de dollars de dommages. L’inconvenant procès public se termina en 1998, année où Nicholson céda la propriété à Caleb.
Nicholson se fit discret au cours de la première moitié de l’année 1995. Il avait ses quatre places réservées dans le carré VIP pour tous les matchs de la saison des Los Angeles Lakers ; une pièce au Staple Center qui lui était spécialement réservée, comme toutes les très grandes personnalités, et où il pouvait se détendre et fumer des cigares ; des parcours de golf à faire avec ses amis ; et un point de rassemblement nocturne tendance décoré de stucs roses, le Monkey Bar de Beverly Boulevard, dans lequel il investit. Il passa également du temps avec les enfants qu’il avait eus de diverses femmes, et, entre deux querelles avec Broussard, faisait la cour à d’autres femmes.
Il eut une petite aventure avec Katharine « Kat » Kramer, la fille du réalisateur Stanley Kramer, une jeune femme d’une vingtaine d’années qui chantait occasionnellement au Monkey Bar. Il entama une liaison plus durable avec Cynthia Bassinet, mannequin et actrice rousse aux longues jambes. Et en juin 1995, le Sun (Londres) relata l’aventure de deux mois qu’il avait eue avec une « ravissante » jeune actrice qu’il avait rencontrée au Monkey Bar, un article qui n’était pas avare de détails : la star était toujours capable de faire l’amour toute la nuit, était « bien montée », aimait les draps de soie, n’utilisait pas de préservatifs. Jack mettait des disques de Frank Sinatra lorsqu’il recevait des femmes, et quand il en avait envie, pouvait manger toute une boîte de chocolats ou une tarte entière qu’il sortait de son réfrigérateur.
Sean Penn mit plus d’un an à monter Crossing Guard et sa sombre œuvre finit par sortir dans un petit nombre de salles à Thanksgiving 1995. Les spectateurs ne se précipitèrent pas pour aller la voir, comme on dit. Mais Penn était un réalisateur plein de zèle, et son drame douloureux et recherché était meilleur que le plus à la mode Wolf. Le film atteignait son apogée dans une scène où les ex-époux joués par Nicholson et Huston se réunissaient tard dans la soirée pour un dîner. Cette scène s’appuyait sur la connaissance qu’avait le public de leur passé commun, et la prestation centrale émouvante de Nicholson était l’un des grands joyaux ciselés de sa carrière.
« Nicholson a réussi avec brio à nous ramener à un homme qui recherche une raison de continuer de vivre », écrivit Hal Hinson dans le Washington Post. « L’approche ouverte et exploratrice que Penn met en œuvre avec les acteurs correspond parfaitement au style de Nicholson, et on voit bien que la star saute sur cette occasion. Ou peut-être sur celle de retrouver (Anjelica) Huston. Quoi qu’il en soit, Nicholson nous offre une prestation soutenue et épurée d’un point de vue émotionnel, une prestation comme on n’en avait pas vu chez lui depuis une décennie. »
« Superbe », acquiesçait Edward Guthmann du San Francisco Chronicle. « Il déverse plus de larmes, de douleur et de dégoût dans son personnage que dans tous ceux qu’il a joués depuis Cinq pièces faciles. »
Au moment où
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